Deux phénomènes récents méritent l'attention. 1) L'opinion éjecte ceux qui ne sont pas ce qu'ils avaient dit être. Le double discours (campagne / gouvernance) n'est plus supporté. Ceux qui font le contraire de ce qu'ils avaient annoncé sont voués à la sanction brutale car l'opinion se sent abusée et elle ne l'accepte pas. 2) Dans la première démocratie au monde (les Etats-Unis), les femmes sont en train de prendre le pouvoir. Aujourd'hui, 5 Etats connaissent des primaires : Maine, Nevada, North Dakota, South Carolina, Virginia. Si les tendances des dernières primaires sont respectées, en 2018, les femmes peuvent être majoritaires dans le Congrès américain. Peut-être de peu (2 % ?). Mais majoritaires. C'est un fait considérable. Une réalité qui ouvre la question sur le jour d'après. Ces femmes vont-elles faire vivre une démocratie moderne nouvelle ? Et si oui en quoi peut-elle consister ? Pour l'instant, elles gagnent d'abord parce qu'ayant été écartées du "vieux système", elles ne sont pas emportées par la sanction de ce "vieux système". Il leur restera à montrer qu'elles peuvent incarner une nouvelle gouvernance. Mais ce qui est sûr, c'est que la roue tourne manifestement …
Catégorie : International
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Ne jamais sous-estimer les tournants qui changent la vraie direction …
C'est très instructif de confronter actuellement la vie politique américaine et la vie politique française. La première a vécu en 2010 un tournant avec la naissance du Tea Party. A 3 mois du vote, bon nombre d'observateurs se moquaient de candidats défendant les "héros du quotidien" contre les élites politiques comme cette candidate du Dakota du Sud dont la carte de visite était : mère de famille et fermière. L'élection des pairs naissait … 6 ans plus tard, les idées du Tea Party accédaient à la Maison Blanche avec Trump. Et actuellement ce courant construit les majorités des primaires républicaines pour les élections intermédiaires du 6 novembre 2018. Le tournant de 2010 est ainsi devenu une véritable nouvelle direction.
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AcheterCela devrait donner de l'humilité aux vieilles formations politiques françaises. Il y a des tournants qui changent la vraie direction. Par conséquent, rien ne voue En marche à être un événement éphémère du printemps 2017. C'est peut-être également un tournant pour un changement durable ? Les Français gagneraient à observer la politique américaine avec le Tea Party qui occupe un autre registre d'idées. En 8 ans, ce pays au bipartisme séculaire a changé. Pourquoi la France devrait-elle rester à l'écart de changements de ce type ? L'assurance culturelle des membres des vieux partis politiques français est irréelle. Cette semaine, il suffisait de regarder le documentaire de France 3 sur Edouard Philippe pour entendre des commentaires terribles sur des tendances de qui doit gagner et surtout sur qui … ne gagnera jamais. Un an plus tard, ce vieux monde s'est écroulé. Pourquoi cet écroulement devrait-ils être passager ? Rien ne peut le laisser penser comme si peu pouvait laisser imaginer le printemps 2017. Il faut avoir cette impertinence d'esprit toujours présente. Cette semaine, avec plusieurs contributeurs d'Exprimeo, nous avons "fêté" des chiffres d'audiences sympathiques. Des produits sont en tête sur des supports gratuits qui sont des appels efficaces pour des suppléments payants. Nous avons maintenant l'ancienneté pour établir la justesse d'analyses, voire de prévisions. Pour les analyses, la lettre sur le Tea Party réalise de bons scores. Et pour les prévisions, nous avons toujours plaisir à mettre en relief notamment cette couverture du 7 mars 2011. A cette époque, Hugues Renson était peu connu. Il est aujourd'hui Député, Vice-Président de l'Assemblée Nationale et postulant sérieux à la Mairie de Paris en 2020. Il y a en effet des tournants qui font changer des directions pour de bon.
