Denis Bonzy

Catégorie : Entreprises

  • Patagonia : nouvelle avancée pour l’environnement

    Surf 3 12 07 16

    Les avancées sur les principaux sujets de société (environnement, respect des animaux …) vont dépendre des entreprises et des citoyens.

    Pour sanctionner les conditions scandaleuses d'abattage d'animaux, il faut boycotter l'achat de viandes animales.

    Pour récompenser les entreprises qui agissent pour l'environnement, il faut choisir les bonnes marques. L'une d'entre elles (Patagonia) effectue des progrès considérables. Elle a effectué la promotion des réparations sur les vêtements pour qu'ils durent et qu'on sorte du cycle infernal de la consommation éphémère. Un volet déjà évoqué dans mes articles. Et Patagonia vient de vivre une nouvelle avancée en changeant le mode de fabrication de certains vêtements : le surf et le néoprène. Il s'agit d'une matière issue de ressources non renouvelables dont la fabrication requiert énormément d'énergie.

    Patagonia lancera à l'automne 2016 la première combinaison sans néoprène au monde. Ainsi, la marque réduit jusqu'à 70 % les émissions de CO2 lors de la fabrication du polymère, par rapport au néoprène traditionnel. Ces combinaisons sont fabriquées en caoutchouc naturel Yulex qui élimine 99 % des impuretés et donne une matière naturelle plus solide et hypoallergénique. Les plantes sont arrosées avec l'eau de la pluie et de l'eau recyclée est utilisée lors du processus de fabrication.

    C'est une avancée considérable. Bravo.

  • Barack Obama et les questions de fond

    Obama bureau 24 06 15

    Hier dimanche, dans le quotidien espagnol El Pais, Barack Obama a donné un entretien très détaillé le conduisant à exposer sa grille de lecture des difficultés rencontrées par l'Europe. Il a identifié deux facteurs majeurs : l'austérité et la rupture entre gouvernants et gouvernés. Tout est dit.

    L'austérité a créé un cycle d'exclusions à son tour générateur de haines, de rancoeurs sur des bases pour partie compréhensibles d'ailleurs. Une société qui n'accueille pas notamment dans le cycle de l'emploi peine à être appréciée.

    Quant à la rupture entre gouvernants et gouvernés, rien n'est épargné. Le passage de Barroso dans une banque d'affaires est une caricature de la répulsion. Le Brexit avait été accompagné d'une pluie de déclarations qui consistaient à indiquer que "pour bien décider, il ne faut pas consulter les … citoyens". Comment vivre l'exemplarité dans de telles circonstances ?

    Ces deux sujets n'ont jamais été traités sérieusement par François Hollande. C'est le socle réel d'un divorce profond parce que l'opinion sait que la tromperie est née de l'absence de volonté de s'attaquer à de telles questions. Sur ces deux sujets essentiels, il n'a rien fait. Même pas tenté de faire. C'est ce qui met en colère l'opinion publique française.

  • Le bel oiseau métallique de Lyon St Ex

    Lyon St Exupéry 08 07 16

    Lyon St Exupéry, c'est l'équipement public que j'utilise le plus. Et  quand le matin comme hier, vers 6 heures, le soleil levant se reflète sur ses parois de verre, c'est toujours un moment de réel embellissement. J'ai participé au choix de nombreux équipements publics. Lyon St Exupéry a été l'une des désignations les plus originales. Ce jour là à la Région, en qualité de VP chargé des Finances, je suis aux côtés de Pierre Dumas (ancien Ministre du Général de Gaulle) qui préside la commission en qualité de Vice-Président de la Région chargé des Transports. Nous voyons arriver pour l'ultime choix un architecte catalan (Calatrava) faisant l'effort de parler français avec un accent à couper au couteau et qui nous explique qu'il a la vision d'un immense oiseau métallique prenant son envol. Une grande partie de la commission est manifestement conquise. Elle est conquise par le symbole mais aussi par le charisme de cet architecte qui nous fait parcourir le monde en quelques minutes pour nous donner des exemples de "la conception d'architecture animalière" qui est la sienne : un animal comme symbole d'un équipement dans un espace.

