Denis Bonzy

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  • Fêter la ruralité : une belle décision

    Les Combes 31 07 19

    Ce week-end, c'est la fête du patrimoine. Dans plusieurs Communes, c'est l'occasion de "revenir aux racines" : fête du pain … et parfois même référence à la fête des moissons comme à St Paul de Varces. La première fête des moissons sur cette Commune date de 1991, grâce à une équipe dynamique de bénévoles dont MM Menut, Leva, Heinrich, Mietton, Forestier et Mmes Harlot, Burdin, Heinrich, Nicoud … Le temps passé par M. Menut tout particulièrement était considérable. 

    Fete des Moissons 1992

    Le succès de cette fête avait conduit à la reconduire en 1992 (cf compte rendu ci-dessus dans le magazine municipal n°41). De très nombreux excellents souvenirs. L'occasion pour moi de découvrir combien des Alsaciens  pouvaient être de joyeux lurons. Les participants motivés au concours du lancer de la botte de paille. Et surtout la joie expressive des enfants devant les vieux tracteurs. La fête de la ruralité ne doit pas être la fête d'hier mais la fête de demain avec un équilibre plus respectueux de la nature, de ses bienfaits, de ses capacités à produire dans la proximité. La ruralité c'est un tempérament : avoir les pieds sur terre, dans la terre, connaitre les saisons … tout l'opposé de la superficialité du bling bling. Le jour où ce tempérament de bon sens et de travail aura retrouvé sa place en France, il sera possible d'espérer des lendemains plus prometteurs. 

    DB agriculture

    DB Valffort

  • C’est pas Versailles ici …

    Where is the beef

    En 1984, Walter Mondale a dégonflé la première campagne présidentielle de Gary Hart avec une seule formule "Où est le boeuf ?". Hart promettait des idées neuves et Mondale avec cette formule indiquait ne pas les trouver. Depuis la formule "Where is the beef ?" est la façon pour dire "où est le contenu ?". Une formule née d'une publicité d'alors mettant en scène une dame âgée, super mamie avec cheveux blancs mais courage sans limite, peinant à trouver une trace de boeuf dans son hamburger … Puis Reagan, alors au sommet de sa forme de communicant, allait retourner la formule contre … Mondale. L'opinion se retrouvait dans ce raccourci imagé. Pas la peine d'en dire plus. Le même avenir semble promis à la formule actuelle publicitaire "c'est pas Versailles ici …". L'opinion se retrouve dans la course aux économies nécessaires, à la chasse aux gaspillages. Là est le divorce avec les professionnels de la politique. Quand l'opinion gère au sou le sou, les politiciens français jonglent avec des sommes coupées du quotidien, "sans compter". Or l'opinion a pris conscience que l'argent public n'est pas l'argent de personne, c'est d'abord l'argent de chaque contribuable. Cette formule publicitaire va marquer son époque bien au-delà de la pub en question. 

  • « Prends garde à ceux qui s’affirment rassurés parce qu’ils pactisent … »

    Les Buissons 14 08 19

    Cette formule c'est celle de René Char en 1941. Pendant la seconde guerre mondiale, "Capitaine Alexandre" a été un résistant exemplaire. Sa littérature est très instructive. Il y a des valeurs de fond qui ne doivent pas permettre de se dérober. Parmi ces valeurs, l'importance des médias. Pour que des médias soient respectés, encore faut-il qu'ils soient respectables. Et malheureusement pour l'enjeu de la démocratie, c'est si souvent pas le cas. Tout particulièrement au niveau des rubriques locales. Aujourd'hui dans de nombreuses localités, la rupture est forte. Prenons l'exemple de la Commune de St Paul de Varces, le Conseil Municipal s'est déroulé jeudi dernier dans une ambiance électrique. Une violence ambiante hors du commun notamment par les interventions d'un conjoint d'une élue de la municipalité sortante. Un compte rendu ? Non puisque depuis avril 2018, date d'un conseil municipal tendu pour cause d'une division interne à la municipalité avant la 8 ème démission (!), les habitants de cette Commune n'ont plus droit à un seul compte rendu dans les pages locales du quotidien régional où, là comme si souvent ailleurs, la correspondante locale se comporte comme une "chargée de communication" de la municipalité sortante. Elle a un mérite : ne pas se dissimuler sous des masques. Là au moins c'est clair et assumé. Mais ce qui est en cause : c'est la transparence dans la démocratie locale. Comment imaginer qu'une démocratie locale puisse bien fonctionner quand l'instance des composantes représentatives élues est ignorée à ce point ? Et second point, le militantisme dans l'esprit "fan zone" s'est développé ces dernières années à une vitesse telle que la valeur est désormais défendue ou pas en fonction de … l'auteur qui l'agresse. La formule de René Char est + utile que jamais : "prends garde à ceux qui s'affirment rassurés parce qu'ils pactisent" fut-ce au point de ne plus défendre la belle valeur de la transparence quand elle ne les sert plus. 

