J'apprécie beaucoup de découvrir via les réseaux sociaux des recommandations de lectures grâce à des avis de lecteurs impartiaux manifestement passionnés par un sujet. La lecture que je recommande c'est "les fleurs désuètes des jardins de grand-mères" (édition Terre Vivante mars 2019). C'est passionnant. Les fiches sont très bien faites. les photos d'accompagnement sont magnifiques. Les conseils pratiques sont simples. Et surtout de nombreuses fleurs qui nous rappellent notre enfance. Mes grand-mères n'avaient pas cette sensibilité. Mais maman passait un temps considérable à me sensibiliser à la beauté des fleurs. Les couleurs. Le toucher. L'odeur. C'est un dépaysement absolu. Dans cet ouvrage de 120 pages, j'ai retrouvé la quasi-totalité des fleurs que j'ai aimées enfant : de la capucine bicolore à la camomille en passant par le bleuet ou le lin vivace. Des fleurs simples, résistantes, pas chères et durables : de très belles qualités qui permettent de rester hors du temps. Un livre que je recommande.
Catégorie : Environnement
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Climat : à quand la fin du brouhaha et les passages à l’acte par chacun ?
La situation en France face à l'urgence climatique est irréelle. Toutes les diversions fonctionnent à fond. Des exemples les plus récents. Les réseaux s'enflamment sur un tweet humoristique de Bernard Pivot au sujet de Greta Thunberg. Ensuite, c'est le voyage en jet de Royal qui vit toujours aux crochets des contribuables avec une fonction dont il y a matière à sérieusement douter de l'utilité concrète. Puis quand Macron fait son discours à l'ONU sur le climat, les médias passent surtout beaucoup de temps à commenter l'échec de sa tentative de rencontre entre … Trump et Rohani. El la liste pourrait durer longtemps. S'il faut attendre des mesures rapides dans ce contexte, l'échec est garanti. En France, le climat comme tant d'autres sujets doit d'abord compter sur les citoyens qui, avec humilité sans tintamarre, font chaque jour les gestes qui comptent pour entretenir la nature, pour aider des animaux sauvages, pour planter des arbres … C'est comme l'Etat, s'il reste encore un peu debout en France c'est grâce à l'action de fonctionnaires de l'ombre qui effectuent leur travail avec professionnalisme. S'il fallait compter sur les professionnels des plateaux TV, il y a bien longtemps que des champs de ruines régneraient. A la fois inquiétant et rassurant. Surtout rassurant car plus la conscience individuelle progressera, plus les actions seront efficaces et le reste relevant de l'agitation éphémère. Et ce progrès individuel là, diffus mais immense, avance indiscutablement et sur le terrain les preuves sont nombreuses.
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Le cercle des patrimoines disparus ou gravement menacés
Ce week-end dans l'agglomération grenobloise c'est également les Journées du Patrimoine. Un réel choc culturel. Car il faut accepter de se libérer de l'angle de vues donné par les doigts officiels pour constater qu'à côté du bal d'auto-satisfaction orchestré par des Collectivités locales, ceux qui prennent la liberté de s'échapper de cette police de la pensée locale ne peuvent que constater un terrible déficit. Dans l'agglomération grenobloise, les Journées du Patrimoine c'est comme un bilan qui ne comprend que des recettes et … aucune dépense. Par définition un bilan très trompeur. Le patrimoine historique a été localement massacré ces dernières années : des pierres aux arbres en passant par des souvenirs parfois anodins comme de vieilles fontaines. La démolition a été la norme (ou plutôt la déconstruction pour reprendre le nouveau vocabulaire local). Demain, je ferai le tour des patrimoines disparus ou gravement menacés dans notre toute première proximité et la liste sera impressionnante. Car il faut aussi penser au cercle du patrimoine disparu comme cette très belle ferme appartenant à un patrimoine public communal vendue sur … Le Bon Coin et aujourd'ui ses arbres centenaires ont tous été … coupés. Toujours se méfier de la seule direction donnée par les doigts officiels …
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Eau : le rendez-vous avec la crise est fixé
Tout dernièrement, une revue scientifique à la réputation établie a mis en relief une donnée : les séquences de canicules comme celles de pluies fortes vont durer de plus en plus longtemps chacune. Des séquences de 7 jours de fortes pluies gagnent en probabilité de + 26 % dans les prochaines années. L'eau va connaitre deux excès : pas assez et trop. Tout est annoncé. Qu'est ce qui se passe de sérieux pour éviter la crise ? Souvent rien. Sur un plan général, le pays le plus performant dans ce domaine : Israël avec souvent des mesures d'économies d'un bon sens primaire fabuleux. En France, souvent les meilleures mesures sont prises dans des secteurs ruraux avec des élus aux racines terriennes qui ont à leur tour des réflexes de bon sens : Jura, Ain, Gironde, Dordogne, Landes … Des élus qui sans le moindre bruit médiatique prennent dès à présent les mesures nécessaires. Et puis, il y a les autres, ceux qui vivent de l'écume des jours. Les médias parlent de Neymar, du G7, du contre G7, d'un décès en rando en Italie mais du concret pour la vie quotidienne : si peu. Qu'est ce qu'il y a de plus quotidien que de tourner le robinet pour faire couler l'eau ? Ou de pire que de voir ses biens emporter par une inondation ? Mais en France on ne bouge que quand la crise est là. Et encore d'ailleurs … Pour l'eau le rendez-vous est fixé. La crise est attendue.