    Face à la technicité de l'autre architecte, la compétition est difficile. Le vote a lieu. Stricte égalité. Le Président du Conseil Régional ayant voix prépondérante mais étant absent de la commission, Pierre Dumas demande à ce que Charles Millon soit invité à venir à la réunion. Un bref résumé est effectué. Mais Charles Millon avec beaucoup de sagesse s'en remet au choix de Pierre Dumas, homme remarquable de sagesse et de compétence, qui avait suivi le dossier avec excellence. Et Calatrava est choisi. Quelques mois plus tard, les ailes de l'oiseau métallique allaient réserver des surprises face à l'aire de transmission d'une tour de contrôle. Mais le choix était fait.

    Et ce choix voué à vivre des décennies et des décennies reste à mes yeux l'une des plus belles réussites architecturales de la région Rhône-Alpes.

    Lyon st ex 2 08 07 16

  • Brexit : où est l’apocalypse boursière ?

    Brexit 05 07 16

    Hier, la Bourse de Toronto a effacé les traces des 48 heures post annonce Brexit. La Bourse de Wall Street était fermée pour cause d'Independence Day. Mais les traces étaient déjà effacées ou presque. A Londres de même (cf graphe ci-dessus). Et le tour des bourses pourrait être effectué sur de bases identiques.

    Mais où sont passés les oracles de l'apocalypse boursière ? 

    Nulle part. Ils sont passés à un sujet suivant.  En France les infos ne se trompent jamais. Donc ne reconnaissent jamais leurs erreurs. A ce rythme comment s'étonner de la perte de crédit des médias ?

  • Et si l’économie sans les risques existait toujours … ?

    Adore me

    Des étudiants m'ont souvent posé la même question : "à quels créneaux d'activités faites vous confiance ?". Cette question est désormais généralisée car la crise, donc les inquiétudes, a tout gagné. Pendant de nombreuses années, ma réponse était compliquée, très nuancée, ponctuelle, liée à des facteurs conjoncturels. Puis lors d'une discussion avec Alain Mérieux, sa réponse m'est apparue d'un extrême bon sens "tu sais, sans vent, le meilleur navigateur n'avancera jamais. Avec le vent, le plus mauvais navigateur avancera toujours. Il faut donc identifier le bon vent et si possible permanent". Tout était résumé dans cette formule de bon sens. Et j'ai vu l'économie sous un autre jour.

    Et depuis, à partir d'un panel, j'ai cherché à identifier si ce "bon vent permanent" existait. Et surtout où ?

    Il y a trois domaines qui sont apparus comme frappés d'un bon vent permanent :

    1) Le sexe et ses déclinaisons coquines : un marché formidable. Pour ceux qui connaissent de façon détaillée le parcours de réussites, leur passage par ce segment de marché a été instructif : Niel, Ehrmann, JB Descroix-Vernier et sa société "merveilleusement" dénommée "Golden Glaouis Invest" (couilles en or) … Pour avoir eu plusieurs propositions intéressantes tout particulièrement au lancement d'Internet avec alors les avancées notoires de Didier Richard sur le dispositif technique des ventes en ligne, je n'ai jamais pu "faire le pas". Trop contraire à mon éducation. Dommage mais c'est comme cela. L'une des dernières réussites remarquables sur les déclinaisons coquines : Adore Me. Un succès colossal.

    2) La boisson : à côté du marché de la nourriture très complexe, parfois saisonnier, difficile à gérer (délais de péremption …) la boisson reste une niche fantastique. C'est un marché compliqué. Là je n'ai jamais eu de proposition. Mais j'observe avec émerveillement le parcours d'Une Petite Mousse de mon fils Jonathan et de son équipe. Parvenir à cette croissance montre bien que le vent est là. C'est d'ailleurs un choix de segment de marché qui reste un mystère pour moi. Respecter son indépendance la plus totale mais quand même un jour parvenir à savoir pourquoi ce choix ? Le fruit de discussions de sa jeunesse ? D'autres critères ?

