Cette semaine, la revue Sciences et Avenir a fait état des conclusions d'une étude publiée dans la revue Science au sujet des forêts d'Afrique. Le coût de la déforestation serait supérieur à celui du maintien des arbres voire même à celui de la reforestation ! Cette étude très sérieuse menée par des techniciens interdisciplinaires et sans chiffrer les impacts sur les espèces animales menacées arrive à une conclusion pratique simple : respecter l'équilibre naturel de base en payant les populations locales pour les placer dans cet esprit de respect des forêts coûte moins cher collectivement que devoir ensuite corriger les impacts de la déforestation. Alors que chaque jour porte une alerte majeure sur ce déséquilibre, combien de temps encore faudra-t-il attendre pour que l'opinion se mobilise sur de tels sujets ? C'est comme les annonces par Météo France des îlots urbains de chaleur quand seuls le béton et le bitume vont composer des quartiers… Jusqu'où faudra-t-il se rapprocher de la fin pour mettre un terme à cette vanité ou à cette voracité financière délibérément ignorantes du lendemain collectif ? Incompréhensible à ce point.
Catégorie : Environnement
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Le sage est parfois immobile …
Pour moi, la photo de la semaine, c'est celle que j'ai prise lundi en fin d'après-midi. L'orage a été bref. Peu violent à la différence d'autres orages très localisés. Des oiseaux angoissés s'activaient pour prendre les graines sous de grosses gouttes de pluie. Mais l'un d'entre eux est resté immobile à l'abri sous une épaisse feuille pendant de très longues minutes. Il a laissé la pluie passer et a repris sa collecte méthodique de graines. La nature venait de donner une leçon de diversité de tempéraments. La sagesse peut parfois résider dans … l'immobilité.
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Quand le naturel tourne à la perfection
En dépit d'autocollants pour bien visualiser la présence d'une fenêtre, des oiseaux heurtent parfois le verre quand un bruit les dérange alors qu'ils mangent bien calmement. Avec "l'expérience", avec Marie, nous avons identifié les premiers gestes de secours. Ressentir le coeur qui bat au creux de la main. Donner quelques gouttes d'eau. Voir l'oiseau s'ébouriffer . Parfois lui donner un peu de chaleur. Et surtout lui offrir le beau retour immédiat à la liberté par la "santé" retrouvée. C'est un moment magique. Nous l'avons vécu auprès de ce chardonneret élégant. Presque par "reconnaissance", il tardait à repartir. Bien accroché à la main. Le temps de quelques photos pour apprécier quand le naturel tourne à la perfection. Des couleurs magnifiques. Penser qu'il appartient désormais aux espèces de proximité menacées. L'édition animalière évoque la qualité architecturale de ses nids. Défendre cette biodiversité mérite l'engagement de chacun. Ce doit être le combat prioritaire. Déterminé. Avec la volonté de gagner plus que jamais. Pour protéger ce naturel qui est une perfection.
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Providence ou l’autre Amérique
Aujourd'hui, dans le plus petit Etat des Etats-Unis (le Rhode Island) s'ouvre un "sommet" qui peut constituer un tournant dans les années Trump. Tout d'abord, dans la belle capitale du Rhode Island (Providence), 30 Gouverneurs sur 50 vont se retrouver pour faire le point sur des sujets importants comme le climat et la décision de retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris. Ensuite, ce nombre très élevé de Gouverneurs va connaître pour la première fois à ce point des interventions de personnalités extérieures comme Justin Trudeau ou Elon Musk. Deux profils très complémentaires. Le premier montre que le voisin canadien partage des préoccupations. Le second montre qu'il n'y a pas d'antinomie entre le progrès de la cause environnementale et le progrès économique. Enfin, c'est à l'initiative de la Gouverneure de cet Etat, Gina Raimondo. Un profil remarquable. Une femme qui a a gagné en 2014, démocrate face à une vague alors républicaine. Première femme Gouverneure de l'histoire du Rhode Island. Et depuis cette date, elle mène des efforts locaux exemplaires. Avec tous ces éléments, Providence va incarner pendant 3 jours l'autre Amérique. Une Amérique douce avec des paysages magnifiques. Providence comme Newport sont des villes extraordinaires avec cette paisibilité que l'on peut retrouver dans le Maine ou le New Hampshire. A Newport, même en plein été, il faut toujours avoir le Kway à la ceinture tant la pluie peut brièvement arriver rapidement et drue. C'est le souvenir de la plus "belle" rincée familiale en bord d'Atlantique. La nourriture est simple et saine. Les places de villages sont propres et sûres. Les habitants sont accueillants. La vie quotidienne échappe à la cherté des grandes capitales. C'est l'autre Amérique que tant de personnes aiment à juste titre et qui est trop souvent oubliée pour parler de la fièvre des grandes capitales.
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Jumbo Wild : la probable belle victoire à venir
Avec l'accession le 18 juillet de John Horgan à la fonction de Gouverneur de la Colombie Britannique (Canada), c'est un tournant dans la bataille pour défendre Jumbo Wild. Les faits : le glacier de Jumbo est situé en Colombie Britannique au Nord-Est du Canada. Depuis 24 ans un projet de station de ski avec une trentaine de remontées mécaniques, un domaine skiable de 5 925 hectares culminant à 3419 mètres d’altitude, 5500 lits hôteliers, 750 lits destinés au personnel et autant d’emplois à la clé, divise les populations. C’est le cas des Shuswap, le peuple amérindien proche du glacier. Ce projet menace à la fois un territoire sacrée chez les autochtones, une importante source d’eau glaciaire et l’habitat des grizzlis.
