Sur Facebook, août 2017, c'est l'été des paysages. 2016, c'était l'été du militantisme : les primaires débutaient alors. 2015 : l'été des moqueries sur Hollande. Ce sont toujours des signes intéressants. En 2015, la page post Hollande s'annonçait. Comment être compétitif dans un tel climat de railleries ? En 2016, la campagne présidentielle s'annonçait violente tant les messages de tous côtés étaient déjà rudes. Cet été, l'atmosphère a beaucoup changé à la lecture des tendances fortes des articles publiés sur Facebook. L'alerte m'a été donnée par un post du 11 août (Sébastien Mittelberger). Les vacances débutent et l'auteur présente dans des conditions inhabituelles l'harmonie qui est la sienne auprès d'autres paysages que ceux de son quotidien. J'ai alors surveillé tout particulièrement cette propension à mettre en relief des paysages avec l'explication d'harmonie qui en résultait. C'est manifestement la tendance forte de cet été. D'ailleurs, je ne pense pas avoir été le seul à effectuer ce constat puisqu'il y a quelques jours un autre auteur (Mathieu Genty) postait un article sur le thème : "je mets la photo d'un visage puisqu'il y a trop de paysages sur Facebook pour symboliser les vacances 2017 !". Au moment où la planète est menacée dans des conditions inédites, cette "ambiance" ne peut pas être anodine sur un support aussi représentatif de diversité. Comme les étés antérieurs, un tournant est peut-être annoncé ? Comme ces derniers jours au Canada, quand c'est une … rivière qui est officiellement qualifiée de … lieu historique (cf vidéo ci-dessous). L'environnement est peut-être en train de gagner de nouveaux défenseurs ? Si c'est le cas, quel beau tournant que cet été 2017 car quand chacun est persuadé que l'âme collective est inscrite dans les paysages, il n'y a pas de raison de penser que ce ne soit que le temps d'un été. Or aujourd'hui, cette défense de l'environnement dont les paysages est une cause collective majeure.
Catégorie : Environnement
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La beauté des jardins de fin d’été
Cette année, avec la canicule, les feuilles des arbres sont souvent jaunes avant l'heure. Mais la fin de l'été reste une période magnifique. Avec le calme des semaines moins chargées de la période mi-juillet à mi-août, c'est souvent le temps d'une observation encore plus attentive des merveilles de la nature. Par le fait du hasard, cette fin d'été est marquée pour nous par de nombreux tournesols. La raison : des oiseaux perdent des graines et le miracle de la nature se produit. Le tournesol est une merveille de la nature. Très complexe. Des scientifiques ont enfermé des plants dans une pièce éclairée en continu par une lampe immobile simulant le soleil à son zénith. Résultat : les tournesols ont continué de grandir mais, après quelques jours, se sont tortillés dans tous les sens. Le tournesol a une horloge interne très précise. Il est structuré pour recueillir les premiers rayons du soleil qui vitalisent ses fleurs avec alors un parfum qui attirerait cinq fois plus d’insectes pollinisateurs, ce qui augmenterait les chances de survie de cette plante. Une merveille de sensibilité et d'équilibre en mobilisant les ressources naturelles. La photo ci-dessous que j'ai prise il y a 3 jours est celle d'un tournesol avec une seule tige qui porte plusieurs fleurs.
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Une époque tristement en panne de belles légendes
Il y a quelques semaines, regardant l'émission de M6 (66 minutes) sur les YouTubers à succès, j'ai été "secoué" par la remarque alors diffusée dans le reportage d'un diplômé d'une grande école exprimant sa stupéfaction dans les termes suivants "j'ai Bac + 7 et je gagne moins qu'une gamine de 14 ans expliquant sur YouTube comment elle se … maquille !". Cette remarque pleine de sincérité servait de lancement au reportage à suivre sur la … gamine de 14 ans et ses vidéos à très fortes audiences donc très rémunérées. Il y avait du bon sens, du désespoir et déjà un germe de travers de l'actuelle époque : réussir est-ce seulement beaucoup gagner financièrement ? L'époque actuelle manque tristement de belles légendes qui permettent de s'interroger, de donner du sens, de construire des rêves positifs. Une des belles légendes qui mériterait d'être davantage connue, c'est celle d'Yvon Chouinard et de Patagonia. A plus forte raison, l'été où il fête les 60 ans de son lancement dans la vie d'entreprise. Passionné d'alpinisme, Yvon Chouinard se lance courant l'été 1957 dans la création de ses propres matériels. Il les fabrique dans l'arrière cour de ses parents à Burbank (Californie). Il les charge dans le coffre de sa voiture et part les vendre aux commerces spécialisés. Quelques mois plus tard, devant le succès de ses matériels très solides, il crée Chouinard Equipment, qui précède Patagonia. A la tête de Patagonia, Yvon Chouinard va respecter les règles de vie de ses débuts : non à l'hyper-consommation, l'éthique écologique et surtout le capitalisme responsable. Aujourd'hui, Patagonia est une marque internationale reconnue. Plus de 2 000 salariés. Une culture du respect des sanctuaires naturels comme des espèces animales. Bref, une belle légende. Comment des générations neuves peuvent-elles se construire sans des belles légendes ? C'est une interrogation majeure de l'époque actuelle. Car la légende fait vivre le rêve et sans rêve c'est quand même difficile d'entreprendre dans n'importe quel domaine. C'est probablement là ce qu'il y a de plus inquiétant dans l'actuelle époque.