  • La saison d’open bar est ouverte jusqu’au 22 mars 2020

    Open Bar 3

    Dans de nombreux endroits, la démocratie locale française n'est pas malade. Elle est désormais en coma dépassé. Dans de nombreuses localités, surtout quand ils ne sont pas sûrs de la qualité réelle de leurs mandats, des élus sortants, professionnels de la politique, sont prêts à tout pour rester "dans le siège" qui leur assure rémunérations et notabilité si attendue de leur part surtout quand la vie professionnelle les a privés de toute satisfaction. C'est d'ailleurs les plus redoutables comme si la vie publique leur donnait la revanche sur la vie après les frustrations de la vie professionnelle. Ceux là viennent d'ouvrir la saison d'open bar jusqu'au 22 mars 2020, date du second tout des municipales. Ils ne disaient pas bonjour ou si peu, maintenant ils vont se courber avec le sourire devant le tout puissant citoyen dont ils attendent le vote. Ils avaient le "melon" se gaussant du titre public officiel … ils vont devenir très soumis aux moindres souhaits. Ils ont été laxistes en matière de délinquance … ils vont mettre un policier à chaque coin de rue. Ils ne faisaient pas du terrain … maintenant ils vont être partout sur le terrain à se plier à toutes les contraintes : danser, chanter, ramasser les déchets … Ils ne répondaient jamais aux courriers … maintenant tout courrier aura une réponse rapide et de surcroît positive bien entendu. A cette saison, il faut que le demandeur fasse fort pour ne pas avoir une réponse positive. C'est comme maintenant le brevet ou le bac, à de très rares exceptions près frappés d'une malchance tenace, il faut désormais être très motivé pour ne pas les avoir. Les électeurs s'amusent de cette époque. Ils ne sont pas dupes sachant qu'ils sont aussi comme contribuables les financeurs des avantages qui leur sont accordés. Ils regardent avec malice cette comédie du pouvoir. Et surtout ils savent par expérience qu'ils peuvent engranger un avantage et sortir celui qui leur a octroyé puisque bon nombre des avantages sont acquis définitivement. La pub de l'open bar trompe de moins en moins même si elle est toujours aussi comique à observer. 

  • Les belles leçons de Lyon

    Hôtel Dieu Lyon

    Pendant des années, je suis passé devant les travaux de l'Hôtel-Dieu à Lyon. Il y a des parties du bâtiment attestées comme réalisées en 1184 ! Hier, de l'intérieur, j'ai pu constater que ce qu'ils en ont fait est remarquable. Comme quoi l'une des plus belles façons pour respecter du patrimoine ancien c'est de toujours lui permettre de vivre, d'être en activité, bref de rester moderne. C'est une leçon à méditer quand dans l'agglomération grenobloise de si nombreux patrimoines anciens ont été détruits. 

  • L’autre choc des climats …

    Canada 12 09 19

    Le 21 octobre, le Canada vote. Elles se prénomment Manon, Sandra, Lyne … Ils se prénomment Marcus, Will, Steven … Ils ont un point commun : ils sont candidats à des fonctions électives. Et surtout ils ont une ambition publique commune : changer le monde et faire de leur pays une vraie référence internationale. Pas un jour sans un temps fort de changements possibles. Ils ont vu chez leur voisin des candidats ou des candidates parfois âgés de moins de 30 ans battre des "vieux crocodiles" supposés indétrônables. Ils parlent d'avenir. Ici, l'élection a lieu dans 185 jours. A écouter les élus sortants, ils ne sont responsables de rien. Et pire encore rien ne pourrait être changé. Tout serait figé. Immobile. Même les horaires d'une ligne de transports collectifs semblent désormais hors de la portée du "pouvoir" des élus. C'est l'impuissance publique. Ce qu'ils souhaitent surtout figer c'est leur ré-élection. Parce qu'ici pour bon nombre de professionnels de la politique, ce n'est pas l'avenir collectif qui est LA préoccupation mais leurs fins de mois individuelles. Ils savent que dans le privé leurs rémunérations ne seraient jamais aussi importantes que les indemnités cumulées et surtout pour aussi peu de … travail en contrepartie. Les citoyens vont accepter combien de temps encore ce qui ne relève pas de la fatalité et ce qui est d'abord l'échec de la voix de la démocratie face à des enjeux individuels ? C'est l'autre facette du choc des climats. Avec un tel fossé d'ambitions, le futur local s'annonce peu prometteur sur de telles bases. 

