Denis Bonzy

Catégorie : Environnement

  • Climat : tous les marqueurs passent au rouge vif : suicidaire !

    Yoho Park 08 02 16

    Depuis une semaine, pas un seul jour sans une alarme précise sur le réchauffement climatique. Pour prendre les seules 48 dernières heures, avant hier c'était sur le record de chaleur en 2016 en Arctic. Hier, c'était sur les pénuries d'eau en 2050. Chaque jour, la liste des espèces animales menacées s'allonge comme dernièrement le Caribou. Et la France parle de quoi ? De la santé de Polnareff, du 49.3 de Valls, des 130 membres de l'équipe Fillon …  Irréel. 

    Depuis trois ans, tous les rapports de scientifiques reconnus montrent dans le détail que nous sommes entrés dans un cycle qui conduit à la catastrophe sauf à inverser des tendances. Entre le moment où la décision d'inverser des tendances sera prise concrètement avec des mesures pratiques et les premiers effets concrets sur le réchauffement climatique, 30 à 40 années seront nécessaires pour que l'inversion devient effective. Et rien n'est fait. A tous les niveaux. La COP22 renvoie à la … COP24. La France ne fait rien en dehors des écrans de fumée. Et même une municipalité dite pour partie écolo à Grenoble n'engage aucune action sérieuse en dehors de faire payer des vignettes les jours de pollution de l'air. Rarement un tel décalage n'a été aussi manifeste entre une priorité absolue et l'immobilisme. Suicidaire, c'est le seul mot qui convient pour qualifier une telle réalité actuelle face à des alertes scientifiques aussi nombreuses et manifestement établies !

  • La terrible et inquiétante faillite des politiques

    Jumbo Wild 2

    Remarquable article dans les Echos sur les "nouvelles frontières". Quelles sont aujourd'hui les vraies causes collectives à mener ? Et quels auteurs les mènent ?

    Pour l'environnement, cause prioritaire avec notamment le dossier des sanctuaires naturels (ces lieux où la création de la nature relève de l'émerveillement à préserver avec la conservation d'espèces animales menacées) : Tompkins, Chouinard, Steyer … font davantage que les Etats.

    Pour les sciences de la vie, autre cause fondamentale, c'est les propriétaires de … Google.

    Pour l'espace, c'est … Elon Musk et Jeff Bezos.

    Idem en France. Pour la seconde chance en France, c'est l'opération de Xavier Niel qui est passée en tête et de loin.

    Quand ce ne sont pas des mécènes, ce sont des citoyens qui se groupent pour partager les moyens et les influences pour faire changer les choses.

    … : et la liste pourrait continuer longtemps. Aujourd'hui, les vraies causes sont conduites en dehors des politiques publiques. C'est très inquiétant sur le fond puisque les financements privés peuvent répondre à des critères … privés. Mais c'est surtout la démonstration de l'impuissance des structures publiques nationales incapables de se réformer, de s'adapter, d'innover … C'est le cas tout particulièrement en France. Pourquoi, parce qu'elles sont devenues des cimetières pour éléphants en fin de carrière. La fonction publique française d'exécution est remarquable. Mais le microcosme parisien est hors de prix pour une incompétence avérée. Aucun candidat pour 2017 n'a encore soulevé cette rupture brutale. Ce serait rompre d'abord avec les "copains" casés aux frais des contribuables. Celui qui le fera montrera qu'il a l'étoffe d'un vrai leader de rupture. Parce qu'il serait quand même plus agréable que les impôts payés servent à des causes utiles.

  • La vrai coût des années Hollande reste à venir …

    Bourse 12 12 16

    Et si le coût le plus élevé des "années Hollande" était … devant nous ! L'économie est en train de se retourner. Le pétrole repart à la hausse. Les taux d'intérêt vont probablement repartir à la hausse. L'isolationnisme de Trump va fragiliser une grande partie de l'économie internationale. L'Europe n'a réglé aucune de ses crises structurelles voire même en ajoutant des sujets nouveaux d'inquiétudes à l'exemple de l'Italie.