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La vérité du terrain ou ce que même un âne connait mieux que les auteurs de volumineux rapports
Rarement un 8 août, il y a eu autant de feuilles au sol (photo ci-dessus prise ce matin à 07 heures). Séchées. Par une chaleur torride. Dans l'agglomération grenobloise, la dernière véritable pluie sur une séquence temps correcte date du 29 juin. Le 10 juillet, puis le 20 juillet, des pluies orageuses brèves et très localisées sont intervenues dans la soirée. Dans notre hameau, le bruit du trop plein a atteint son seuil d'alerte depuis plusieurs jours déjà. Et il faut monter très haut pour trouver de l'humidité dans le lit des ruisseaux locaux. Voilà les réalités du terrain. Des réalités que les bureaucrates de plus en plus nombreux dans les collectivités locales ignorent pour de multiples raisons dont celle de l'incapacité à vouloir respecter le terrain. Et pourtant le terrain a toujours raison. A la présidence de l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse, j'ai eu la chance de travailler avec une génération qui respectait le terrain. Qui le connaissait. Qui en acceptait les vérités. Dans les Bouches du Rhône, l'une de ces rencontres fut avec Louis Philibert. Une personnalité remarquable. Et l'une des histoires vraies qu'il racontait était la suivante. Lors d'une campagne électorale, Paris parachute un énarque dans sa circonscription. Et l'énarque passe ses soirées à le suivre dans les réunions publiques pour lui faire la leçon sur tout : finances locales, grands projets … Un soir, Louis Philibert lassé lui pose une question simple "puisque vous êtes au courant de tout, est-ce que vous pouvez nous dire quand une ânesse est en chaleur ?". L'énarque ne répond pas. Mais Philibert tient sa question. Il la ré-itère. Et devant l'absence de réponse, Philibert a cette conclusion "vous voyez il est plus bête qu'un âne parce que l'âne lui sait et il ne se trompe pas …". L'énarque n'est plus jamais venu poser une seule question à Philibert. Le terrain avait parlé. Le terrain nous passe actuellement des messages forts. A ne pas vouloir les voir, on avance vers de redoutables lendemains en matière de réchauffement climatique.
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Que sera la France de la fin des villages ?
La mise en cause des villages intervient actuellement de façon très agressive. Les villages sont tantôt exposés à l'offensive de l'urbanisation dense. Des agglomérations deviennent alors des tâches d'huile qui s'étendent, s'étendent … Tantôt ils sont exposés à la désertification. Les villages meurent du trop et du pas assez. Existait-il un "esprit village" ? Bien sûr. 'L'esprit village" c'est la dimension humaine de la vie en collectivité. Des personnes qui se disent bonjour. Elles ont un nom, parfois même un prénom, souvent un diminutif. La vocation sociale du bistrot qui est, de fait, la salle de réunion la plus fréquentée. La capacité à s'aider de façon naturelle. Le goût de respecter le temps, le rythme des saisons. Pouvoir garer sa voiture sans se demander si on la retrouvera encore au retour. Connaître l'histoire du village, l'âge des arbres centenaires … Voilà "l'esprit village". Cet esprit existe encore : Bretagne, Gironde, Landes, Dordogne … Des élus et des habitants se battent pour sauver cette qualité de vie. A l'opposé, il y a des territoires où des élus et des habitants ont renoncé. Ils croient à l'interchangeable. Pour eux tout se vaut. Tout est remplaçable. Uber peut remplacer le taxi. Carrefour peut remplacer le commerçant indépendant de proximité. Amazon peut remplacer le libraire…. Et la ville peut remplacer le … village. C'est un double échec. C'est l'échec des villes dont les quartiers auraient dû devenir des … villages. Et c'est bien sûr l'échec des villages qui deviennent des … villes. C'est le défi n°1 du péri-urbain actuel de grandes villes. Là où ce choc se produit actuellement, il faut la mobilisation la plus large possible pour défendre l'esprit village car la défaite est irréversible.
