Une élection est la plus imprévisible des consultations. Et pourtant, progressivement, une équation s’est dégagée.
Une élection serait :
E = N + P + C + X.
N, c’est la notoriété. L’opinion ne vote pas pour un candidat qu’elle ne connaît pas. La notoriété ne fait pas l’élection mais l’élection est hors d’atteinte d’un inconnu total.
P, c’est la popularité. La popularité doit accompagner la notoriété.
En France, la popularité repose sur un positionnement dans l’une des 4 cases suivantes :
- le Héros qui se détache du lot,
- Le Séducteur qui répond à la mode du moment,
- Le Juste qui incarne le point d’équilibre d’une société,
- Le Savant qui apporte une réponse technique de confiance aux problèmes posés.
Charles de Gaulle, François Mitterrand ont été des Héros.Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy appartiennent à la catégorie des Séducteurs. Jacques Chirac n’est parvenu à être élu que lorsqu’il est devenu le Juste qui pouvait être le rempart contre les fractures sociales. Raymond Barre, Edouard Balladur, Jacques Delors … ont été des Savants. Leurs échecs montrent la voie étroite de cette catégorie.
C, c’est la conjoncture qui rythme les modes. L’élection n’est pas un rendez-vous en dehors du temps. Bien au contraire, c’est un rendez-vous avec un calendrier qui vit et qui impose des cycles différents de profils souhaités.
X, c’est les capacités à remplir pour une élection donnée. C’est la part de variables appliquée aux spécificités de la fonction en jeu.
Dans la longue marche vers une élection, chaque étape impose ses actes fondamentaux.
Le candidat de la Séduction doit aller vers un «rêve collectif». Il doit être le moteur du changement d’une société, permettre de construire ce rêve collectif.
Le candidat qui se veut Juste doit choisir des actes liés à un magistère moral.
Le candidat qui se veut Héros doit travailler le passage de l’image à l’imagination. Il doit s’identifier à de nouveaux modèles.
Mais de la théorie aux réalités, le chemin est long et tortueux parce que la part des variables est toujours plus grande.
Hillary Clinton a perdu la primaire démocrate 2008 parce que l'enjeu collectif devenait le rêve d'une Amérique réconciliée avec ses idéaux dont celui que le 1er candidat métis puisse devenir … Président. Obama devint l'homme de la situation.
En 2016,