C'est très surprenant de voir le nouveau Premier Ministre Canadien engager une tournée internationale. Le temps lui est compté. Des prochaines élections fédérales sont probables le 28 avril ou le 5 mai 2025. Si Justin Trudeau a été contraint à la démission c'est que sa politique n'avait plus de majorité parlementaire et que dans les sondages, les Conservateurs avaient 20 points d'avance dans les intentions de votes. Sa démission n'était pas un "mouvement d'humeur". Mark Carney incarne à la caricature l'establishment : ancien Gouverneur de Banques centrales (Canada, Angleterre), intervenant auprès de l'ONU … : comment les Libéraux peuvent se réconcilier avec les classes populaires qui avaient quitté Trudeau et sa com permanente ? La question principale des prochaines semaines.
Catégorie : Canada
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Canada : une belle démocratie qui retourne aux urnes de façon anticipée
Je suis souvent très surpris par l'appréciation portée par des Français sur le Canada. Aujourd'hui, le Canada est une puissance qui a tous les atouts pour devancer la France et très largement. Son économie est dynamique. Ses finances sont saines. Sa démocratie est très équilibrée. Bref, le temps des leçons données par les Français est bien dépassé. D'ailleurs, les Canadiens s'en amusent. Ils vont retourner aux urnes pour clarifier la situation. C'est une décision courageuse et saine.
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Mark Carney et le défi passionnant : et si le capitalisme devenait le sauveur de l’environnement ?
Avec la nomination de Mark Carney comme VP de Brookfield, c'est une étape passionnante qui s'ouvre. 1) Le théâtre d'interventions : l'Amérique du Nord ou la géographie des grands espaces. 2) Le personnage : un financier médiatique qui sait parler au grand public. Ses conférences sont des succès indiscutables. 3) De longue date, Mark Carney a intégré le dérèglement climatique comme une donnée à considérer. Et 4) de longue date aussi, il défend que l'environnement sera sauvé par les entreprises et non pas CONTRE les entreprises. C'est un défi passionnant. C'est dommage qu'il ne soit pas livré en France par des investisseurs ayant la même audience.
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Aujourd’hui, le pays des grands espaces vote !
Je suis toujours très surpris et déçu par la condescendance manifestée souvent à tort en France quand il est question du Canada. C'est une puissance économique dynamique avec un taux de chômage largement plus faible que celui de la France. Une démographie importante. Une superficie considérable : plus de 10 fois celle de la France. Si aujourd'hui, on me demandait quel pays a davantage d'avenir, je répondrai sans hésiter : le Canada. C'est aussi le pays des amoureux des grands espaces. En petit avion de tourisme pour les navettes du matin à bas prix entre deux villes, il est possible de voler pendant des longs moments sans voir la moindre habitation. Il est possible de constater l'existence d'espaces sauvages immenses. Ce pays dégage une puissance magnétique dans cette capacité à faire cohabiter modernité conquérante et nature sauvage authentique. Cette nature n'est pas disneylandisée. Il y a comme un pacte sacré avec la nature : respecter les grands espaces c'est respecter les racines de l'Histoire. Une belle démocratie qui va vivre aujourd'hui un scrutin serré.
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Ne même plus chercher à connaitre ce qui peut exiger le premier pas nécessaire vers la transformation …
Il y a toujours un côté positif dans une épreuve, dans un échec : chercher à comprendre pourquoi. Donc identifier ce qui doit être changé pour transformer, pour s'améliorer. Sur le plan personnel, cette étape a été celle des maladies et des décès de mes parents. C'est une césure absolue : avant / après. Comment connaître cette étape qui ouvre une sortie positive : c'est la méthode de l'arrêt. Avoir beaucoup d'activités, c'est une facilité redoutable. Le "nez sur le guidon" déculpabilise du manque éventuel de recul, de réflexion. C'est cette facilité qui nuit beaucoup actuellement à la mise en relief de véritables priorités dont celle de l'environnement. Toutes les contributions sont utiles dans ce cadre. Celle des scientifiques ne doivent pas passer au second rang car moins émotionnelles. Chaque jour apporte désormais une contribution scientifique sérieuse d'alerte. Des données vérifiées. Des chiffres comparés. Cette semaine, des chercheurs de l'Université de Zurich ont publié une étude terrible sur la fonte des glaciers canadiens. Ils fondent en ce moment 5 fois plus vite que dans les années 60 ! A ce rythme, avant la fin du siècle, les glaciers de ces régions auront disparu ! C'est impensable d'imaginer qu'il puisse en être ainsi. L'un de mes plus beaux souvenirs a été un vol du matin pour effectuer la liaison Canada – Boston. La météo était dégagée. Avec Marie et nos enfants, nous avons voyagé dans un petit avion d'une trentaine de places. Je n'avais jamais vu une nature aussi belle, gigantesque, féerique. Elle est en train d'être menacée. Et le pire dans l'indifférence. Comment changer quand ce premier pas de la connaissance des faits ne suscite même plus l'effort nécessaire ? Un constat angoissant.
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Que restera-t-il après … ?