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La douceur des fêtes de villages
Dans l'agglomération grenobloise, l'offensive est lancée contre les villages. Le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal (PLUi) repose sur une logique de pieuvre urbaine qui a vocation à étendre en permanence ses bras pour agglomérer toujours plus loin à partir de la ville – centre et ses quartiers à problèmes. C'est une conception partisane qui est contraire à l'histoire de l'agglomération. L'Histoire de l'agglomération a été fondée sur la diversité des territoires. Quand je présidais l'Agence d'Urbanisme, il y avait un consensus total sur cette conception de pluralité des territoires. Chacun ayant vocation à garder son identité historique. Dans cette culture, les habitants sont les premiers bénéficiaires puisqu'ils ont un choix. Avec le PLUi, cette conception est attaquée. C'est un enjeu majeur. Car il y a bien a une "culture village". Un exemple : le 25 août, St Barthélémy du Gua va célébrer sa fête annuelle, la 30 ème. Sur 30 ans, j'ai dû en manquer deux ou trois à regret. Quand nos fils étaient petits, nous partions le matin en VTT. Nous traversions en vélo la plaine de Reymure, puis le long de la Gresse avant d'arriver aux Saillants du Gua. La montée vers St Barthélémy. Et nous déjeunions sur l'herbe à St Barthélémy. Notre dessert était assuré d'excellente qualité par les tartes aux pommes ou aux abricots faites par des habitants. Dans l'après-midi nous montions à Prélenfrey pour redescendre sur St Paul par le chemin le long du Lavanchon.
Qu'est ce qu'on a aimé dans ce cadre ? D'abord la simplicité. S'y retrouver c'est naturel. Pas de chichi. Au hasard des rencontres, faire le point sur l'année écoulée. Les jeux classiques dont la levée du panier. Ensuite, le calme. Poser son vélo sans se demander si on va le retrouver quelques minutes plus tard. Observer la découverte des chevaux par des jeunes enfants … Et enfin, le bénévolat. Une fête comme cela c'est d'abord la fête de la convivialité. Dans l'urbain, les fêtes font vivre un réseau d'animations. Ici, c'est la contraire, la fête ne vit que parce qu'il y a des bénévoles. Tous ces éléments donnent une ambiance particulière. Sans façon. C'est cette douceur des villages qui doit être défendue. Ceux qui veulent vivre la ville ont déjà assez de terrains de ce type dans l'agglo. Pour les autres, que des personnes veulent culpabiliser de défendre d'autres valeurs que l'urbain, on va voir qui garde encore l'esprit libre. Un test intéressant à suivre.
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Quand la vérité technique de scientifiques chevronnés doit être validée par « l’expertise » d’une ado …
Le cirque médiatique visant à créer une permanence d'événements conduit à des excès qui échappent à tout bon sens élémentaire. Les députés qui ont invité hier Greta Thunberg ont apporté leurs pierres à ce cirque. Pour l'essentiel, de quoi est-il question ? D'une ado de 16 ans qui demande aux députés de prêter attention aux conclusions des scientifiques du GIEC sur le climat ! Que tirer comme conséquences de ce constat ? 1) Sans cette ado, les députés n'y auraient pas pensé manifestement puisqu'ils ont fait appel à elle pour leur délivrer ce message. 2) L'ado de 16 ans qui a quitté l'école pour plaider la cause du climat (est-ce le meilleur choix pour son avenir comme pour la cause du climat ???) sait mieux expertiser le bien fondé des conclusions scientifiques du GIEC que les députés et leurs collaborateurs puisque c'est celle qui tire la sonnette d'alarme. 3) Et le jour d'après ? Le jour d'après quand une ado de 16 ans a fait la leçon à des députés de 40 ans et + a priori disposant de compétences moyennes, que se passe-t-il de concret ? Rien. Ils passent à l'épisode suivant pour alimenter l'appétit médiatique qui doit se nourrir d'événements permanents. Irréel. Surtout quand dans le même temps, sur une matière essentielle comme l'eau, l'Etat a diminué en moyenne de 23 % ses aides traditionnelles pour les moyens des Agences de l'Eau. Mais le chiffre est moins visuel que la photo d'une ado toute frêle faisant la leçon à de sages députés attentifs. Jamais une question simple, basique : les intéressés donnant la leçon à la planète entière qu'est ce qu'ils ont fait personnellement ? Combien d'arbres plantés ? Combien d'espaces publics re-végétalisés ? Combien de campagnes civiques sur ce thème ? Et après, il reste encore des personnes pour s'interroger sur les raisons de la perte de crédit d'un système de pouvoir … Le contraire serait bien inquiétant pour l'état d'esprit de l'opinion qui garde les pieds sur terre . La caricature du "tout se vaut" pourvu qu'il y ait matière à faire une … photo.