Pendant des années, des individus ont bataillé. Ils ont effectué des appels de fonds. L'entrée en piste de grandes sociétés comme Patagonia ont changé la donne. Et la dernière étape vient d'être franchie : l'élection d'un Gouverneur opposé au projet. Une belle victoire pour les citoyens attachés à la nature. Le nouveau Gouverneur a été parmi les opposants anciens au projet immobilier. Ses premières décisions devraient changer les choses. Une belle étape !
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525 !
525 : c'est le chiffre de baleines noires de l'Atlantique encore vivantes. Une espèce particulièrement menacée. La semaine dernière, six baleines noires de l’Atlantique Nord ont été découvertes sans vie et en état de décomposition dans les eaux situées au nord de l’Île-du-Prince-Édouard et au sud-est de la péninsule de Gaspé (Canada). Un chiffre énorme par rapport à la population totale encore en vie. Il y a des chiffres qui mériteraient davantage de place pour sonner l'alerte. Ce chiffre est l'un d'eux.
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Manger un jour ou manger toujours …
Début du rangement d'été hier. Mettre de l'ordre dans les socles vides des cakes de graisses pour oiseaux. S'ils pouvaient communiquer avec nous, il devrait y avoir un proverbe qui doit fonctionner entre eux :" si tu découvres un cake à graisses, tu mangeras un jour. Mais si tu apprends la bonne direction pour les visiter régulièrement, tu mangeras toujours …". sacrée consommation pendant le printemps 2017 dans les arbres à proximité.
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Réchauffement climatique : jusqu’à quand le déni ?
John Holdren est Président de la Faculté des sciences de l’environnement à Harvard. Que dit-il tout dernièrement : la canicule de 2003 sera un été normal dans 15 ans et un été frais dans 30 ans. La semaine dernière, publication d'une étude sur 780 espèces de poissons de 4 400 régions, représentant 74 % des prises mondiales. Qu'indique-t-elle ? Cette étude indique que dans des territoires frappés par un fort réchauffement le tonnage de poissons ramené à port chutera de 15 % à 20 % et cette activité économique sera totalement modifiée parce que les poissons vont migrer vers des courants froids. En ce moment, c'est Vinexpo à Bordeaux. Un sujet fort : le réchauffement climatique. Des changements considérables. Un exemple parmi beaucoup d'autres : le champagne Taittinger a investi en Angleterre pour y produire dans quelques années du vin qui ne sera plus possible dans d'actuelles régions. Et la liste pourrait continuer longtemps. Le seul domaine où cette réalité est ignorée dans des conditions irréelles : la politique, l'urbanisme et l'eau. Le réveil dans certaines Communes françaises quand en plein été aucune goutte d'eau ne sortira d'un robinet ouvert s'annonce particulièrement rude. Le déni face à certaines réalités sera très difficile à assumer le moment venu.
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Grenoble et le défi de la ville du XXI ème siècle
Aller prendre un café, s'asseoir à une table de jeux et attendre la personne (connue ou pas) avec qui le jeux va s'engager dans un climat cool : c'est une conception sympa, décontractée de l'espace urbain qui est très agréable. Contrairement à de nombreuses polémiques locales permanentes, Grenoble est probablement en train de poser les jalons d'une réelle nouvelle conception de la ville : les villes plaisirs. C'est un tournant décisif qui est engagé actuellement sur le terrain. Que constater ? Le renforcement des jardins communautaires, la belle opération "cultivons nos toits", le développement des jardins partagés, l'augmentation des pistes cyclables, le test sur les aires de jeux, la réussite de l'opération street art, le marquage couleurs d'espaces de voiries … : toutes ces initiatives changent la vie dans la ville et le regard sur la ville. Quand ces initiatives s'ajoutent à des opérations festives de plus en plus fréquentes et réussies, c'est un changement de fond qui est en train de se produire manifestement. Et ce changement peut faire l'objet d'un large rassemblement. Dans cette période de transition, il y a quatre défis qui méritent un accompagnement particulier pour que l'opération soit totalement réussie. 1) Il faut aborder la question de la sécurité sans logique sécuritaire mais sans esprit dogmatique opposé. 2) Une ville est agréable à la condition certes d'être conviviale, d'être esthétique mais aussi d'être propre. 3) Cette même mentalité doit être partagée dans l'agglomération. Or à ce niveau, la logique de certains outils d'interventions est très différente (EPFLRG). 4) Il faut mieux accompagner certains commerces dans cette transition qui est une mutation totale de leur environnement de proximité, donc de leurs conditions de travail. Si ces volets collatéraux sont gérés avec davantage de considération, la Ville de Grenoble est probablement en train de mettre en oeuvre une logique de l'organisation de l'espace urbain qui correspond aux exigences modernes et qui fera consensus très rapidement une fois passée la période toujours difficile des travaux.
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Grenoble et la belle réussite du street art
Le graffiti est au street art ce que le juron est au goût des mots. Et si finalement la seconde vie des murs passait par les couleurs du street art ? L'institutionnalisation de cet art hier rebelle peut être une réelle réussite. Bien loin d'un graffiti posé à la va vite sur un mur. C'est ce qu'est en train de vivre Grenoble actuellement. A l'angle d'une rue ne plus voir seulement les montagnes, ce qui est déjà un merveilleux cadeau, mais découvrir l'inspiration d'artistes. Dans de nombreuses villes étrangères, cet art désormais à part entière est un succès considérable réconciliant avec un beau réflexe : la rue n'appartient pas qu'à ceux qui l'habitent, elle est aussi à partager avec ceux qui la traversent épisodiquement. Tout ce qui permet de rompre la monotonie du gris (béton) et du noir (bitume) est une belle initiative. Une pratique à partager largement notamment via les nombreuses photos qui se multiplient actuellement sur les réseaux sociaux à l'exemple de celle ci-dessous.