LIBRES. Aujourd'hui, dans des circonstances particulières pourtant pas comparables, des générations peuvent mieux apprécier ce que signifie concrètement le combat pour la Liberté. 52 jours de privations diverses et une formidable envie de vivre, de bouger, danser, courir, blaguer, rencontrer, investir pour les générations d'après, créer des équipements publics nouveaux, célébrer le Père Noël, vivre des défis sportifs collectifs, bref vivre libre. … 52 jours "seulement". Pendant la seconde guerre mondiale, plus de 2 000 jours à douter, ne plus oser penser au lendemain insaisissable, ne pas sortir, douter pour la nourriture du demain … Les cérémonies du Souvenir ont toujours eu une importance particulière pour moi comme l'émotion constante devant ces tombes avec ces noms et tant d'âges du printemps de la vie. Aujourd'hui, comme chaque année, mais peut-être avec un ressenti particulier, une immense reconnaissance pour leur sens du sacrifice pour notre Liberté. MERCI !
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Si la bataille du sens s’ouvre pour de vrai …
Lors de mon dernier déplacement professionnel avant le confinement dans la salle d'attente de St Exupéry (le 26 février, une autre époque …), j'observe une équipe manifestement soudée, d'excellente humeur au sein de laquelle un jeune homme d'une trentaine d'années prend un soin particulier d'un homme âgé. Il surveille son sac à dos. Il lui demande en permanence si "tout va bien" … Lorsqu'on prend l'avion, son attention décuple sur les marches. Par le fait du hasard, il s'installe à côté de moi. Je lui fait part de ma reconnaissance devant cette attention manifeste si touchante à voir. Il me répond "c'est mon père et nous venons d'apprendre à résister au froid lors d'un stage dans un pays de l'Europe de l'Est. J'ai peur qu'il ait été éprouvé …". L'intéressé de m'expliquer que tout est un enjeu de maîtrise de respiration face au froid. Et il m'indique qu'il a créé une entreprise "jedonnedu sens.com" localisée sur Bordeaux. Et que pour lui tout est une "affaire de sens" : de son attitude personnelle comme cette attention si touchante pour son papa à l'engagement professionnel pour mener des causes … A l'exemple du constat de cet entrepreneur dynamique, si la bataille du sens s'ouvre en France pour de vrai, beaucoup va changer. Car la bataille du sens, c'est d'abord un enjeu d'harmonie intérieure. Non pas de modes. Encore moins d'ordres administratifs. Avec la crise du Covid-19, c'est peut-être l'électrochoc nécessaire. Que feront demain les personnes qui applaudissent aujourd'hui aux balcons les personnels soignants ? Exigeront-elles d'autres salaires pour cette profession et d'autres moyens matériels ou retomberont-elles dans l'oubli des causes si vite oubliées ? Voteront-elles en faveur de ceux qui s'engagent sur cette voie ou retomberont-elles dans l'abstention ou dans ces jeux de communautés de proximité si éloignées des causes collectives d'intérêt général ? Qui va encore consommer chinois ou reposer le produit parce qu'il n'est pas sérieusement certifié "fabriqué en France" ? Sens qui est probablement dans la durée le meilleur socle pour la relocalisation ! Aux Etats-Unis, la bataille du sens est engagée. Patagonia et Columbia s'associent pour lutter judiciairement contre des mesures de l'énergie par le charbon. Ces marques veulent défendre la nature, l'environnement, les grands espaces. Ailleurs, des milliardaires se mobilisent pour démultiplier les moyens financiers pour la recherche en matière de santé … D'autres défendent la liberté de circuler … Cette bataille du sens radicalise. Mais elle est si belle parce qu'elle est d'abord le marqueur de la responsabilité individuelle et de la liberté. L'engagement et non pas l'abandon. C'est un rendez-vous qui sera intéressant dans les prochaines semaines en France. La bataille du sens va-t-elle s'ouvrir pour de vrai sur des bases durables ?
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La réhabilitation de l’ex – ordinaire
Ce matin après avoir souhaité l'anniversaire d'un passionné de montagne dont j'apprécie beaucoup les photos, l'intéressé m'indique combien actuellement il redécouvre la beauté de "l'ordinaire d'hier". C'est exactement le sentiment que nous devons être nombreux à partager. De façon générale, l'ordinaire d'hier avec la liberté de se déplacer sans craindre un virus terrible. Samedi soir, lors d'un bref orage, j'appréciais le doux son de la pluie après 44 jours de sécheresse, situation rarissime à cette date de l'année. Les stations locales ont annoncé 27 millimètres à St Martin d'Hères et 17 millimètres au Versoud. C'est dire la faible pluie. Et pourtant elle fut si agréable pour rendre de l'humidité à l'herbe et faire chuter une partie de l'allergie aux pollens. La période actuelle c'est la réhabilitation de l'ex-ordinaire.