    C'est l'histoire d'une compétition de voile où un candidat n'a pas avancé quand le bon vent était là et qui promet d'avancer quand il n'y aura plus de … vent. Une réalité qui devrait peser très lourd dans les prochains mois. Le vrai coût des années Hollande est à venir et il s'annonce gigantesque !

  • Ces initiatives citoyennes qui bousculent les institutions …

    Reunion groupe

    Hier, à Paris, un mouvement âgé de 8 mois inflige un camouflet de participation à des partis politiques vieux de plusieurs décennies. De "bulle numérique" à "bulle médiatique", la réunion d'Emmanuel Macron est devenue une réalité physique, concrète, en chair et en os. Le moment où une initiative citoyenne bouscule les institutions. Il est possible de partager ou d'être en désaccord avec cette initiative, mais une réalité est là. Des chiffres. Des visages. Des engagements.

    Le vrai choc actuel est entre le pouvoir qui prétend diriger et celui qui devrait se contenter de faciliter pour libérer les initiatives. Il y a aujourd'hui au moins autant de compétences dans une salle que sur la tribune officielle pour n'importe quel sujet traité. Et souvent bien davantage de compétences dans la salle que sur la tribune officielle. Pourquoi ces compétences devraient-elles écouter, subir, demeurer passives, obéissantes … ?

    Le vrai phénomène nouveau n'est pas dans la résistance de la société face aux pouvoirs mais dans la victoire de la société face aux pouvoirs. En Colombie Britannique des citoyens mettent en difficulté des milliardaires quand il s'agit de défendre Jumbo Wild. En 2008, aux Etats-Unis, des citoyens conduisent à la victoire le premier président métis des Etats-Unis contre toute la direction du Parti démocrate. Et en 2016, c'est au tour des Républicains de vivre un mouvement comparable. 

    Dans l'agglomération grenobloise, la plus forte réunion publique sur 2016 n'est pas le fait d'un candidat à la présidentielle dans le cadre de la primaire de la Droite mais une réunion organisée par des citoyens pour lutter contre une pollution de l'eau …

    Vif eau 2 vue panoramique

    Et les audiences de sites numériques augmentent toujours et franchissent des seuils hier inimaginables. C'est une réalité qui mérite l'attention. Les institutions fonctionnent toujours au rythme de l'ancien siècle. C'est ce divorce face au temps nouveau des citoyens qui est désormais le vrai fossé. Le vrai défi culturel moderne. A force de nier cette réalité, bon nombre de pouvoirs actuels vont subir des réveils très difficiles tant ils sont désormais "hors sujet".

  • Surveiller avec attention les facteurs de succès de Designated Survivor …

    Designated survivor 2

    Y aurait-il eu Barack Obama sans le "Président Palmer" de la série 24 heures chrono ? Possible sans doute. Mais le succès de David Palmer montrait aussi que l'opinion américaine était mûre pour un président noir montrant une réelle capacité à rester maître de lui, solide. 

    Les scénaristes des séries TV américaines travaillent beaucoup les tendances de l'opinion pour assurer le rendez-vous entre le récit et les attentes de l'opinion. Depuis le 21 septembre 2016, il y a une série qui fait de gros scores : Designated Survivor. Le récit : un attentat supprime une partie du Gouvernement américain dont le Président. Il faut "descendre" à un obscur membre en charge du Logement pour prendre la suite. Et il devient populaire parce qu'il est tellement neuf qu'il échappe à tous les jeux politiciens habituels … Le récit fonctionne et marche à fond. Une tendance qui mérite d'être surveillée et peut-être pas seulement aux Etats-Unis avec la similitude du "parcours Trump" … ?

  • Consommer, c’est voter plusieurs fois par jour !

