L'examen de faits mérite l'attention. En France, une Sénatrice interpelle un Ministre sur des faits graves de possibles violences sexuelles. Conséquence pratique : aucune. Discrétion quasi-totale. Même pas une investigation journalistique digne de ce nom. A chaque rentrée universitaire, le bizutage fonctionne de façon souvent humiliante pour les filles. Des évolutions ? Aucune. Des collaboratrices parlementaires font un site pour libérer les paroles. Des reportages à des heures de grande écoute ? Rien.
Et la liste pourrait durer longtemps. Où en est l'affaire Baupin par exemple ?
Comparons les faits :
1) Aux Etats-Unis, Trump a plié sa campagne avec 6 révélations vieilles de 15 à 20 ans. Kirsten Gillibrand a mené des investigations parlementaires sur les violences sexuelles dans l'armée avec sanctions fortes à l'appui. Les auditions parlementaires voyaient défiler les états-majors ayant à répondre de faits précis.
La liste des Gouverneurs conduits à démissionner est longue suite à une révélation d'harcèlement. La Californie a mis fin à toute prescription pour les violences sexuelles. Ils peuvent être poursuivis sans considération de délais pour être sanctionnés !
2) Au Canada, une loi très sévère est en préparation à l'initiative du mouvement «Québec contre les violences sexuelles» qui revendique également un financement adéquat des organismes luttant contre ce fléau, le déploiement d'une campagne de sensibilisation grand public et l'instauration d'une formation annuelle pour les recteurs et l'ensemble des élus de l'Assemblée nationale.
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Quand on constate la différence de traitements pour des faits identiques, il y a matière à se demander si la violence sexuelle ne fait pas partie intégrante de la "culture française" ? Une sorte d'héritage de la monarchie qui légitimait le droit de cuissage des puissants et le cortège des maîtresses. Ce pays ne s'est jamais remis des épisodes les plus détestables de son Histoire, celui-là comme tant d'autres. C'est quand même triste de devoir le constater si souvent à ce point.