Denis Bonzy

Catégorie : Entreprises

  • Snapchat et le fort message d’optimisme

    Evan Spiegel 02 03 17

    Après les suppositions, c'est le temps des réalités. Et les réalités sont belles pour l'introduction en bourse de Snapchat aujourd'hui. 200 millions d'actions vont être levées à un prix d'introduction de 17 dollars. C'est une levée de fonds de plus de 3 milliards de dollars ! Mais surtout le livre des engagements a été sur-souscrit 10 fois ! C'est un formidable message d'optimisme qui est passé et qui va compter pour d'autres entreprises dans les prochains mois. Et un tel engouement pour des actions qui ne sont pas assorties de droit de vote. Le programme de Trump booste les indicateurs boursiers qui franchissent de nouveaux records. Bien loin de l'actuelle morosité française. 

  • Snapchat et ses nouveaux produits : les belles innovations de demain …

    Evan Spiegel

    Jeudi 2 mars, Snpachat compte lever plus de 2 milliards de dollars lors de son introduction en bourse. Cette introduction va susciter beaucoup d'attention. Beaucoup de commentaires. Les commentaires vont porter sur un volet : est-ce que Snapchat mérite la valorisation permettant cette levée ? La bulle Internet … ? La vraie question est ailleurs : que va faire Snpachat avec ces fonds levés ? Deux aspects méritent en effet une attention particulière :

    1) Beaucoup des marques qui "font le monde moderne" datent de moins de 15 ans. Au cours des 15 dernières années, avec une accélération inouïe, la vie quotidienne a totalement changé. Prenons des exemples concrets :

    • Twitter date de mars 2006,
    • Facebook date de février 2004,
    • Instagram date d'octobre 2010,
    • WhatsApp date de 2009,
    • et Snapchat date de septembre 2011.

    En 15 ans, chacune de ces marques a changé le monde. Quand l'économie vit à un tel rythme, quel décrochage avec une vie publique qui ne bouge pas sur les 35 dernières années …

    2) Que va faire Snapchat avec les 2 milliards levés ? Certes changer ses relations avec les levées de fonds pour boucher ses pertes. Mais aussi "récompenser" ses capitaux risqueurs qui vont se désengager en douceur pour ne pas heurter la bonne vie du cours de l'action. Mais surtout continuer le rythme des nouveaux produits. Et quand sont évoqués les "nouveaux produits", on imagine les "surprises" à venir comme les lunettes qui prennent les photos en un clin d'oeil, le smartphone de demain avec une fonction privilégiée pour la messagerie … Quand tout bouge aussi vite dans la sphère économique augmentant la liberté individuelle, la vie publique ne peut s'enliser dans un immobilisme implacable au risque de décrocher totalement de la vie de la société.

  • Le 2 mars 2017 et les 7 péchés capitaux.

    Evan Spiegel

    C'est très probablement le 2 mars 2017 que Snap. Inc va connaitre sa première journée de cotation en Bourse. C'est un rendez-vous d'une extrême importance parce que le marché va devoir se positionner sur 7 critères concrets :

    1) la méthode de valorisation : comment valoriser une société qui n'a connu que des pertes et qui s'engage peu sur les résultats à venir ? La méthode choisie, si elle est confortée par le marché, deviendra une composante des comparables pour les autres introductions sur 2017.

    2) L'appréciation sur l'étendue du segment de marché : jusqu'où des entreprises aux profils très voisins peuvent-elles se développer sans se vampiriser ? Et quelles barrières de protection pour chacune d'elles ?

    3) Comment accepter la dissociation entre la détention d'actions et le droit de vote ? C'est une logique "particulière" de gouvernance que de compter avec des actionnaires qui ne peuvent pas voter lors d'AG.

    4) Jusqu'où et jusqu'à quand les locomotives de Facebook ou de Google peuvent-elles actionner un effet de souffle ? Une partie des investisseurs expriment les réticences sur Snapchat mais font le parallèle avec Facebook et regrettent l'expression d'alors.