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Attention à Moby Dick …
Moby Dick est un roman paru en 1851. Dans la chasse au cachalot blanc, c'est d'abord un livre sur la comédie des hommes, la description des tempéraments et surtout l'inversion des premières impressions. Au début, le capitaine a le "beau rôle". Il a été blessé, amputé. Il montre qu'il a été courageux et qu'il veut chasser pour nourrir. Puis progressivement, il devient tyrannique vis à vis de son équipage, revanchard au prix de la vie même de tout l'équipage dont il a la responsabilité. Moby Dick au début, c'est la caricature de l'animal énorme doté d'une force indomptable qui peut tout briser. Puis progressivement l'animal devient proie. Et comme proie, Moby Dick fait naître la compassion. C'est l'inversion des rôles du début. Aujourd'hui aux Etats-Unis, c'est le phénomène Moby Dick dans la course aux candidats pour les élections intermédiaires de novembre 2018. Moby Dick, c'est l'ensemble des citoyens. Au début, ils paraissent indisciplinés, impossibles à diriger. Et le pouvoir fédéral c'est le capitaine du bateau : aptitude à diriger, conduire des "belles batailles", prendre les décisions difficiles. Mais à force de réglementer, d'imposer, de ne pas régler les problèmes sérieux, de coûter toujours plus cher aux contribuables … : le "capitaine" est devenue tyrannique, irresponsable … Et les citoyens devenus proies des tracasseries multiples ont envie de s'émanciper. Tout ce qui rapproche du pouvoir est sanctionné. Tout ce qui rapproche des citoyens est validé. Même au plus petit comté de territoires traditionnellement républicains. D'où une vague de dégagisme annoncée dans tous les actuels sondages dans des conditions inédites à ce point. Moby Dick pourrait bien être le symbole des élections de novembre 2018. Et pour les prochaines années, peut-être pas seulement sur le territoire américain …
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Journée de la Terre : la bataille des sanctuaires naturels
Aujourd'hui, c'est la Journée de la Terre. Il y a une bataille qui est trop souvent ignorée : celle des sanctuaires naturels. Il doit y avoir des endroits où la beauté naturelle est telle qu'ils doivent absolument faire partie de l'héritage pour les prochaines générations. C'est un enjeu trop souvent ignoré. Depuis janvier 2018, le pays qui gère la plus grande superficie d'espaces de ce type, c'est le Chili. Et il doit sa place à un privé : Douglas Tompkins. Le couple Tompkins a consacré 25 ans de son existence à acquérir et entretenir des terres. Sur les 810 000 hectares ainsi acquis, ils ont remis 420 000 hectares au Chili dans le cadre d'une convention qui encadre le devenir de ces terres. En France, sous la Vème République, à une échelle considérablement plus petite, maintenant, même la bataille des parcs naturels n'est plus menée de façon volontaire. Leur financement vient d'être transféré aux agences de … l'eau. Et l'examen détaillé de ces budgets montre que les lignes budgétaires en question couvrent du fonctionnement quasi-exclusivement : la masse salariale. Il ne reste presque rien pour des investissements. C'est une bataille de plus qui a été perdue par la France alors même que la beauté naturelle de territoires est considérable.
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Nouvelle monarchie et Ancien Régime
Les Français ne sont pas sortis de la mentalité de l'Ancien Régime : noblesse, monopoles, privilèges comparés. Cette semaine un exemple fort : un député évoque la nécessité de supprimer des avantages de gratuité de déplacements de cheminots. Et un auditeur lui indique "mais les députés en bénéficient". Et le député répond "ne devenez pas populiste". Tout le choc est résumé par cette formule. Dans la culture des "privilèges comparés" la classe politique doit sortir de son cocon avant de demander des efforts aux citoyens. Cette mentalité de l'Ancien Régime n'est compatible qu'avec un "Roi Républicain" qui passe par le suffrage universel direct pour une fonction honorifique et décorative s'exprimant pour incarner ce qui unit la Nation. C'est cette culture qui a fait la popularité de Chirac à l'Elysée. Il allait être le bouclier contre les protestations trop violences allant même jusqu'à lever l'application d'une loi votée (CPE), ce qui est irréel dans une République. Est-ce que cette mentalité de l'immobilisme est encore possible ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut une explication à un fait : comment le pays des taux records d'impositions et d'endettement peut fonctionner aussi mal avec des services publics qui crient "misère" ? L'argent doit pourtant passer quelque part. A ce stade, le problème, c'est que face à un pays avec sa mentalité d'Ancien Régime, il y a une nouvelle monarchie qui veut changer les règles appliquées aux autres mais à pas à elle-même. Parce que la monarchie demande l'exemplarité, les économies … aux autres et pas à elle-même. Elle est au-dessus de ces "contraintes matérielles", de ces "vicissitudes ponctuelles". C'est ce choc qui est en train de creuser un divorce en France qui ne peut pas se régler dans la douceur. Parce qu'il y a là deux mentalités incompatibles.