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Jusqu’où la France va pousser sa fuite en avant du « rien ne compte en dehors du sexe et des jeux » …
La planète passe des signaux inédits des drames qui s'annoncent et la France vit au rythme du "rien ne compte en dehors du sexe et des jeux". Prenons des faits : mercredi, des chercheurs du MIT (organisme de référence par excellence) publient une étude terrible sur des territoires qui deviennent invivables. Dans la même semaine écoulée, des baleines noires de l'Atlantique du Nord décèdent à un rythme record jamais connu qui pose une question sérieuse de la survie même de l'espèce. Dans la même semaine écoulée, des chercheurs à la réputation scientifique incontestée publient une étude sur la faiblesse considérable que l'objectif de l'Accord de Paris soit atteint … Et la liste pourrait continuer longtemps. Face à ces réalités, sur quels défis vit la France : les JO de 2024, l'arrivée de Neymar Jr, l'historique des maillots de bains … Et sans tomber dans un ostracisme excessif, combien de bénéficiaires des APL qui protestent contre la perte de 5 € (mesure scandaleuse qui est une faute politique) par mois vont dépenser … plus de 100 € pour acheter le maillot de Neymar dans la foulée de son arrivée sur le sol parisien ? Face à de telles réalités, sans compter le récent rapport financier canadien qui annonce sur des bases techniques sérieuses l'explosion imminente de la bulle financière des prêts d'Etat, rarement un décrochage aussi irréel saute aux yeux du premier observateur lucide. Une étape supplémentaire dans la décadence intellectuelle de ce pays est franchie en toute irresponsabilité. Incroyable à ce point.
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#Hop et la réussite de la magie des nuages
Il y a une indiscutable magie des nuages. Ils sont non maîtrisables. Tantôt espérés par temps de canicules parce qu'ils peuvent être accompagnés par la pluie donc la fraîcheur. Tantôt terriblement redoutés lors des orages violents. Ils sont les voisins obligés extérieurs des vols. Là encore tantôt adorés car offrant un spectacle gratuit magnifique : le film de la nature. Aucun scénario reconduit à l'identique. Tantôt moins aimés parce qu'ils conditionnent des turbulences qui rappellent la précarité possible de ce mode de déplacement. Quel plus beau messager de cette magie qu'un transporteur aérien. Bravo Hop pour l'ouverture récente de son compte Instagram. La vidéo d'hier est absolument magnifique. Une belle idée (photo ci-dessus prise par mes soins la semaine dernière lors d'un vol sur Bordeaux).
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Espèces animales menacées : la bataille est aussi dans nos jardins, à notre porte !
Un sentiment dangereux s'est développé ces dernières années. Les espèces animales menacées de disparition seraient des défis pour l'Afrique, le Canada … Ainsi, ces derniers jours, l'enjeu serait sur les baleines noires de l'Atlantique du Nord, sur le caribou boréal … Ce sentiment est faux. Il y a un défi aussi dans nos jardins, à notre porte. Pour cela, des chiffres méritent l'attention. Des chiffres émanant d'un organisme public, officiel : le Museum National d'Histoire Naturelle. Regardons quelques-uns de ces chiffres pour le territoire français :
- déclin de 41% pour l’Hirondelle rustique et de 31% pour le Chardonneret élégant au cours de ces 10 dernières années en France.
- le Hérisson d’Europe aurait perdu 70% de ses effectifs nationaux au cours des 20 dernières années. La Pipistrelle commune, petite chauve-souris bien répandue sur le territoire, aurait quant à elle subi un déclin de 50% sur la période 2006-2011 selon une étude portant sur les chauves-souris coordonnée par le MNHN.
