Denis Bonzy

Catégorie : Non classé

  • Toujours se méfier des modes

    IMG_8813

    En cette fin d'année si particulière, le cimetière des marques et de grandes chaînes américaines liées aux modes éphémères est nourri de nombreux arrivants avec la crise sanitaire.  Dans les années 80, Mark McCormack a été l'auteur de plusieurs ouvrages aux contenus intemporels pour les conseils d'entreprendre dont le suivant : "les produits c'est comme la conduite automobile. Si vous collez trop au véhicule de la mode devant vous, au moindre accident, il vous emporte dans le carambolage !". Tout est dit en peu de mots. La seule "mode" qui doit compter : des produits utiles durables avec lesquels on est bien. Avec cet état d'esprit loin de l'éphémère, le gagnant-gagnant est assuré. Le plaisir de constater actuellement la solidité de marques avec lesquelles je vis depuis déjà de si nombreuses décennies quitte à avoir été pendant de longues périodes en absolu décalage avec les modes d'alors. 

  • Deux ans déjà !

    Ottawa neige 24 01 19

    Ottawa s'annonce comme la probable chienne briarde la plus douce que nous ayons eue. Elle est adorable. 

    Ottawa 30 10 19

  • « Une conversation avec quelqu’un qui n’a pas souffert, c’est une perte de temps »

    Hôpital

    Cette phrase de Cioran résume particulièrement bien la période actuelle. Nous traversons une période de décomposition. Des hauts fonctionnaires à la totale sécurité de l'emploi (donc à la totale sécurité des revenus) garantie cassent des vies entières d'entreprises c'est à dire d'acticités par définition précaires donc fragiles. Et le tout dans une incohérence absolue. Une maladie qui serait venue de nulle part (un pangolin urinant sur une chauve-souris mangée par le benêt du voisinage !) : un scénario qui ne résisterait même pas à la superficialité d'une légende urbaine… Mais là, ce scénario doit être accepté sans le discuter. Puis cette discipline implacable parce qu'il faut s'adapter aux moyens hospitaliers. Il ne s'agit pas d'adapter les moyens hospitaliers aux nouvelles circonstances. Et tous ces chiffres lancés en échappant à la raison de base dont le rapport avec le nombre d'habitants, dont la relation avec le nombre de tests … Et tous ces comportements étrangers jamais évoqués dès qu'ils s'éloignent de la pensée unique officielle. Officielle car la "pensée scientifique" dégage une cacophonie bien inquiétante. Ces jeunes hauts fonctionnaires qui composent les cabinets ministériels ne se rendent pas compte des vies qu'ils maltraitent parce qu'ils n'ont pas connu la vie des risques, des doutes sur un chiffre d'affaire, sur le risque d'un investissement … C'est l'une des circonstances où le découplage entre le profil des décideurs et le sujet des décisions produit ses effets les plus négatifs.  Comme hier, pas un mot sur la souffrance des familles des victimes. Un tunnel lugubre. 

  • Le décès de Gilbert Grindler ou la fin d’une époque où les entreprises avaient des racines …

    Pont du Gua 2 21 10 16

    C'est avec tristesse que j'ai appris ce jour le décès de Gilbert Grindler. Un nom tellement associé à la vie des entreprises locales. Dans le canton de Vif, pendant des décennies, on ne disait pas "prendre le car" mais "prendre le Grindler". Quand j'ai été élu Conseiller Général du Canton de Vif, l'une de mes priorités à été de renforcer les liaisons pour les scolaires avec les transports collectifs. Pierre Grindler a été un partenaire fantastique. Etudiant chaque proposition dans le détail. Effectuant des efforts considérables. En septembre, avec Jacques Menut et Georges Behague, alors mes adjoints, nous avons pris les transports Grindler pour célébrer les nouvelles lignes. Grindler c'est une Institution. Et je suis sensible à l'amitié durable qui me lie à Huguette Grindler. Le nouveau pont du Gua n'aurait jamais été possible sans les efforts personnels considérables de la famille Vicat pour enlever ce portique qui rendait impossible ce nouveau pont inauguré en mars 94 et qui changeait totalement l'entrée sur le Gua. Que de réalisations auraient été impossibles sans les conseils de M. Damier. Et la liste pourrait durer longtemps d'entreprises qui avaient des racines et qui faisaient des efforts pour leur géographie. Sur Vif, cette culture, c'est encore celle notamment des jeunes générations Fossa, Paul David ou Converso. Mais ce qui était la règle hier est devenu l'exception aujourd'hui. Cette évolution change la donne. Etre cadre supérieur dirigeant d'une entreprise, ce n'est jamais être le patron qui s'inscrit dans une lignée familiale et encore plus quand une entreprise porte son propre nom. La financiarisation a fait disparaitre cette "culture des racines". C'est une triste évolution. Dans les rares autres pays que je connais un peu (Canada, zone centrale des Etats-Unis), cette culture des racines existe toujours. Le small business act y contribue avec efficacité. En France, le SBA c'est le serpent de mer jamais passé dans les actes. La métropolisation tue les Communes comme la financiarisation tue les PME familiales. Une logique "barbare" qui sera payée très cher par les prochaines générations. L'Histoire ne doit jamais être réduite au seul passé. Elle porte tellement d'autres enjeux. Aux 4 fils de Gilbert, comme à l'ensemble de ces familles, j'adresse mes sincères condoléances et toute ma reconnaissance pour le sens profond du service public qui les a toujours animés. 