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Le premier « geste barrière » : la consécration du numérique
Chaque crise profonde change la donne. Une crise fait des victimes. Une crise révèle aussi des nouveaux "pouvoirs". Le numérique est pour le moment le 1er bénéficiaire du Covid-19. C'est le premier "geste barrière". Zoom : 300 millions d'utilisateurs par jour pour les visioconférences. Microsoft Teams : explosion des utilisations. Et la liste pourrait durer longtemps. Et ce n'est qu'un début. Les réunions nouvelle génération sont nées. Pour les pratiquer professionnellement beaucoup, c'est efficace et permet d'économiser les temps de déplacements.
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Décès de Peter Breard : un photographe animalier hors du commun
Peter Breard est décédé. Il fut un photographe animalier hors du commun. Photographier des animaux demande une sensibilité particulière. La mise en scène concertée est impossible. Il faut donc saisir le naturel, ce qui est un défi tout particulier. Un défi de patience. D'imagination. Il a parfois donné à ses photos des touches de décoration simpliste qui en faisaient de réels tableaux d'art. Comme cette photo de deux bébés léopard où la simple position différente des oreilles dégage deux profils de tempéraments. Un vrai artiste est disparu.
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Une guerre enfin à la recherche de son père ?
L'article du Washington Post sur l'origine éventuelle de l'actuelle crise sanitaire va-t-il enfin ouvrir une étape relayant la version officielle chinoise au rang des "légendes urbaines" ou la version de M. Tsu mangeant une chauve-souris infectée sur un marché parallèle à l'angle de la rue Mao Zedong d'un quartier pauvre de Wuhan (NB : noms d'emprunts pour cet article) ? Cette guerre avait déjà perdu un nom la rattachant à un auteur : elle s'appelle Covid-19 et non pas grippe chinoise. Elle a manifestement perdu son porteur zéro en lisant les messages diplomatiques officiels. Va-t-elle désormais y compris perdre toute traçabilité initiale. Bref, ce serait la première guerre sans père. Jusqu'à maintenant on connaissait les pères des guerres : volontés expansionnistes d'individus, revanches personnelles … Là on semble encore loin de toute identification sérieuse. Une réalité pénible à constater qui montre l'écart entre informer, désinformer et ré-informer. La fabrique sérieuse du réel manque de beaucoup trop d'artisans consciencieux. C'est aussi un virus particulièrement préoccupant.
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Petite brouette deviendra grande …
Et malheureusement si vite ! La vitesse à laquelle Léon grandit me stupéfait. Je n'avais pas à l'esprit ce souvenir pour nos enfants au même âge. Peut-être la différence entre le fait de voir chaque jour ses enfants et bien plus épisodiquement ses petits-enfants ? Ou un rapport au temps qui change avec l'âge ? La période présente avec ses multiples drames contribue probablement aussi à imposer un rapport différent au temps. Davantage réfléchi. Plus triste aussi.
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L’état de crise et la crise de l’Etat
C'est un sujet essentiel dans le droit public : jusqu'où une crise peut-elle emporter des digues d'ordinaire solides ? Hier, aucun chiffre donné sur les décès dans les Ehpad. Pourquoi ? Dans un pays aussi sur-administré que la France avec des ARS souvent très pointilleuses, qui peut comprendre qu'un état journalier de cette importance puisse ne pas être rendu ? Chaque crise est le test des valeurs d'une démocratie. L'attachement réel à des valeurs de vérité, du droit à être informé … La France a rarement su gérer ses crises. La France de Vichy a vu ses institutions sombrer dans des dérives gravissimes même dans l'institution judiciaire (les sections spéciales). Pendant l'Algérie, idem. Le plus surprenant, c'est d'ailleurs la capacité collective ensuite à ne pas vouloir regarder en face les crises que la crise a engendrées. Actuellement, ne sommes-nous pas de nouveau au bord de telles pratiques ? Pourquoi des chiffres sur les décès liés au Covid-19 ne sont-ils pas publiés de façon exhaustive ? Et s'ils ne sont pas publiés, pourquoi les raisons véritables ne sont-elles pas données ? Ce sont des questions qui sont loin d'être marginales.