    3) Puis il y a les introductions en bourse. Ou plutôt les 5 premiers jours d'une introduction en bourse, voire même les premières 72 heures. La bourse c'est sulfureux. Des experts font tout, et souvent avec succès, pour multiplier les critères techniques destinés à conduire à des gestions déléguées. Il y a une "fenêtre de tir" qui est simple et quasi-sécurisée. Les 3 jours post introduction en bourse. Pourquoi ? Parce que les introducteurs ont mis comme "règle d'or" ne pas descendre en dessous du cours de la première cotation pour ne jamais sanctionner les investisseurs qui ont rendu l'introduction possible en remplissant le book. Par conséquent, une marge de sécurité est alors prise avec une décote. Dans les trois premiers jours, c'est la décote qui saute pour revenir aux fondamentaux de la valeur. Donc la hausse est quasi-assurée. C'est certain que ce n'est pas très "glorieux" sur l'analyse à terme d'une valeur. Mais c'est assez sécurisé. Faites le test avant de vous lancer et vous constaterez qu'il reste encore des îlots où le risque n'est pas le voisin obligé. 

  • #Brexit : et l’apocalypse boursière, elle est où ?

    FTSE 30 06 16

    Un graphe vaut mieux que de longues phrases. Hier, la Bourse de Londres a retrouvé son indice d'avant le Brexit. Indice qui était au plus haut depuis le 7 juin : 6 300 points. Une nouvelle passée quasi-inaperçue de façon étonnante. La semaine dernière annonçait l'apocalypse. Elle n'est manifestement pas au rendez-vous. Loin s'en faut. C'est la tendance que j'indiquais il y a quelques jours. La nation britannique, fière et pragmatique, va rebondir. L'enterrement n'est pas pour demain n'en déplaise à de vieilles nations décadentes comme la France qui aime toujours voir la crise chez les autres.

     

  • Et en dehors de s’entre-déchirer en permanence, en France il se passe quoi ?

    Vote 02 03 16

    Dans le privé, les marqueurs sont assez simples. La première et la dernière lignes de bilan (CA et résultat) d'une entreprise restent des indicateurs toujours dignes d'intérêt avant des examens plus détaillés. Dans la vie publique française, les marqueurs d'activités sont où ? Depuis quelques années, ce qui est très impressionnant c'est de prendre le temps de se poser une question simple tous les semestres : "et finalement il s'est passé quoi d'important durable ? Qu'est ce qui a changé pour de bon de façon durable ?". Et, même avec la meilleure bonne foi, c'est le vide. Sur le plan national, on constate alors que tout a tourné autour de polémiques permanentes. Et sur le plan local maintenant de même.

    La nouvelle idéologie en France c'est la polémique. Le socialisme s'est dissous. Le libéralisme économique n'est toujours pas né en France. Le communisme est au musée. Le nationalisme est sous plafond de verre. L'écologie est vampirisée par l'extrême gauche. Il ne reste donc que … la polémique. C'est la nouvelle idéologie. Mais le jour d'après la polémique, il reste quoi ? Rien si ce n'est la place pour une nouvelle polémique sur un autre sujet.

    L'opinion publique française s'alimente au gré des polémiques permanentes. Des médias y trouvent leurs comptes par les audiences. C'est la "politique de comptoir". Le plus paradoxal, c'est de voir certains médias s'offusquer du cas Trump qui vit au rythme de ses polémiques et au même moment les mêmes médias "jouent le même jeu" en France…

    Rarement l'impuissance publique n'a été aussi forte. Une impuissance telle que désormais il est même possible de vivre au rythme des mêmes polémiques qui reviennent en feuilletons à espaces irréguliers. Rien n'est jamais réglé. Tout est toujours disputé. A quel moment l'opinion prendra-t-elle compte que cet immobilisme absolu est suicidaire ?

  • Ces questions déjà connues que la France ne veut pourtant pas voir

    MIT 2 MIT 3

    Hier, j'ai reçu un texte remarquable de Frédéric Amblard. Un ami lyonnais engagé dans un projet de start-up remarquable en matière de diagnostic de santé. Je lui ai demandé l'autorisation de le mettre en ligne. L'autorisation m'a été donnée par lui et je l'en remercie.

    Quand un texte contient l'essentiel, il ne faut pas prendre le risque de le dénaturer. Le frère de Frédéric participe aux Etats-Unis à de nombreux travaux sur le devenir notamment au sein du MIT de Boston. 

