Denis Bonzy

Catégorie : International

  • J – 35 : 2016 ou le rendez-vous manqué des héros du quotidien

    Kristi noem 25 08 12

    En 2010, la naissance du Tea Party c'est le succès d'un parti pris de proximité : le choix affinitaire. Présenter des personnes qui vivent dans la vie de tous les jours et qui sont présentées comme les "vrais héros du quotidien". C'est la campagne de communication en 2010 sur la «maman grizzly» : celle qui lutte de toutes ses forces contre l’environnement hostile pour sauver ses enfants. Kristi Noem, Nikki Haley … parmi tant d'autres sont les réussites de ce courant. 

    C’est la sanction contre l’establishment politique qui est supposé ne plus connaître la vraie vie de tous les jours. En 2010, la caricature de ce choc a été dans le Nevada avec la lutte Sharron Angle contre Harry Reid. Une mère inconnue (Sharron Angle) met en difficulté un leader du Sénat (Harry Reid) dans des conditions totalement imprévisibles. 

    L'échec majeur de Donald Trump c'est de ne pas avoir pris cette tendance. Il n'est pas devenu un "héros du quotidien" parce que son quotidien n'est pas celui de la "vie de tous les jours". Encore davantage quand l'opinion a découvert que le démarrage économique de Donald Trump avait été lié à la fortune de son … père. Trump a contrebalancé cet échec par une mise en cause d'autant plus violente de l'establishment politique. Mais une violence excessive qui le fragilise finalement.

    Avec Jimmy Carter, le Parti Démocrate avait trouvé en 1976 le moraliste de base tournant la page des années Nixon.

    Ne pas avoir trouvé le "héros du quotidien" en 2016, surtout face à une ex First Lady, reste le grand échec du Parti Républicain en 2016. Si Hillary Clinton gagne, c'est 12 ans de mise à l'écart de la Maison Blanche (de 2008 à 2020), un cycle inhabituellement long d'opposition pour le Parti Républicain.

     

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  • J – 36 : 2016 : l’enfant de … 2010 ou quand, dans une démocratie, l’opinion a toujours raison …

    Trump 05 04 16

    Le véritable phénomène nouveau majeur de la démocratie américaine date de novembre 2010 avec l'émergence du Tea Party. En 2008, la victoire de Barack Obama a été d'abord la victoire d'un leader charismatique face au rejet des "années Bush" qui avaient installé une réelle détestation de l'ensemble du camp des Républicains dont John McCain pourtant très distant vis à vis des "années Bush". En 2010, les élections intermédiaires de novembre ont été marquées par la poussée du Tea Party. Des candidats locaux ont alors soutenu des thèses et déployés des termes qui sont actuellement ceux de Donald Trump.

    En 2012, la ré-élection de Barack Obama a été, une fois de plus, celle d'une personnalité, d'un style. Mais sur le fond, le Tea Party progressait toujours dans le camp des Républicains. 

    Lors des élections intermédiaires de novembre 2014, nouvelle progression des idées et des candidats du Tea Party. La démission de John Boehner de sa fonction de Speaker montrait en 2015 l'incompatibilité des thèses entre les modérés et les radicaux au sein même du Parti républicain.

    Et en 2016, un candidat, Donald Trump, reprenait les thèses, les termes et remportait la primaire des Républicains.

    Cette leçon montre que, quand une démocratie ne veut pas régler sérieusement les problèmes portés par l'expression populaire, elle s'expose à être débordée. Elle ne fait que repousser le problème. Dans une démocratie, l'opinion a toujours raison. Ceux qui ne veulent pas entendre les alertes prennent la responsabilité de faire augmenter l'impact des problèmes non traités. 2016 est l'enfant de 2010. C'est une expérience à méditer dans de nombreuses autres démocraties dont la France face à des expressions populaires que des accords de partis visent à canaliser, à contenir. Jusqu'à quand ?

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  • Quand consulter le peuple c’est devenir … populiste !

    Voter 02 10 16

    Face aux guerres modernes (religions et climat), un système politico-médiatique perd manifestement ses repères. A l'exemple ce jour des commentaires sur la Hongrie et son référendum sur les conditions d'accueil de personnes extérieures où il est question de "populisme" parce que les citoyens sont consultés par référendum. 