Depuis longtemps déjà, c'est une question majeure de toute existence : que restera-t-il après ? Est-ce qu'une vie peut se résumer à une plaque avec deux dates : naissance / décès ? Depuis le début, je n'ai jamais eu d'illusion sur la mémoire collective. C'est un enjeu qui ne m'intéresse pas. Tout ce qui est collectif est éphémère, controversé, trop partagé. En revanche, quelques personnes sont des enjeux. Bien sûr d'abord ses enfants. Cette semaine, j'ai eu un réel plaisir à découvrir la tribune de notre fils Thomas dans les Affiches. Pendant près de 25 ans et dès leur plus petite enfance, avec Marie, nous avons veillé à faire partager à nos deux fils chacune de nos passions. Même dans un pays très souvent américanophobe comme la France, nous n'avons jamais caché notre intérêt pour les Etats-Unis, pour les grands espaces, pour une terre de libertés … Leurs séjours y ont donc été nombreux et diversifiés. Pendant toutes ces décennies, nous avons ainsi veillé à faire découvrir à nos enfants ces territoires, leur diversité. Mais aussi des interlocuteurs. A mesure que Jonathan et Thomas grandissaient, ils étaient associés à des réunions de travail. Puis j'ai constaté que Thomas était devenu Membre actif de la French-American Foundation, Membre des Chambres Internationales de Commerce de New-York et de Boston. Et enfin cette semaine, découvrir l'article de Thomas dans les Affiches relatif aux Etats-Unis cela peut montrer qu'il peut quand même rester des traces durables de telles situations. C'est comme quand des anciens étudiants m'adressent via LinkedIn des informations sur leurs cursus professionnels avec un petit mot sympa. C'est toujours une embellie sérieuse. Quelques mots qui font du bien. Pour s'en priver de le reconnaître ?
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Quand les éoliennes servent d’abord à dégager les … épaisses fumées
Pour celles et ceux qui aiment la nature, la Colombie Britannique est une référence incontestable. La beauté ,naturelle des paysages devrait en faire un vrai sanctuaire international. Cet été, cette Province du Canada est exposée à des incendies historiques. Des circonstances dans lesquelles les éoliennes trouvent une utilité totalement inattendue : dégager les épaisses fumées. Les autorités publiques ont même lancé une alerte sur la "qualité de l'air". Cet été, dans les territoires pourtant souvent les plus "épargnés", les alertes concrètes, incontestables se multiplient face au dérèglement climatique. Rien ne va plus. La COP21 a été un cinéma sans lendemain. Trump accepte de dégrader la planète parce qu'il s'en remet à une école de pensée considérant que l'homme trouvera toujours d'autres solutions. Les espèces animales menacées se multiplient. C'est objectivement la chronique d'une catastrophe annoncée. Et les médias dissertent sur les selfies de Macron, le retour de Mbappé … : incroyable !
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La vraie révolution silencieuse
Le G7 en fin de semaine a fait exploser les codes du "vieux monde" où les relations internationales étaient d'abord des signes extérieurs de courtoisie. Dans une période violente, une révolution silencieuse est intervenue : l'affirmation que les relations internationales sont d'abord un rapport de puissances. Et la puissance, c'est la combinaison de nombreux facteurs : démographie, économie, état des finances, puissance militaire … Dans ce jeu de pouvoirs là, Trump a rappelé une vieille règle : "où s'assoit un gorille au milieu des gazelles ? Là où il veut !". Et les gesticulations des uns et des autres n'y feront rien dans la durée. C'est cette réalité qui l'emportera. Obama avec douceur (donc diplomatie) avait déjà ré-équilibré à destination du Pacifique comme de la Russie. Trump le fait à sa manière. Un message très fort passé à l'Europe où pris isolément presque chaque Etat est devenu une impuissance moyenne à l'exception de l'Allemagne. Ce G7 ne correspond plus aux vraies 7 puissances internationales du moment (où sont la Chine, l'Inde, la Russie … ?). Un rappel brutal. Mais sur le fond un rappel nécessaire pour remettre de la lucidité face aux communications de propagande nationale. La vraie révolution silencieuse qui est intervenue ce n'est pas Trump mais que les Etats européens aujourd'hui pris isolément pèsent si peu …
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Le G7 ou la maltraitance des chiffres comme seule la politique le permet …
A partir de demain, c'est le temps du G7. Le chiffre 7 pour identifier 7 membres. Or, ils sont … 9 : Canada, Etats-Unis, France, Allemagne, Italie, Japon, Grande-Bretagne + Union Européenne représentée par deux membres : le Président de la commission + le Président du conseil. Donc dans les chiffres, cela débute déjà mal dans le rapport entre le nom du Groupe et le nombre réel de ses membres.
Mais surtout le Groupe n'existe plus. Au début le G7 c'est quoi ? 7 Etats qui partagent les valeurs communes des principales démocraties occidentales. Maintenant, le G7 c'est quoi ? C'est un G3 + 2 +1 +1. G3 (Canada, Allemagne, France) défendant des positions proches sur l'essentiel. G2 (Etats-Unis, Japon) : Donald Trump va faire du … Donald : America First … et le Japon reste discret pour ne pas fâcher les Etats-Unis. Puis 1 : l'Italie : ou l'eurosceptique tout juste élu. Puis 1 : la Grande-Bretagne qui est allée au-delà de l'eurosceptique avec le Brexit.
Et le tout pour une facture de 660 millions de dollars pour 48 heures à charge des contribuables canadiens. Et après, certains vont encore s'interroger sur le fait que les relations internationales n'aient plus la cote des opinions …