    Ce texte reprend des sujets de réflexions. Voilà des extraits :

    "…

     

    Que nous réserve l'avenir?

    En 1998 Kodak avait 170,000 employés et vendait 85% du papier photo au monde.

    En quelques années leur modèle d'affaire a disparu et ils sont tombés en faillite.

    Ce qui est arrivé à Kodak va arriver à de nombreuses compagnies dans les 10 prochaines années et la plupart des gens ne le voit pas venir.

     En 1998 auriez-vous pensé que 3 ans plus tard vous ne prendriez plus jamais d'images sur du papier film?

     Les cameras numériques ont été inventées en 1975. Au début elles avaient une résolution de 10,000 pixels, elles ont maintenant plusieurs millions de pixels.

    Comme avec toutes les nouvelles technologies elles étaient décevantes pendant longtemps, soit avant qu'elles deviennent de beaucoup supérieures et chef de file en peu d'années.

    Le même phénomène se produira avec l'intelligence artificielle, dans le monde de la santé, les autos électriques et autonomes, l'éducation, l'impression 3D, l'agriculture et le monde du travail. 

    Bienvenue à la 4ième révolution industrielle.

    Dans les 5 à 10 prochaines années les logiciels vont transformer la plupart des industries traditionnelles.

    Uber est tout simplement un outil logiciel, même s'il ne possède aucune voiture, il est devenu la plus grosse compagnie de taxi au monde.

    Airbnb est présentement la plus grosse chaîne hôtelière au monde même s'ils ne possèdent aucun établissement.

    À propos de l'intelligence artificielle : les ordinateurs sont meilleurs, de façon exponentielle, pour comprendre le monde.

    Cette année, un ordinateur a battu le meilleur joueur de Go au monde, 10 ans plus tôt qu'on s'y attendait.

    L'ordinateur Watson aide déjà à diagnostiquer le cancer avec 4 fois plus de précision que les humains.

    Facebook a déjà un logiciel de reconnaissance des visages supérieur aux humains.

    En 2030 les ordinateurs seront devenus plus intelligents que les humains.

    Voitures sans conducteur : En 2018 les gens auront accès aux premières autos sans conducteur.

    Vers 2020 toute l'industrie automobile sera bouleversée.

    Vous n'aurez plus à posséder une automobile. Vous n'aurez qu'à appeler une voiture avec votre téléphone, celle-ci arrivera où vous êtes et vous conduira à destination. 

    Vous n'aurez pas à vous stationner, vous n'aurez qu'à payer pour la distance parcourue et pourrez être productif pendant le trajet.

    Nos enfants n'auront jamais besoin de permis de conduire et n'achèteront plus jamais d'automobile.

    Chaque année dans le monde, 1.2 millions de personnes meurent dans des accidents d'automobiles.

    Actuellement il y a un accident à tous le 100,000 kilomètres. Avec les autos sans conducteur, il y aura un accident tous les 10 millions de kilomètres.

    On sauvera ainsi 1 million de vies chaque année.

    La plupart des manufacturiers d'automobiles feront faillite.

    Ces compagnies traditionnelles cherchent à évoluer et fabriquent de meilleures voitures. Pendant ce temps, les nouveaux Tesla, Apple, Google ont une approche révolutionnaire et construisent des ordinateurs sur roues.

    Nombre d'ingénieurs chez Volkswagen et Audi admettent être complètement terrifiés par Tesla.

    Les compagnies d'assurance se retrouveront dans un immense pétrin. Sans accidents, les assurances vont devenir 100 fois moins dispendieuses.

    Leur modèle de commerce d'assurance-automobile va disparaître.

    Il y a des compagnies qui produiront un instrument médical appelé Tricorder X qui sera contrôlé par votre téléphone qui prendra un scan de votre rétine, analysera votre respiration et votre sang. Il analysera 54 marqueurs biologiques pouvant identifier presque toutes les maladies. … ".

    Voilà les vrais enjeux. Les vrais défis. Et pendant ce temps, la classe politique française mobilise toute son énergie pour débattre du trajet d'une manifestation sur moins de 2 kilomètres … Irréel !

     

  • La notion du « juste prix » a bien changé !