    5) Dans ce segment de marché, existe-t-il encore une place pour un prochain leader mondial ?

    6) Pourquoi Snapchat devrait-il avoir un "lien de famille" avec les parcours boursiers réussis (Facebook …) et non pas avec ceux échoués (Twitter …) ?

    7) Comment réussir une introduction en Bourse avec les 6 interrogations ci-dessus qui d'ordinaire fermeraient la porte à toute perspective de ce type ? Si les péchés capitaux ne frappent pas, c'est que la confiance est là prête à échapper à toute frilosité de la raison. Ce constat sera très important pour toute l'année 2017.

  • La belle lettre d’Howard Schultz

    Howard Schultz 2

    "Vivre avec nos valeurs dans une époque incertaine" : le titre de cette lettre d'Howard Schultz est en lui même un résumé de grande qualité. L'époque est incertaine : une évidence. Parce qu'elle est incertaine, cette époque doit consister aussi à ré-affirmer des valeurs fortes qui doivent gagner par leur attractivité comme par leur réalité dans la vie de tous les jours. Et le PDG de Starbucks d'énoncer des critères avec lesquels il va, pour des milliers d'emplois, respecter le "rêve américain". Un pays est fort bien au-delà des budgets de ses armées quand il défend des valeurs universelles qui donnent un sens à une civilisation. Et ces valeurs doivent reposer sur des critères solides, clairs qui constituent "la règle du jeu". Comment un interprète qui a travaillé pour les forces militaires en Irak ou en Syrie pourrait-il considérer qu'il a fait le bon choix si ce pays lui ferme ensuite ses portes en le traitant de façon aveugle comme ceux contre qui il luttait ? Depuis plusieurs années déjà, la victoire en temps de guerres ne débouche plus jamais sur la paix. Mais si les valeurs sont abandonnées, ces victoires en temps de guerres deviendront même impossibles. Une lettre qui mériterait une audience et des engagements considérablement plus forts.

  • L’argent diable dans un pays sans le moindre rêve

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    L'actuelle crise profonde en France répond à deux décrochages de fond. D'une part, dans une période où l'argent est roi partout, il reste le diable dans la vie publique. La vie publique en France culturellement c'est le désintérêt matériel, une forme d'ascétisme qui serait le bouclier face aux multiples tentations matérielles. Dès que l'argent prend de la place dans la vie publique française, la crise profonde est là, immédiate, violente, brutale, irrationnelle. D'autre part, cette crise est d'autant plus là quand le vide remplit tout le reste. Car le reste est vide. La France semble dépourvue de rêve accessible. Elle n'a plus de rôle décisif dans un projet international moteur. Sur le plan intérieur, tout le monde s'est fait à l'idée que les belles années, c'était pour … hier. Quand vous voyagez ou quand vous rencontrez des personnes qui rentrent d'un voyage à l'étranger qu'éprouvez vous et que disent-elles : "j'ai retrouvé de l'énergie en voyant des personnes qui ne tiraient pas la tête". Voilà la réalité. Sur le fond, cette réalité repose d'abord sur une souffrance financière forte, probablement historique en France. Il y a près de 10 millions de personnes qui sont en souffrance financière considérable et vis à vis desquelles chaque personne sérieuse est réellement en droit de se demander comment elles font pour vivre. 10 millions de personnes qui ont mal chaque jour pour boucler la journée, pour passer à côté de tentations multiples, c'est énorme. Et il y a plus de 10 millions de personnes qui ont peur d'avoir mal car elles se sentent précaires ou en voie de déclassement. Ce n'est pas possible de vivre une "démocratie apaisée" avec 20 millions de personnes qui ont peur ou qui ont peur d'avoir mal demain. Les sommes actuellement agitées sur de l'argent public sont des chiffons rouges. Et les articles en question sont lus dans le détail. Des personnes citent le prix des montres d'un ex Premier Ministre, le montant d'une propriété qu'ils estiment mal valorisée … C'est une déchirure inédite à ce point.