- Du côté des insectes, la situation est la même. Le simple exemple des papillons est éloquent. L’Agence Européenne de l’Environnement a publié en 2013 une étude montrant une diminution de moitié des effectifs de papillons de prairies en 20 ans. Cette constatation est également confortée par l’Observatoire de la biodiversité des jardins qui indique que sur 28 espèces et groupes d’espèces de papillons observés en France, 22 montrent une tendance à la baisse (Amaryllis, Belle Dame, Vulcain, Machaon…).
Pourquoi cette situation ? Par le cumul de nombreux facteurs. Un facteur local mérite une attention particulière : la l'extension de la bétonisation. Des couloirs d'accès à des zones humides sont rompus par des barrières de béton et de bitume. Des axes de communication cassent également des accès. L'utilisation de certains produits phytosanitaires ont également un impact considérable. Une réalité qui mériterait d'être mieux connue et surtout mieux intégrée pour changer radicalement certains comportements de proximité de façon urgente.
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Quand l’inaction est à juste titre considérée comme une forme … d’action
Hier, au sujet d'une espèce animale menacée (le Caribou boréal), le Canada a été conduit à clarifier la qualification de l'inaction. Le caribou boréal figure sur la liste des espèces menacées de la Loi sur les espèces en péril du Canada depuis 2003. En 2011, Environnement Canada avait estimé sa population à 34 000 caribous. Le débat porte sur un volet important : ne pas agir, est-ce une forme d'action : celle du choix de rester immobile ? Et ce choix doit-il être considéré comme une décision de nature à engager la responsabilité ? Bref, ne pas faire, c'est une façon de … faire par l'immobilisme, par l'inaction choisie. Pour sortir de ce schéma avec une éventuelle sanction à l'appui, hier, le gouvernement fédéral a présenté un plan d'actions visant à protéger le caribou boréal, une espèce menacée, trois mois après que la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) a engagé des poursuites contre la ministre de l'Environnement à ce sujet. La SNAP a déposé une procédure devant la Cour Fédérale en avril. Elle reproche à la ministre de l'Environnement Catherine McKenna de ne pas révéler aux Canadiens comment les caribous étaient protégés. L'avocat du groupe, Frédéric Paquin, avait alors déclaré que la Loi sur les espèces en péril obligeait Mme McKenna «de faire état des mesures déployées pour assurer la protection de l'habitat essentiel à cette date et à intervalles de six mois jusqu'à ce qu'une protection soit en place». Hier, le Gouvernement fédéral a présenté un plan d'actions. La procédure engagée venait de conduire à la sortie de l'inaction. Un beau précédent sur le sujet essentiel des espèces animales menacées. Ce serait bien qu'en France, Nicolas Hulot propose de telles dispositions. Bien plus efficaces concrètement que la pédagogie d'émissions TV.
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Se souvenir, c’est vivre une seconde fois …
Il y a des moments agréables que l'on imagine pouvoir programmer. Puis il y a des moments agréables qui s'invitent d'eux-mêmes. Imprévus. Ils semblent tomber du ciel. Rien à changer. Ce fut le cas hier lors d'un déjeuner de travail avec Aline Kozma et Claude Soullier sur Brié. Que la diversité et la liberté sont belles. Echanger dans la tolérance sans arrière pensée et dire exactement ce que l'on pense sujet par sujet même si les avis peuvent beaucoup diverger. Puis rencontrer les personnes qui s'occupent du Manoir Grenoble Brié. La terre, les animaux, la passion : la plus belle fusion. Il y a presque 30 ans, cet équipement alors localisé ailleurs était un endroit où nous nous rendions souvent. Marie a toujours considéré que nos enfants devaient aimer les animaux et la nature. Travailler sérieusement leurs études bien sûr. Mais au-delà vivre avec des animaux et avec la nature. Le mot qui compte c'est "avec" car ce mot porte l'égalité, la complicité. Pour être complice avec les animaux, il faut en connaître la diversité. Apprendre du regard d'un chien comme de la sensibilité réactive d'un cheval. Par conséquent, dès leurs plus jeunes âges, Jonathan et Thomas ont été éduqués dans ce cadre. Hier, voyant des jeunes en stage d'été, le retour agréable tant d'années auparavant. Des images qui reviennent en surface. D'autant plus que l'une d'entre elles (cf ci-dessous) est en permanence dans mon bureau. Se souvenir, c'est vivre une seconde fois. Lorsqu'il s'agit de tels souvenirs, que c'est agréable !