    Le vote populaire qui devrait relever du beau temps dans une démocratie est présenté comme un bulletin météo d'orage dans une démocratie. Un non sens absolu. 

    L'accusation de populisme devient actuellement l'injure suprême, la disqualification de la part de directeurs de conscience qui ont progressivement interdit des mots (à l'exemple du mot "race"), défini le mauvais goût (à l'exemple y compris de menus dans des cantines scolaires), pour qui la démocratie doit se construire et vivre sans le … peuple.

    Pour cette classe, tout est supposé permis sauf ce que cette classe politico-médiatique réprouve. Cette "église moderne" est supposée lutter contre tous les interdits sauf les … siens. Des interdits qu'elle véhicule avec nonchalance comme une douce évidence mais avec pour voisine permanente une rigueur implacable.

    Le problème pour cette paroisse qui ne dit pas son nom c'est que ses méthodes commencent à être décryptées, refoulées, rejetées.

    Quand dans une démocratie le peuple est consulté c'est que la démocratie fonctionne. Vive ce populisme en regrettant que la "consultation populiste" ne soit pas plus fréquente dans tant d'autres démocraties soit nationales soit locales.

  • COP21 : la différence considérable entre l’objectif et les moyens

    Californie 3 09 09 16

    Hier, pour ne pas être à la traîne d'autres grandes puissances, l'Union Européenne a accéléré son processus de ratification de l'accord de Paris (COP21). Elle y avait également intérêt pratique pour ne pas être à l'écart de certaines discussions de la COP22 qui s'ouvre prochainement au Maroc. C'est un dispositif international important dans la lutte indispensable contre le réchauffement climatique qui est une menace réelle majeure déjà constatable.

    Ce qui est étonnant en France, c'est la méthode mise en oeuvre pour ratifier cet accord. Dans de très nombreux autres Etats, à l'exemple de l'actuelle discussion parlementaire au Canada, le processus de ratification s'accompagne d'un acte précis d'orientation sur les mesures concrètes à mettre en oeuvre pour que l'Etat concerné respecte sa contribution à cet accord.

    En France, la ratification est intervenue seule. L'objectif est affiché. Mais les moyens pour atteindre cet objectif ? Tout reste à faire ! C'est un jeu lassant que de séparer ainsi l'objectif et les moyens. Trop de médias se complaisent dans cette technique du simple affichage. Cette méthode conduit à toujours repousser le traitement sérieux d'un dossier. Si bien que la spécialité française c'est de ne jamais régler un dossier une fois pour toutes. Cette superficialité permanente fait que le même sujet revient de façon récurrente avec ce sentiment des crises toujours pendantes qui minent le moral collectif : le pays où les mêmes crises vont de ré-inviter en permanence comme la veille … C'est aussi ce constat qui explique l'actuelle perception d'impuissance publique.

    Californie 2 09 09 16

  • Une période formidable : émois mais surtout « et moi … »

    Clinton 27 09 16

    La photo ci-dessus est une caricature de l'évolution de la politique américaine avec la campagne 2016. Elle ne vit plus sur la raison mais sur des émotions : colères, angoisses alimentées … Et surtout c'est le règle du "moi". Les personnes qui se sont déplacées pour écouter Hillary Clinton lui tournent le dos pour faire le selfie. Et Clinton est montée sur un petit "tremplin" pour paraître plus grande. En une photo, tout n'est qu'artifice. Inquiétant quand même à ce point …

  • Twitter ou le début d’une éventuelle très belle séquence …

    Twitter bourse 25 09 16

    Le fait le plus important de la semaine écoulée : le bond de Twitter en bourse. Pourquoi ? Parce que derrière ce bond en bourse se cache peut-être l'ouverture d'une très belle séquence. De quoi est-il question ? De la fin du cycle des valeurs qui puisent leur fonctionnement chez les investisseurs et non pas chez les clients. Tout au long du premier semestre 2016, j'avais indiqué que ce cycle s'approchait. Il est probablement en train de s'engager.

    Les investisseurs ont misé sur des schémas de développement. Dans ce cadre, le coeur du "contrat" est sur l'année d'équilibre et ensuite sur le rythme de retour sur investissement.