  • La France et ses vérités toujours impossibles

    Reunion groupe

    Qu'est ce qui est le plus désagréable en France actuellement depuis plusieurs années déjà ? Que la vérité reste extérieure presque à chaque dossier ! En quelques décennies, ce pays s'est fâché avec les chiffres solides. Même dans l'armée la plus hiérarchisée au monde (l'enseignement français), ce pays ne sait plus quantifier de façon incontestable un nombre de grévistes par exemple. Irréalité absolue : puisqu'il s'agit que le responsable d'un établissement constate des absences physiques, transmette le chiffre à l'Inspection d'Académie, puis au Rectorat puis au Ministère pour progressivement cumuler les chiffres. Ce dispositif est impossible en France ! Les manifestations : les chiffres varient de 1 à … 10 ! Quand c'est simple, c'est impossible. Que dire quand cela devient compliqué. Les emplois fictifs : impossible de savoir. Sur Fillon, la véritable question n'est pas : pourquoi lui ? Mais pourquoi que lui quand on sait aussi ostentatoirement que le milieu politique français nage dans les emplois fictifs. Le coût réel d'une campagne électorale : impossible. Le profil des donateurs : impossible. Le patrimoine des candidats : impossible. Jusqu'où une démocratie peut-elle s'alimenter de tant d'approximations, de vérités éphémères, de mensonges manifestes … ? Cette question mériterait quand même un examen très sérieux. Parce que les vérités impossibles lassent et discréditent tout un fonctionnement institutionnel.

  • Le temps des victoires surprises

    Scott Walker 18 08 15

    Depuis 2016, les démocraties occidentales sont entrées dans le cycle de la recherche des pays qui n'existent pas en s'en remettant à des victoires surprises supposées changer la donne de pays dont on ne veut plus. Cette attente change toutes les règles. Le Brexit c'est l'Europe qui n'existe plus. Le Mouvement 5 étoiles en Italie, c'est la corruption qui n'existe plus. Trump c'est l'étranger menaçant qui disparaît. Et en France, de même, Mélenchon, c'est la Vème République qui n'existe plus, Macron, c'est la vieille génération qui n'existe plus, Hamon c'est les années Hollandes qui n'existent plus … Dans cette recherche d'un devenir qui doit surtout ne plus être le présent, la conséquence pour les personnes est simple. C'est la différence entre qui a fait partie du présent que l'on veut quitter et qui en est resté extérieur. Les premiers n'ont plus de chance. Les seconds gagnent. Et c'est la force de Macron avec l'acte symbole de sa démission. Un acte qui a symbolisé ce que souhaite l'opinion vis à vis des époques actuelles : les quitter. Pour aller vers quoi demain ? C'est diffus. Mais surtout ne plus continuer dans le présent. Le temps des victoires surprises est bien ouvert avec cette conjoncture.

  • Snapchat et le vrai test pour les start-up

    Evan Spiegel

    La confirmation est intervenue. En mars, la maison mère de Snapchat doit être introduite en Bourse. Cette introduction sera un test important sur 5 marqueurs.

    1) L'importance des fonds levés : à cette occasion, à partir des premiers documents financiers publiés, Snap Inc. , maison mère de Snapchat, doit lever 3 milliards de dollars. C'est à dire qu'une seule société en une seule introduction en Bourse va lever près du double de tous les fonds levés sur 2016 par toutes les start-up françaises ! Et après, la France s'étonne de compter aussi peu de leaders mondiaux !

    2) Il va y avoir un moment où le marché va devoir fixer sa position sur un fait simple : jusqu'où peut-il accompagner des sociétés qui jusqu'à ce jour vendent des … pertes ! Sur 2016, le marché s'est éloigné des sociétés vivant sur les fonds levés et non pas sur les achats de clients. Ce constat peut-il être corrigé ?