  • La France devient-elle le pays des interdits gravement discriminatoires ou la faiblesse des « gentils » ?

    L-adieu-interdit

    2 sujets de fond provoquent actuellement une fracture profonde grave. 1) Les désordres ou l'aveu d'impuissance de l'Etat. Comment un Etat peut-il mériter le respect s'il n'est capable que de sanctionner le citoyen fragile qui commet une faute administrative mineure au moment où le même Etat est incapable de faire respecter la loi par des délinquants notoires mais collectivement organisés. C'est un délit de faciès. Il vaut mieux être en bande sous la capuche à dealer dans un quartier délicat qu'être une bourgeoise au volant de son véhicule dépassant de 5 hm / h la limitation de vitesse. 2) Pour la crise Covid-19, le "tri" existe déjà.  Et ce "tri" est incontournable car l'intubation n'est pas une "formalité" mineure. Il faut lire l'ouvrage de Marie de Hennezel quand elle évoqué ce volet. La mort fait partie du parcours de vie. Mais l'angoisse frappe d'abord les conditions de la la mort davantage que la mort elle-même. C'est davantage qu'une nuance. Etre au milieu des "siens" c'est ce qui est attendu par le "malade" comme par les proches. Et on devrait être LIBRE de prendre ce risque en toute conscience. C'est un interdit scandaleux. Comme l'interdiction de travailler alors même que des comportements irresponsables sévissent dans tant d'autres occasions. Les interdits discriminatoires sont aujourd'hui ceux qui frappent ceux qui adoptent des comportements sérieux et ne concernent pas ceux qui sont "hors système"., Quand ce fossé devient trop manifeste, l'interdit perd toute légitimité. 

  • Le retard peut-il se rattraper ?

    Boussole 24 08 17

    Très intéressant débat actuellement sur deux volets essentiels. 1) Le décalage total entre les débats de la presse mainstream (presse grand public) et ceux de cercles d'intellectuels de sensibilités diverses : où en est la position internationale de la France ? 2) A cette question, une seconde interrogation, sur la base d'un constat unanime de retards, sont-ils rattrapables ? Il n'y a pas un retard mais des retards. Et selon les domaines, ces retards s'agrègent pour constituer un retard global. Ce retard est-il rattrapable ? Est-ce trop tard ? Et si c'est trop tard, quelles conséquences pratiques pour l'avenir ? Une tribune vient le 23 novembre de poser des questions de fond. Pour en prendre connaissance, cliquer sur le lien suivant : Retards.  C'est un sujet essentiel qui va mériter d'être traité avec beaucoup de sérieux. 

  • Un livre remarquable !

    L-adieu-interdit

    A regret et avec une immense tristesse, la mort s'est imposée dans notre famille avec une très grande variété de situations. Quand j'avais 20 ans, je n'ai jamais imaginé qu'une telle variété de douleurs puisse exister. Avec le recul nécessaire et ces expériences qui laissent tant de traces irréversibles, c'est juste que les dernières semaines, quand elles sont possibles, voire même les toutes dernières heures, laissent un sentiment de l'indispensable. Cet indispensable est actuellement interdit pour de nombreuses familles. C'est un volet qui mériterait davantage d'attention collective. Et cette auteure, que je ne connaissais pas jusqu'à son livre sur F. Mitterrand, est un esprit remarquable. A lire absolument sur cette période qui passe tant de messages graves qui méritent l'attention bien au-delà des mesures administratives qui se succèdent dans l'incohérence la plus totale. 

  • L’oeuvre de l’art : arrêter le temps

    St Sever abbaye 1

    L'un des meilleurs souvenirs de mon enfance : quand les prêtres de l'Externat Notre Dame nous faisaient visiter les Eglises et nous détaillaient alors chaque élément de ces magnifiques constructions. Les Pères Anglès d'Auriac, Touchon, Labonardière et tant d'autres devenaient alors des références de culture. Ils dépassaient leurs statuts d'enseignants pour accéder à un "étage" supérieur de connaissance du spirituel, du sacré. Depuis cette époque, je visite minutieusement les Eglises lors de déplacements professionnels. L'une des plus belles c'est l'Abbaye de St Sever. Elle date de la fin du X ème siècle. Elle a été reconnue monument historique dès 1911. Elle appartient au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle est sur le chemin de St Jacques de Compostelle. La rénovation effectuée ces dernières années dans cette Commune dirigée par un jeune Maire dynamique est une réussite fabuleuse. A visiter absolument. 

  • Joe Biden et la rupture brutale immédiate des styles

    Biden DB 23 11 2020

    Joe Biden et son équipe de transition sont manifestement animés par la volonté de marquer un choc absolu des styles. Pas un déplacement sans une rencontre sympathique avec des personnes présentes. Lors des réunions, un très grand temps d'écoute. Hier avant les premières nominations, son équipe de transition prend le temps d'adresser un mail très détaillé sur les choix avec des explications personnalisées poste par poste. Mails de 3 pages envoyés notamment à ceux qui avaient été associés aux "années Obama". On est loin des annonces via Twitter des années Trump. C'est un style de totale rupture qui est en train de se mettre en place. Souvent la forme est le premier message du fond d'un contenu comme si le temps d'une Amérique plus douce devait s'ouvrir.