  • Respecter le sens des vraies priorités

    Environnement 12 09 19

    Il y a des moments où de nouvelles frontières s'imposent. L'enjeu n'est alors ni personnel ni partisan. Il est collectif au vrai sens du terme. C'est le cas pour les projets d'affaires immobilières densifiées dans les Communes péri-urbaines de l'agglomération grenobloise. Allons-nous assister à la fin des villages dans la Métro ? Jusqu'à ce jour, la bataille a été menée de façon la plus insidieuse possible. En ce domaine, les mauvaises méthodes sont légion. Faire croire que tout est joué. Divertir en occultant les vraies questions. Cacher la réalité des enjeux de demain … Dans de nombreuses Communes, les affaires immobilières densifiées sont : 3 ans de travaux forcés, une destruction irréversible d'espaces naturels séculaires pour y installer du béton et du bitume, un décalage brutal entre l'explosion démographique et les capacités d'accueil d'équipements publics de proximité … Si une très large mobilisation positive ne se concrétise pas, cet échec en dira long sur le niveau actuel de citoyenneté locale. Parce que face à ces projets, si ce n'est pas nous pour défendre NOTRE environnement, c'est qui ? Et si nous ne le défendons pas maintenant, c'est quand ? Voilà les vraies questions. 

  • Le beau symbole du nouveau matin

    DB inauguration

    Le contraste actuellement entre le climat de la primaire Démocrate aux Etats-Unis et la vie publique française est terrible. Les premiers rêvent du nouveau matin tandis que les seconds imaginent toujours le "grand soir". Le symbole du nouveau matin est superbe : redémarrer. Rebondir. Revivre une journée neuve. Les messages du "grand soir" sont à l'opposé : terminer. Fermer une journée. Pire encore s'enfoncer dans la … nuit. Très souvent, la France ne prend que le pire des Etats-Unis. Ce pire existe. Très naturellement. Comme pour chaque pays. Ce pire c'est ce que connait l'agglomération grenobloise actuellement dans de nombreux domaines. La vie publique locale actuellement c'est Tristouille. Des conseils municipaux sont devenus des comités des fêtes. Les débats de fond sont inexistants. Des maires passent une convention avec le fisc pour augmenter les impôts des contribuables mais dans la discrétion des coulisses avant la révélation par un grand quotidien national … Le + grave : tout est géré par l'immédiateté. Et dans l'agglomération grenobloise, une victime toute désignée : l'enfance ! Etre enfant c'est par définition incarner le nouveau matin. Il devrait être joyeux, prometteur. A l'opposé, tout est réuni pour qu'il soit triste. C'est la revanche des réalités sur les enfumages actuels. Les locaux craquent sur des effectifs qui explosent. Les liaisons par transports collectifs avec la ville – centre sont mal organisés, dévoreurs de temps morts … Ceux qui ne sont pas prisonniers de la police locale de la pensée unique ou pire encore de cet entre soi caricatural doivent se mobiliser pour défendre le beau symbole du nouveau matin pour la jeunesse de nos Communes. C'est le sens de la lettre que je viens d'adresser aux membres de la communauté éducative du canton de Vif. Une belle communauté de près de 40 établissements scolaires. Nous avons travaillé 10 ans pour remettre à niveau les équipements scolaires de proximité : le plus beau service public de l'égalité des chances et aujourd'hui, sous nos yeux, tout ce travail est anéanti par des emballements urbanistiques irresponsables. Défendons le symbole du nouveau matin agréable à vivre pour les prochaines générations. C'est un devoir moral collectif. 