    Douglas Tompkins 08 12 16

    Il y a un an, lors d'un déplacement professionnel dans le beau département des Landes, un SMS m'informait du décès de Douglas Tompkins. Avec l'un des paradoxes dont la vie a le secret, le fondateur des polaires ou doudounes The North Face venait de décéder du … froid. Un accident de kayak sur l'un des lacs au sein du sanctuaire naturel auquel il avait consacré sa fortune et son énergie à le créer, à le consolider, à l'étendre. Douglas Tompkins comme l'un de ses compagnons de parcours, Yvon Chouinard, a devancé la "consommation citoyenne". 

    La consommation citoyenne, c'est quoi ? C'est rompre un système qui veut que la citoyenneté serait active et que la consommation serait passive. Un billet de banque décidé plusieurs fois par jour a davantage de poids qu'un bulletin de vote tous les 5 ou 6 ans. 

    C'est la consommation individuelle qui fait bouger les choses bien davantage que l'impuissance politique. C'est l'âge de faire. Chaque jour. Douglas Tompkins a fait en créant un sanctuaire naturel devenu la réserve d'espèces animales qui étaient en voie de disparition. 810 000 hectares ! Il a fait un sanctuaire exemplaire quand des Etats n'ont plus les moyens d'entretenir des parcs naturels. Yvon Chouinard a donné à des associations environnementales son CA du Black Friday 2016. Du concret, c'est à dire bien davantage que les subventions d'Etats. Chouinard (Patagonia) vend des habits et fait la promotion de … la non sur-consommation. Une logique qui change le rapport au vêtement. Non plus le considérer comme du jetable éphémère mais comme une "seconde peau" avec laquelle on partage des parcours de vie. Une vie durable partagée. Dans cette mentalité, c'est prendre davantage de temps pour le choisir. C'est mieux le respecter. C'est regarder sous un autre angle une usure. C'est cicatriser une déchirure … 

    La société bougera le jour où cette consommation citoyenne sera majoritaire. Des animaux maltraités dans des abattoirs : la viande ne doit plus être consommée tant que les améliorations n'ont pas été engagées. Le commerce indépendant de proximité mérite de payer le léger surcoût pour sa proximité comme pour son indépendance … Que c'est agréable de voter ainsi plusieurs fois par jour. Merci à Douglas Tompkins pour cette belle lumière du "faire individuel". L'appliquer c'est le plus bel hommage à sa mémoire.

  • Quand tout s’accélère … ou reste-t-il encore une place pour une autre information ?

    Leaders occidentaux

    La photo ci-dessus date du 25 avril 2016. Et à fin 2016, sur 5 leaders occidentaux de puissances majeures, 5 d'entre eux ont perdu le pouvoir. Cameron a perdu le pouvoir en mai 2016 lors du Brexit. Hollande et Renzi ont perdu le pouvoir dans la même semaine pour des raisons différentes. Quant à Obama, il est sur le départ sans avoir lutté pour cause de contraintes légales de non cumul de mandat mais c'est un opposant résolu qui va lui succéder (Trump). 

    7 mois plus tard, le pouvoir a changé de titulaires à une exception près.

    C'est le moment choisi par des investisseurs et des journalistes américains pour lancer une "autre information" : plus réactive, plus brève, bref plus en adéquation avec le monde moderne. Ce site c'est Axios. Il sera lancé très prochainement. C'est une expérience à suivre avec attention. Reste-t-il encore une place pour une autre information et si oui quel doit être son contenu comme ses supports ? Un très beau sujet. Réponse dans quelques semaines avec Axios. Peut-être ?

    Axios

  • Vision / Gestion : la vraie différence

    DdV 25 04 16

    Hier sur BFM TV, Dominique de Villepin a donné la démonstration en quelques minutes du contraste avec la mièvrerie qui caractérise l'actuelle vie politique française. Comment l'opinion publique française pourrait-elle avoir du punch quand elle observe une vie politique aussi nulle, sans souffle, composée pour une grande partie par un personnel politique incapable de faire autre chose que de débiter toujours les mêmes formules destinées à caresser l'opinion dans le sens du poil du moment ?