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Facebook confronté au nouveau concept des … « données publiques privées »
La bataille qui est actuellement engagée à destination de Facebook dans le dossier Cambridge Analytica relève de l'irréel. Les faits sont simples. Aujourd'hui sur les réseaux sociaux, des personnes s'exposent dans les moindres gestes de leurs vies privées. Cette exposition est de leur fait. Il faudrait que des données qu'elles rendent publiques deviennent … privées. Instagram est ainsi actuellement au coeur d'un contentieux notoire pour reconstituer un pays de résidence donc un statut fiscal. Personne n'obligeait les intéressés à poster des photos. Des personnes qui mettent des données privées dans le domaine public, comment peuvent-elles ensuite demander à ce que ces données soient considérées comme … privées ? Cela n'a aucun sens. Sur le fond, cette bataille irréelle, c'est la revanche de l'ancien système qui est désormais très ébranlé par le "nouveau monde" et qui cherche tout ce qui est possible pour poser de nouvelles barrières : les fake news, maintenant les données publiques mais privées … L'ancien monde n'a jamais imaginé le souffle de ces nouvelles technologies. Jamais imaginé l'ampleur des véritables révolutions. Facebook est exposé à une réelle bataille d'arrière garde.
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Quand Jackie Kennedy habitait à … Grenoble
Hier mardi, la Fondation Kennedy a désigné son lauréat 2018 : le maire de La Nouvelle Orléans pour l'action qui a été la sienne en faveur de la cohabitation raciale. L'occasion pour mettre en relief un fait souvent peu connu. En 1949, Jackie Kennedy, alors Jacqueline Bouvier, a habité au 20 rue Hébert à Grenoble. Elle figure sur la liste des étudiantes accueillies alors par l'Université sous le n° 658 pour la période concernée avec la mention de son adresse de résidence aux Etats-Unis. Elle a alors été hébergée chez la famille Des Francs. Au 4ème étage du 20 rue Hébert. Elle avait 20 ans à l'époque. Avant son décès, des journalistes ont tenté d'obtenir un témoignage de sa part sur cette "époque grenobloise". En vain, sa collaboratrice d'alors, Nancy Tuckerman, a fait part avec courtoisie que l'intéressée ne contribuait à aucune publication de près ou de loin, fut-ce pour des témoignages personnels. Un passage qui explique pour partie peut-être le goût durable pour la France toujours témoigné par l'épouse de JFK ? Un rappel sympa quand la Fondation Kennedy effectue tant d'efforts louables pour toujours faire vivre la mémoire des actions de l'ex Président.
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La vraie crise en France : des citoyens qui sont en attente de pouvoir et de vérité !
Les dernières années ont été marquées par deux maux qui sapent une démocratie : l'acceptation de l'impuissance et le flou des mots. L'acceptation de l'impuissance, c'est le cancer d'une démocratie. Pourquoi voter pour des personnes qui n'ont pas capacité à agir ? Capacité à régler des problèmes ? Comment les rendre responsables (en bien ou en mal) pour des faits qui ne dépendent pas d'eux ? Dernièrement dans une revue technique, Brice Teinturier exposait son analyse de la victoire de Trump. Une présentation bien différente de la tiédeur classique de ses interventions TV. Le socle de Trump c'est qu'il donne le sentiment qu'il va exercer le pouvoir, donc le rendre aux citoyens qui vont voter pour lui. Seconde défaillance, le flou des mots. Dernier exemple en date, il est aujourd'hui impossible d'entendre une autorité dire "il a été égorgé" au sujet du gendarme tué vendredi. Ce mot est tabou. Il serait imprononçable. Il est gommé du dictionnaire des politiques et des hauts fonctionnaires. Pourquoi ? A quel titre ? Comment communiquer sans les bons mots ? Les vrais. Il est déjà admis que les chiffres du débat public sont faux. Si en plus les mots sont flous, comment comprendre, débattre et décider ? C'est ce délitement qui est l'actuelle vraie crise en France : une démocratie à la recherche d'elle-même.
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Attention aux armes de distraction massive …
Plus on entre dans le détail de l'opération Cambridge Analytica via Facebook, plus les risques de cette mode de la sur-exposition via les réseaux sociaux explose au grand jour. Derrière l'organisation de jeux sur Facebook sollicitant une multitude de renseignements personnels à donner, l'équipe de campagne de Donald Trump dressait les micro-profilages de couches électorales pour des messages électoraux hyper précis. C'est une histoire digne des films d'Hollywood. Un candidat décide de faire le clown sur la tribune. Pendant ce temps, ses équipes hyper-professionnelles mobilisent les dernières nouveautés technologiques pour faire campagne. Et elles n'ont même pas à creuser pour trouver des infos pour que les électeurs mordent aux pièges et les procurent d'eux-mêmes. Irréel et pourtant très probablement exact. Période fabuleuse où la sur-exposition fait que des services de renseignements au sens large du terme n'ont plus à investiguer pour trouver des infos mais il faut définir des grilles pour trier dans le … trop d'infos. Et là pour collecter les infos, il s'agissait de jeux très anodins. Comme quoi, il faut aussi se méfier des armes de distraction massive …