  • Au moins un arbre planté par mois

    Figuier

    Il y a actuellement trois sujets qui marquent un affaissement dramatique de "l'âme collective française" : les violences faites aux femmes, les violences faites aux animaux, les abattages en série des arbres. Dans le 1er cas, nous assistons à une terrible régression face à des avancées gagnées par les femmes dans l'égalité de la libre disposition des corps. C'est une régression dramatique portée notamment par des volets d'une religion qui est un total choc culturel pour des fondamentaux de la pensée occidentale. S'agissant des animaux, ce qui est gravissime c'est qu'ils puissent encore être considérés comme des objets et non pas comme des êtres vivants dotés de sensibilité. Des retards intolérables sont pris dans de nombreux domaines : depuis la non-interdiction des transports de masses par temps de canicule jusqu'aux records d'abandons. Ces comportements déshonorent les Français traditionnellement si donneurs universels de leçons. Et il reste le sujet des arbres. Là aussi, c'est le refus de considérer un arbre comme un être vivant. La semaine dernière, le moment le plus agréable de ma semaine fut quand j'observe notre petit-fils toucher les arbres avec délicatesse, sentir le bois, apprécier la fragilité des feuilles. Une belle étape de son éducation était franchie que de le constater ainsi, si petit, avoir de tels gestes de complicité avec les arbres. L'agglomération grenobloise a assassiné ses arbres dans de très nombreux endroits. Notamment avec une approche comptable selon laquelle une jeune pousse aurait vocation à équilibrer l'abattage d'un arbre centenaire. Un scandale absolu ! Face à ces trois formes de violences tragiquement installées, parfois même banalisées, l'intolérance devrait être plus forte. Pour notre part, nous avons planté sur 2019 au moins un arbre par mois. Suivre leur croissance est un réel délice. Et le combat contre les violences faites aux arbres par des abattages injustifiés va beaucoup nous mobiliser à l'approche des élections municipales. Sur ce sujet aussi, des comptes doivent être rendus.  (Photo ci-dessous, arbre abattu sur Pont de Claix alors même qu'il était en dehors du périmètre du chantier de la démolition des Moulins de Villancourt) :

    Arbre coupé 19 08 19 (Copier)

     

  • Surtout ne pas se laisser divertir …

    Les Combes 01 08 19

    Dans l'agglomération grenobloise actuellement, campagne électorale officielle ouverte, mimétisme aidant, il y a au moins une inauguration par jour. Certains puristes des textes légaux ont probablement de quoi trouver à redire sur de telles méthodes mais au-delà du droit c'est très instructif qu'il en soit ainsi. Parce qu'une inauguration c'est des discours et des symboles. Là on constate la vraie ligne de fracture actuelle dans l'agglomération grenobloise. 1) Sur le fond, dans les discours, il y a ceux qui croient à la disparition des Communes faisant l'éloge de la Métro. A les entendre, dans quelques petites années, tout l'espace métropolitain ne fera qu'un, avec chaque "ex-Commune" ressemblant à Grenoble et à sa première couronne (Echirolles, St Martin d'Hères, Fontaine …). Parfois c'est même maintenant "écrit dans le texte". Face à cette uniformité qui explique l'étalement urbain prévu par le projet actuel de PLUi, il y a ceux qui sont attachés à la diversité des territoires et à la vie des Communes comme lieux de démocratie de proximité. 2) Sur la méthode, que montrent les actuelles inaugurations ? Le "vieux monde" est très présent dans l'agglo. Les espaces réservés de proximité ne le sont pas pour des personnes âgées ou des handicapés mais pour les … officiels qui manifestement n'aiment pas marcher. Les rubans ne sont jamais coupés par des enfants (symboles d'avenir) ou par des utilisateurs mais par des … officiels bien endimanchés. Et les discours s'enchaînent tandis que guettant la photo vouée à parution, les officiels se pressent ensuite les uns contre les autres : surtout ne pas être exclu du cadre … Et la liste des méthodes pourrait durer longtemps. Sur le fond comme sur les méthodes, le vrai défi : surtout ne pas ressembler à ceux dont on est concurrent. Ne pas se laisser divertir pour être pris à leur jeu et pire encore pour risquer de devenir comme eux. Dans la vie professionnelle et pire encore dans la vie publique, le danger n°1 c'est de penser et faire comme les autres. Si plusieurs actuels candidats dans l'agglo arrivent à bien résister durablement, les offres pour les choix démocratiques auront alors le mérite d'être clairs. 

    Pour + d'infos sur St Paul de Varces, cliquer sur le lien suivant : avec denis bonzy