    Pour de très nombreuses entreprises de nouvelles technologies, cette année d'équilibre est différée en permanence. 1ère conséquence concrète : les investisseurs sont moins téméraires dans les introductions boursières comme dans les augmentations de capital. C'est le cycle ouvert depuis mi-2015.

    Puis il y a une deuxième étape, les investisseurs initiaux ne veulent pas "remettre la main à la poche" et dans ce cas la société concernée doit vendre sa place de marché. Comme bon nombre de ces sociétés ont désormais construit leur développement sur des fonds levés en bourse, le rachat donne mécaniquement une sécurisation qui valorise le cours au moins temporairement après une "période d'agonie".

    Depuis le début des années 80, deux cycles systémiques de ce type sont intervenus. Le 1er a concerné la vague des OPA des années 80 quand l'économie découvrait les avantages de la taille et de l'internationalisation. la constitution du groupe LVMH est un exemple emblématique de cette époque. La seconde vague date du milieu des années 90 quand les entreprises ont repris confiance après le choc brutal de la 1ère guerre du Golfe.

    Aujourd'hui, avec le nombre de sociétés qui fonctionnent loin de toute rentabilité, si les investisseurs ont décidé de "mettre un terme au jeu", le cycle des cessions va débuter et pour des sociétés ayant qualité à être adossées à de grands groupes solides pour compléter leurs métiers traditionnels les rebonds boursiers s'annoncent prometteurs. 

    Twitter ouvre peut-être le bal … ? Une période passionnante s'engage.

     

  • Lundi : le début de la fin des années Obama

    Obama 2 03 09 16

    Avec le premier débat public lundi soir entre Trump et Clinton, c'est l'entrée dans le sprint de la présidentielle 2016. Dans une quarantaine de jours, l'élection sera intervenue. La transition débutera. Les années Obama prendront fin. Certes, des pans du bilan vont susciter de nombreuses analyses dont la politique internationale avec son volet de la lutte contre le terrorisme. Mais pour l'essentiel, les années Obama ont été marquées par trois temps forts. Tout d'abord, la décrispation de l'image internationale des Etats-Unis tournant la page des années Bush. En 8 ans, une réelle revalorisation de l'image internationale des Etats-Unis a été conduite avec succès.

    Ensuite, Obama a participé ou cédé à la tendance de la "politique divertissement". Mais il a su montrer que cette tendance ne s'accompagnait pas obligatoirement de la vulgarité, de la brutalité, de la soumission aux instincts populaires les plus "primitifs". La "politique divertissement" peut aussi être pratiquée pour faire avancer des causes nobles : la qualité de l'alimentation, la cause du jardinage, la bataille du climat …

    Barack Obama 13 08 16

    Enfin, c'est la cause des sanctuaires naturels. En 8 ans, Obama a fait plus que tous les autres présidents dans ce domaine. Et c'est une très belle cause que de considérer que la nature a parfois effectué de telles merveilles qu'il faut les préserver en héritage absolument protégé pour que ces merveilles soient transmises à toutes les autres générations.

    Avec le recul, les "années Obama" seront une belle période dans des circonstances très difficiles montrant le contenu d'un leadership moderne que tant d'autres pays recherchent.

    Obama 05 07 16

  • Quand des médias cautionnent le ridicule qui tue

    Trump 19 09 16

    L'actuel "phénomène Donald Trump" c'est quoi ? Et peut-il frapper la France ? Trump, c'est la troisième étape d'une tendance ancienne aux Etats-Unis qui a connu la perte de crédit d'un système, puis la répulsion et qui s'ouvre à la sanction d'un système qui n'est plus supporté. Les citoyens américains n'attendent plus rien de ce système. Donc ils peuvent le sanctionner, c'est leur ultime "délice". Et plus le système s'acharne contre celui qui est perçu comme l'outil de la sanction plus il grimpe dans les intentions de votes en dépit de toutes ses exagérations, ses fautes ou ses erreurs manifestes.

    Les intellectuels français qui commentent la présidentielle américaine ne peuvent pas exprimer cette réalité puisqu'elle les met en cause comme acteurs d'un système. Le citoyen américain au fond du Colorado, dans l'Ohio … n'attend rien du système fédéral. Mais il ne supporte plus la classe politico-médiatique. Le vrai marqueur a été la défaite cinglante de Jeb Bush à la primaire républicaine. 