    Les vrais enjeux sont ailleurs. D'abord avoir une vraie vision qui passe par un cap précis sur plusieurs années. Ensuite, avoir la "vision contagieuse" c'est à dire faire partager un enthousiasme par le grand nombre donc l'appeler à se dépasser. Enfin, avoir des représentants dont on peut être fiers par leur culture, par leurs compétences, par leurs capacités à mobiliser comme à se réaliser en dehors du cercle politique.

    Que ce constat soit aussi l'occasion pour moi de remercier toutes celles et tous ceux qui ont gardé une amitié solide du temps où, avec Sihame Arbib, Dominique de Villepin m'avait confié l'organisation nationale du réseau de la mobilisation citoyenne. Quand la solidarité naît à l'écart des sondages, elle dure. C'est d'ailleurs probablement le vrai effet pervers des sondages pour Juppé : lui avoir ramené un cortège d'opportunistes portés par les premiers sondages et les jours personnels faciles qu'ils en déduisaient …

    Le jour où les "Villepin" reviendront en politique, la France pourra retrouver de l'espoir. Pour le moment, elle se contente de candidats de faibles divisions à deux ou trois exceptions près. Peut-être que c'est finalement l'ajustement du pays à sa vraie dimension … ?

  • Une démission climatique en toute discrétion …

    Espèces d'ours 2 13 10 16

    Il y a 15 jours, la COP22 décalait à la COP24 (2018) l'arbitrage sur les mesures concrètes visant à appliquer les orientations de la COP21 (Accord de Paris de décembre 2015). Précisément, l'Accord de Paris ne trouvera pas application avant le 1er semestre 2019 puisque la COP24 se tiendra en novembre 2018. 3 ans de perdus. 

    Le débat des primaires de la Droite s'est terminé il y a une semaine. A-t-il été question du réchauffement climatique ? Jamais. Comme si le sujet n'existait pas. 

    Et la liste pourrait continuer longtemps. Ainsi, exemple parmi d'autres, au Canada, Justin Trudeau vient de céder sur deux nouveaux oléoducs…

    Tout se passe comme si la démission climatique s'installait. C'est ce qui explique que le Pape en soit conduit à demander aux scientifiques de se mobiliser parce qu'il ne croit plus aux politiques. Une situation irréelle. 

    Sur un sujet décisif pour son devenir, la planète court manifestement à une crise de plus en plus grave mais au moins elle y va avec discrétion, comme si de rien n'était … bref avec la même méthode que les années qui ont précédé la crise financière de 2008. 

  • La révolution de l’information géographique

    Pollutec 16 01 12 16

    Le salon Pollutec 2016 porte de nombreux enseignements. L'un d'entre eux concerne la révolution de l'information géographique. Dans des domaines comme l'eau ou plus globalement l'environnement, l'information géographique connait une révolution au contenu quasi-irréel. Par la précision des données, par leur visualisation, par la réactivité immédiate des informations à partager … : c'est un univers totalement nouveau qui est engagé. Avec Didier Richard, dès 1998, nous avions été les premiers à nous engager sur le "chemin" du numérique appliqué à l'information géographique. C'était tôt. Les moyens ne faisaient pas la différence avec "l'info papier". Maintenant, ces deux supports ne partagent plus la même division. L'écart a été creusé. Il va s'amplifier de façon considérable dans les deux prochaines années.

    De même, autre révélation de ce salon remarquable : les possibilités de l'impression 3D notamment en matière de santé. Les champs d'applications ouvrent des perspectives considérables. 

    Trois autres constats sur le terrain :

    1) les exposants étrangers stupéfaits par la morosité française ambiante,

    2) le stand "Nouvelle Aquitaine" qui surclasse tous les autres stands des collectivités territoriales,

    3) une affirmation considérable de ce salon technique professionnel qui pourrait vivre de 2014 à 2016 un passage de 60 000 à 100 000 participants (exposants et visiteurs). Ce qui montre, si besoin était, que des salons d'excellence en région ont toute leur place. Et ils constituent une formidable locomotive pour l'ensemble du tissu économique local dont les commerces, restaurants et hôtels.