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Noël Dejean de la Batie : quand le talent et le travail mènent à l’art du Droit
C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès du Professeur Noël Dejean de la Batie. Il fut l'un des Professeurs capables de montrer toutes les facettes de l'intelligence. L'intelligence peut être subtilité d'une extrême finesse, connaissances acquises par le travail et par l'expérience mais aussi mirage d'un raisonnement pas assez passé au filtre du recul toujours nécessaire. L'intelligence peut être aussi humour, auto-dérision et surtout humilité permanente car il y a toujours à savoir davantage. Noël Dejean de la Batie était cette intelligence pour ses étudiants. A la fin de la seconde année de droit, lorsque le choix s'imposait alors entre les "privatistes" et les "publicistes", les matières s'effaçaient souvent derrière le profil des maîtres. Les uns choisissaient la subtilité d'un Claude Giverdon, l'immensité des connaissances d'un Jean Larguier, la solidité de démonstrations d'un Ernest Escolano, l'impertinence provocatrice d'un Jean Claude Coviaux et pour d'autres la diplomatie d'un Philippe Chapal qui parvenait à faire aimer le … droit de la mer, la réserve très british d'un Jean François Guilhaudis sur le droit de la guerre, les emballements de Gérard Chianéa sur l'Histoire du Droit et la passion d'une exemplarité de tolérance de Gustave Peiser. Et la liste des références pourrait durer si longtemps encore. Et il y avait Noël Dejean de la Batie : l'art du Droit : toujours chercher la définition du mot qui expliquera la justesse d'un raisonnement. Chacun de ses cours était un moment exquis. Pour qu'il en soit ainsi, il faut du talent ET une très belle personne : l'un ne peut jamais aller sans l'autre. MERCI.
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L’économie de l’effondrement …
Joël de Rosnay a mis en évidence ce matin un article remarquable sur l'économie de l'effondrement, c'est à dire les journées post Covid-19. Parce qu'il y aura bien effondrement. La question c'est l'ampleur de l'effondrement. L'actuelle crise sanitaire suscite des griefs sur l'impréparation. L'article ci-dessus paru dans Challenges du 06 février 2020 met en lumière le "retard à l'allumage". Faut-il avoir demain le même retard pour l'économie ? La situation actuelle me semble mettre en évidence des réalités traditionnelles pourtant aujourd'hui absentes du débat de façon étonnante. Une absence surprenante à mes yeux. 1) Puisqu'il est question de guerre, d'ordinaire, le fauteur du trouble international (Allemagne, Japon …) a toujours été puni par la communauté internationale. Là, la Chine échappe a la moindre sanction alors même qu'elle a été incapable de faire régner l'hygiène sur ses marchés. La formule "l'Histoire, c'est la pesée des nations" doit-elle conduire à considérer que la Chine est maintenant trop puissante pour être punie ? Dans cet Etat, a quoi a servi le réseau des ambassades ? Est-il déconnecté à ce point des réalités du terrain qu'il doit s'en tenir aux seuls mensonges officiels ? 2) L'interprétation de la "revanche de la nature" : on lit souvent une interprétation selon laquelle le confinement serait la revanche de la nature qui contraindrait les êtres humains à cesser leurs activités classiques "destructrices". Pour ma part, je vois surtout dans l'actuelle cause officielle, si elle est confirmée (?), le rappel de la dangerosité de la nature quand les avancées humaines n'ont pas été capables de faire progresser l'hygiène comme la raison. Manger une chauve-souris, un pangolin ou un serpent ou pire encore l'un d'eux déjà contaminé par l'un des deux autres, ce n'est pas une revanche de la nature : c'est une défaite dramatique de la civilisation. 3) Chacun se félicitait de l'inexistence des distances : ce nomadisme moderne s'affranchissant des frontières comme des distances. Et là, d'un coup, il faut tenir tout le monde à … distance. Même les plus proches. Avec ces trois volets au moins, c'est une "guerre" très atypique qui est livrée actuellement. Comme la guerre de la santé a débuté avec beaucoup de retard, celle de l'économie n'est-elle pas sur le même chemin ? Cumuler deux retards de ce type c'est l'annonce d'un sacré passif dans quelques mois.