    L'objectif n'est pas de cautionner un "nouvel élu", c'est de sanctionner le système !

    Quand des médias cautionnent le "système" en faisant des "tonnes" hier sur le prix reçu par Hollande "comme chef de l'Etat de l'année" ou sur son discours à l'ONU quand il fait la "leçon" à la terre entière lui qui incarne l'échec le plus sévère dans son propre pays, c'est une avancée sur la trumpisation.

    Quand Debré, ex président du Conseil Constitutionnel, passe son temps à rire sur Europe 1 pour la moindre banalité de comptoir de l'animatrice qui bavasse sur n'importe quelle banalité, il favorise la trumpisation. Idem pour Bachelot recyclée dans les opérations TV de mauvais goût.

    La trumpisation ce n'est pas des citoyens "coupables", c'est un système tellement corrompu, nul et répulsif que les citoyens sont prêts à tout pour s'en séparer. Même au pire. Cette trumpisation avance à grandes enjambées en France actuellement.

     

  • La France : le pays où l’on se s’engage plus ou du moins si peu …

    Obama Hope 19 09 16

    Pour ceux qui aiment les Etats-Unis, ce qui marque actuellement c'est le nombre de panneaux devant les propriétés privées où les particuliers s'engagent : voter Trump ou Clinton … Pour avoir connu de très nombreuses campagnes US, le records fut en 2008. Obama était partout : affiches sur les pelouses, autocollants sur les véhicules, casquettes, Tshirts … Mais même actuellement, l'engagement reste fort, public, assumé.

    Quel décalage avec la France, pays historiquement de la liberté d'opinion et d'expression. Il reste heureusement un dernier carré d'engagés à droite comme à gauche. Hollande qui aime tant les médailles devrait les décorer lui qui a tant contribué à décourager les engagés. Il ne reste que des enragés isolés mais prêts à tout casser. La seule lettre qui change entre "enragés" et "engagés" fait aussi changer d'univers.

    Plus sérieusement et plus tristement au-delà de cette crise de confiance dans un engagement, c'est le refus de s'exposer. Comme s'il n'y avait plus de courage collectif pour passer à l'assaut de "bastilles". Pour défendre des causes. Pour retrousser les manches pour tenter de convaincre. Pour dire non ou oui. C'est l'ère des soumis. Des défaits. Pire encore des indifférents.

    Quel déclic va changer cet état ? Que reste-t-il de l'héritage de 1789 ? Avant 68, Pierre Viansson-Ponté dénonçait "la France qui s'ennuie". Maintenant c'est la "France qui s'absente". Et pourtant, les défis ont rarement été aussi nombreux et surtout graves. Une ambiance bien incompréhensible à ce point.

  • Quand Grenoble revisite le sketch du bout du tunnel …

    Grenoble bouchons

    Vous connaissez le sketch remarquable de Raymond Devos sur le bout du tunnel ? Qu'est ce qui ressemble le plus à un bout de tunnel ? L'entrée dans un tunnel ! C'est ce que vivent les Grenoblois sur leurs voies de circulation. Ils sont dans le tunnel des embouteillages permanents. Pour résoudre ce problème, ils inventent la fluidité sur … la même emprise de circulation. Ou comment annoncer "sortir des bouchons" pour entrer dans les … nouveaux bouchons ?

    Dans les autres villes, pour améliorer la fluidité des véhicules, la recette est simple et unanime : augmenter l'emprise des axes routiers. Mais là, la situation est différente. Il faut mettre d'accord un maire écolo (soutien de Duflot) + un président PS d'agglo (soutien de Montebourg) + un président LR de département (soutien de Sarkozy) = une solution originale : le bouchon circulant. Parce que c'est bien là la conséquence du compromis impossible. La sortie du tunnel est comme l'entrée dans le tunnel … : cela dépend d'où on se place.

    C'est impossible d'améliorer la fluidité sans augmenter l'emprise des voies de circulation. C'est déplacer le bouchon quand on maintient le nombre de voies aux entrées et sorties de l'espace susceptible d'être décongestionné.

    Seul point acquis : les péages vont augmenter. Comme quoi il est possible de mettre trois sensibilités différentes autour de la même table et sur le financement pas la moindre originalité : toujours augmenter les taxes ou redevances. Réellement insupportable.