Depuis plusieurs mois, l'opération d'introduction en bourse de Marché Goodfood (TSX : FOOD) sur la bourse de Toronto avait été signalée dans nos articles. Le 1er article sur ce sujet date du 11 mars 2017, bien avant l'introduction en bourse. L'introduction a eu lieu. Une société qui compte 23 000 membres et qui réalise 200 000 livraisons de plats cuisinés par mois en moyenne soit un CA de 2, 8 M$ a été valorisée 100 M$. Cette société a montré les 4 socles d'une réussite probable :
1) lever des fonds pour accélérer la croissance et prendre une place de leader sur un segment de marché en 3 ans d'existence,
2) lever ces fonds sur la base d'une valorisation qui ne dépossède pas les fondateurs donc qui les motive à rester dans l'opération en décideurs avec le savoir faire qui est le leur,
3) fixer un montant de la part sociale (2$) très bas ce qui favorise l'actionnariat populaire surtout pour un métier (la gastronomie) qui parle facilement aux citoyens. L'offre est simple : des plats cuisinés livrés à domicile avec une logique d'originalité dans la nourriture et un accompagnement d'informations. Le constat : à 17 heures, 70 % des personnes ne savent pas ce qu'elles vont manger le soir. La journée a été pénible. Le repas retrouve alors son espace de plaisir et de convivialité et n'est plus une contrainte supplémentaire dans la journée,
4) accéder rapidement à la bourse c'est à dire financer le développement par le plus grand nombre potentiel d'actionnaires avec donc le maximum de liberté pour les managers face à des opérateurs bancaires traditionnels.
Tant que la France n'aura pas tiré les enseignements d'opérations de ce type, elle bridera la "seconde vie des start-ups" dans des conditions qui vont être très pénalisantes dans les prochaines années et très destructrices d'emplois en France.