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Bravo à Bordeaux et à son « comité de l’arbre »
Le plan présenté cette semaine à Bordeaux pour végétaliser la ville est très intéressant. D'abord, il reconnait qu'à circonstances actuelles constantes, il y aura des quartiers avec des effets fours pendant des épisodes de canicules qui deviendront invivables. Ensuite, ce plan insiste sur une reconquête généralisée de la verdure dont au moins 3 000 arbres plantés par an. Mais surtout, il installe un comité de l'arbre composé par des personnalités indépendantes qui se prononceront avant tout abattage d'arbres. Et les règles édictées pour la protection des arbres sont accompagnées de sanctions en cas d'irrespect. C'est la bonne logique : sortir d'une approche comptable des chiffres d'arbres pour respecter leur ancienneté. Une jeune pousse ne peut pas compter pour 1 face à un arbre centenaire abattu en pleine santé. C'est probablement un tournant dans l'approche des arbres qui dans de nombreux endroits ont connu ces dernières années des abattages en nombre dans des conditions scandaleuses.
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Presque à en remercier Hop pour ses annulations répétées de vols …
Le lever de soleil sur la plaine du Nord Isère est toujours un réel délice. Comme ces jours ci, pas un nuage. Les humeurs sombres conduisent à blâmer Hop pour la nouvelle absence de fiabilité de liaisons et c'est dommage qu'il en soit ainsi. Mais les humeurs sombres ne doivent jamais gagner et disposer du temps utile pour observer le lever du soleil est une compensation agréable. Ces moments où le plaisir peut se travestir avec malice sous les habits de la mauvaise nouvelle …
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La « démocratie locale » peut-elle vivre à partir du parti pris de l’usure ?
1 600 observations contestataires pour la quasi-unanimité : voilà le score effectué par le projet de PLUi dans l'agglomération grenobloise sur le seul site Internet de la métropole. C'est énorme. Souvent d'ailleurs des remarques très détaillées, argumentées, de grande qualité. Que se passera-t-il après ? Probablement rien. Parce que la gouvernance de la métropole fonctionne à partir du parti pris de l'usure : ne pas répondre et continuer son chemin. Syr une Commune de l'agglomération, prenons l'exemple d'une opération immobilière en cours (#LeVillarey1 sur St Paul de Varces). La crise vient de loin. Fin janvier 2012, un référendum est organisé : 58 logements sont refusés. L'opposition d'alors diffuse un nombre considérable de documents annonçant les crises concrètes découlant de 58 logements : explosion de la fiscalité municipale, voiries à aménager, groupe scolaire à agrandir, perte de l'identité de village … Tous ces écrits existent (merci aux habitants qui les avaient mis de côté et m'en ont communiqué des copies). 7 ans plus tard, ceux qui s'opposaient à 58 logements signent pour … 80 logements ! Des questions sont posées. Pas une seule réponse. Bien davantage, pas une seule information municipale officielle. Si des personnes ne passaient pas devant les panneaux des permis de construire et ne consultaient pas nos sites d'informations, elles ignoreraient totalement une mesure visant d'un coup et d'un bloc à augmenter la population de 12 à 15 %. C'est le parti pris de l'usure. C'est une situation qui échappe à toute normalité. Il y a quand même une question de fond à se poser même pour ceux qui sont favorables à de telles opérations immobilières densifiées : la démocratie locale peut-elle fonctionner à ce point dans l'ignorance des citoyens avec un parti pris aussi manifeste de l'usure qui consiste à considérer que les citoyens vont abandonner leurs causes de guerre lasse ?
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La bataille de la défense des espaces naturels de proximité
Dimanche matin, remarquable intervention de Jean Nouvel sur Europe 1. Jean Nouvel est l'un des architectes à réelle notoriété internationale au même titre que Pei ou Gehry. Leurs témoignages sont précieux. Que dit Nouvel dimanche sur Europe 1 ? "l'étalement urbain, c'est le péril de la perte du patrimoine naturel. Il faut arrêter ce cancer !". Et Jean Nouvel développe : en attaquant les champs qui sont aux portes des villes, l'Ubu-urbanisme crée une sottise absolue. C'est la logique du vieux monde où la nature était au service de l'homme. Aujourd'hui, il faut d'abord respecter ces espaces naturels. Ils sont l'équilibre de demain. Il devrait y avoir un pacte sacré : quand on est dans un champ en train de le respecter, on est chez soi. Toute destruction d'un espace naturel avec le déséquilibre de biodiversité qui en résulte, c'est détruire de devenir des prochaines générations. C'est un entretien remarquable qui mérite d'être écouté. A cette fin, il suffit de cliquer sur le lien suivant : défendre les espaces naturels.