    LinkedIn 14 06 16

    Hier, dans une morosité ambiante consternante, des "heureux" ont pourtant existé : les actionnaires de LinkedIn. La veille, celui qui avait 5 000 € d'actions terminait son 13 juin avec 7 377 € : + 47, 55 % dans une journée. Une journée qui ajoute à la définition moderne du "juste prix".

    Pendant des décennies, le juste prix a été calculé comme la rencontre entre une offre et une demande sur la base de critères techniques assez bien définis dont celui d'un multiple du retour sur investissement. Hier, une fois de plus, le "marché" a montré que désormais le juste prix c'est tout simplement la limite supérieure qu'un acheteur potentiel est prêt à mettre avec une donnée de base : les moyens de l'intention d'acheter. 

    Parce qu'en l'espèce LinkedIn proposait aussi d'acheter des … pertes (166 millions de dollars sur la seule année 2015).

    Mais quand l'acheteur dégage 4 milliards de dollars de bénéfices nets par an (dans les "années moyennes"), la dimension des accords change.

    Un accord qui montre, également, au passage, que le récent nationalisme inutile d'un journaliste de TechCrunch sur le thème "aux Etats-Unis, on ne se vend pas à un plus gros, on le dépasse ..." n'est pas d'une justesse irréprochable. Là aussi, les moyens de l'intention de se … vendre.

     

  • Les faux habits de l’économie dite collaborative

    Snapchat CEO

    En septembre 2016, 30 ans de relations de formations avec des étudiants. Pour l'étudiant, en principe, le moment clef d'apprentissage c'est le cours. Pour l'enseignant, le moment clef d'apprentissage c'est l'inter-cours : 10 minutes pour mieux connaître, dialoguer, apprendre à son tour. 

    Dans la période présente, un enseignement clef principal : les faux habits de l'économie dite collaborative. Dans l'économie dite collaborative, tout est à l'opposé des apparences et des affirmations officielles.

    En jeans, T-shirts, baskets … : cette génération semble intéressée par les projets fous (changer le monde) loin des codes matériels des anciennes générations qui voulaient vite ressembler à leurs aînés (costumes, cravates …). En réalité, c'est la génération la plus fric qui arrive sur le marché depuis 3 décennies. Elle vit pour le matériel et pour le compte en banque. Et tout de suite pas dans 20 ans comme les "anciens". Elle donne le sentiment de rêver aux nouvelles relations du "village planétaire" mais en réalité c'est au nombre de de zéros sur le compte en banque et le plus vite possible.

    Autre exemple, le crowdfunding : l'image  de la collecte de fonds par ce biais : l'actionnariat populaire. Financer "c'est cool, accessible à chacun par des petites sommes" … La réalité : cette forme dite collaborative de financement est surtout utilisée par des personnes de formation supérieure avec des revenus substantiels.

    De même pour les services de l'économie collaborative. L'image : le ponctuel permet à chacun de profiter de nouveaux services : louer un bel appartement pour une nuit … Ce sont les plus hauts revenus qui font appel de façon répétée aux services de l'économie collaborative. Aux Etats-Unis, les ménages qui gagnent plus de 100 000 dollars par an ont utilisé l'économie dite collaborative trois fois plus que les ménages qui gagnent moins de 30 000 dollars par an !

    Une étude publiée dernièrement remet en cause tous les clichés traditionnels sur l'économie dite collaborative. C'est à la fois rassurant et inquiétant.

    Rassurant pour l'économie collaborative car plus ses cibles ont des moyens financiers élevés, plus elle est vouée à réussir avec des services diversifiés et des marges agréables.

    Mais c'est aussi inquiétant pour le contre-sens culturel collectif actuellement accepté, banalisé. L'isolement numérique s'aggrave et les fractures réelles s'installent. Ce n'est pas une avancée collective quand la modernité revient aux bases des défis de l'alphabétisation plusieurs décennies avant : ne pas éviter une rupture forte par des conditions de classes sociales.

    Cette génération en France va entièrement changer la donne politique en modifiant le rapport aux données financières, avec un individualisme plus assumé et une attente d'accélération des actes sans considération de doctrine. Une mutation de fond avec par ailleurs l'implication croissante des femmes dans ce domaine.