    3) Des fonds levés avec quelles barrières de protection face à la concurrence pour le coeur de métier de Snapchat ? Les autres concurrents leaders n'ont-ils pas vocation et les moyens pour présenter des services très proches de ceux de Snapchat et très rapidement ? 

    4) Où peuvent être les recettes de demain ? Si les recettes ont manqué au début contraignant à vivre sur les fonds levés de façon récurrente, où sont les gisements sécurisés de recettes pour demain ? Ce qui reste la question principale.

    5) En quoi Snapchat peut avoir un modèle de développement qui distingue cette société des risques systémiques rencontrés par exemple par Twitter, GoPro … ? 

    Par l'importance générale des questions posées, cette introduction ne sera pas comme les autres. Où elle augure de la fin d'un cycle ou de l'ouverture d'un nouveau cycle. Sous cet angle, mars 2017 sera très intéressant.

  • Station F et le nouvel âge de faire

    Station F

    Station F, c'est quoi ? Station F, installé dans la halle Freyssinet (Paris), un ancien bâtiment ferroviaire dans le XIIIe arrondissement de Paris, est un espace privé visant à accueillir à terme un millier de start-ups, via notamment des programmes proposés par les partenaires de l'incubateur, parmi lesquels Facebook, Vente-Privée, TechShop, HEC Paris ou encore divers fonds d'investissement. Le site, financé à hauteur de 250 millions d'euros par Xavier Niel, le fondateur de Free, comprendra une zone dédiée aux start-ups avec 3000 postes de travail, des espaces événementiels dont un auditorium, ainsi qu'un restaurant de 1000 places ouvert au public 24 heures sur 24. En complément, la construction d'une centaine d'appartements, destinés à accueillir des collaborateurs des start-ups sélectionnées, est également en cours à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Ils pourront héberger jusqu'à 600 personnes à partir de 2018. C'est une initiative remarquable. Qui est à l'origine ? Des fonds privés ! La France, à l'opposé de sa tradition de "puissance publique" est entrée dans un cycle d'une réelle perversité. L'âge de faire dépend du privé et la "puissance publique" garde l'âge de punir, d'empêcher, d'interdire. Par les cursus de professionnels de la politique, bon nombre des décideurs publics vivent mal leur dépossession. Ils ont été incapables d'anticiper. Ils se "vengent" en pensant au moins pouvoir réglementer de plus en plus et surtout punir : amendes, autorisations, réglementations … Cette culture ne correspond plus à l'actuelle société d'où l'impopularité des pouvoirs publics et l'hostilité qu'ils suscitent désormais. Un tournant très inquiétant.

  • Fait national ou nomadisme fiscal ?

    Londres 28 06 16

    La conférence de presse du Premier Ministre britannique aujourd'hui est peut-être un tournant majeur pour la … France aussi ? Elle va peut-être introduire pour la première fois à ce point un choix clair : fait national / nomadisme fiscal. Jusqu'à maintenant, à quelques exceptions près, le nomadisme fiscal avait des freins majeurs pour le grand nombre : éloignement physique, pays exotiques au devenir incertain, réputations sulfureuses, procédures opaques à la légalité douteuse … Et si d'un coup pour une grande majorité d'Européens dont les Français le nomadisme fiscal légal était à leur porte ? Dans un pays sécurisé. A 1 heure de vol ! En toute légalité. Grâce aux mesures prises par la Grande-Bretagne. La donne change totalement. Et par voie de conséquence, la France incapable de vivre positivement la réduction de la dépense publique deviendra-t-elle contrainte de le faire le jour où le tarissement de la ressource sera là ! Parce qu'il y a bien un seuil dissuasif de l'imposition fiscale. Et parce qu'il y a aussi un moment où des comparaisons deviennent possibles pour le grand nombre sur des bases solides. Aujourd'hui, le Brexit va peut-être changer fondamentalement la donne dans de nombreux autres pays …