Denis Bonzy

Catégorie : Boston

  • John Kerry ou le Parti Démocrate old school

    La semaine dernière au Département d'Etat, John Kerry a eu droit à la présentation du portrait officiel qui ornera les murs d'une allée prestigieuse (vieille tradition datant de 1791). Cette étape marque la fin d'une carrière politique. John Kerry a débuté en 1984 à Boston. Bénéficiant d'un programme d'invité du Gouvernement américain, j'avais eu plaisir à participer à sa campagne électorale d'alors. L'un de mes meilleurs souvenirs. Marie et Jonathan étaient présents.

    MCB boston 1984

    Thomas n'était pas né. Son local de campagne à State Street foisonnait de personnes motivées dans un climat d'une convivialité exceptionnelle avec un candidat jeune, dynamique ayant à coeur de faire vivre une excellente ambiance dans son équipe. De 1984 à ce jour, Kerry est resté à la Une de la vie politique américaine. Il incarne le Parti Démocrate old school. Une conception qui va probablement disparaitre suite à la défaite de novembre 2024. Une jeune génération Démocrate va prendre le pouvoir et évoluer vers un choc plus radicalisé avec les Républicains. John Kerry incarne un Parti Démocrate tourné vers l'Europe, ayant la volonté de passer des accords trans-partisans, avec des élus menant une vie ostentatoirement aisée. Autant de repères qui sont désormais éloignés des attentes d'une classe moyenne qui fait l'élection. Déjà en 2004, cette mentalité avait scellé l'échec de Kerry à la présidentielle.

    Boston convention Kerry 2004

    Aujourd'hui, c'est encore plus marqué. C'est une séquence temps qui se termine bien au-delà de la seule carrière de John Kerry. 

     

  • Jackie Kennedy et Grenoble

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    Le magazine de l'Académie Delphinale a un article passionnant sur Jackie Kennedy à Grenoble. Cet article de M. Yves Armand est comme toutes ses publications particulièrement documenté et remarquablement rédigé. L'information sur la présence de Jackie Kennedy à Grenoble nous a été donnée à l'occasion d'une rencontre à Boston avec un Professeur de sciences politiques du MIT. Nous étions en famille à Boston avec Marie et nos deux fils et lors de ces séjours, je mettais des rencontres avec des enseignants ou des chefs d'entreprises. L'un des enseignants, passionné par l'histoire des Kennedy, me fait cette référence en ayant connaissance de ma présence à Grenoble. Renseignements pris, tout était juste. Pendant des années, Grenoble, grâce aux JO de 68, a eu une

     

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  • Boston : la ville agréable à vivre

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    Un classement rigoureux qui mérite l'attention : les villes heureuses, agréables à vivre. 250 villes dans le monde font l'objet de ce classement. Pour les villes US, en tête Minneapolis (18) et Boston (38). Plusieurs villes françaises dans les 250 dont Bordeaux, Lyon, Montpellier, Lille …

    Boston a de très nombreuses qualités dont celle d'être au coeur de géographies voisines également très agréables comme le Maine, Rhode Island, New Hampshire. 

  • La compétition entre JFK Library et le musée présidentiel Obama promet …

    JFK Library

    Il y a quelques jours, à Chicago, Barack Obama a rendu visite au chantier de son musée présidentiel. A Boston, JFK Library est une référence internationale montrant qu'un Musée peut rester ancré dans le présent et même anticiper le futur. JFK Library est un modèle incontestable sur tous les plans : architecture, archives mais surtout conférences sur des sujets d'actualité. Ses chances probables : le tissu intellectuel de Boston (Harvard, MIT …). L'implication exemplaire de

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  • Le véritable nouveau défi du 21 ème siècle : la monnaie numérique universelle …

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    Le “défi de l’espace” montre l’importance de l’imaginaire dans la pensée des opinions publiques. Début des années 60, JFK débute son mandat dans la difficulté : la Baie des Cochons et l’URSS qui devance les USA dans la conquête de l’espace. JFK doit changer la donne. Il tient un discours fondateur de cette nouvelle étape en ouvrant le défi de l’espace avec d’ailleurs une formule prêtée à son père “tu lances ton chapeau derrière le mur et ensuite tu vas le chercher !”. C’est dire la reconnaissance officielle à la fois de la part inconnue mais aussi l’image que rien ne peut résister à la volonté.

    Le défi de l’espace est ainsi devenu le défi de la toute puissance américaine à qui rien ne peut résister.

    Aujourd’hui un nouvel essentiel est à inventer. La conquête initiale de l’espace s’est banalisée. L’opinion s’est faite à l’idée du possible dans ce domaine. L’impossible à réussir est donc ailleurs. Derrière les débats sur le bitcoin, on perçoit bien ce nouveau défi : une monnaie numérique universelle gérée par des structures privées. Ce défi casse toutes les normes historiques. 1) Dans son … :  pour lire la suite, cliquer sur le lien suivant : Medium.

  • The Thomas Crown Affair : 53 ans et toujours tendance : quel exploit !

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    Hier soir, à la veille de la St Thomas, le plaisir de revoir The Thomas Crown Affair avec Steve McQueen pour une énième fois. Il est sorti en juin 1968. 53 ans plus tard, il est toujours tendance, même influenceur de modes. Rarissime à ce point pour un film. Il y eut la consécration du split screen. La musique de Michel Legrand reste sublime, intemporelle. Les lunettes Persol pliantes sont plus mode que jamais. La gamme Sheaffer de stylos est très cotée en vintage. C'est l'un des premiers films qui fait découvrir à ce point une ville magique : Boston. On y découvre le magnifique quartier de Beacon Hill, les plages de Cape Cod et le terrain de polo du Myopia Polo Club  de South Hamilton, l'un des plus vieux clubs des Etats-Unis avec son rituel immuable des spectateurs. En un film, la capitale du Massachusetts met en relief ses traditions. Et cette culture "anti-système" qui est désormais si répandue mais "en gants blancs", presque ludique pour … tester la mécanique intellectuelle. Ce film a fait date. C'est manifestement mérité. 5" ans plus tard, un bel anniversaire à toujours célébrer à quelques jours près. 

  • Les partis politiques ne sont pas éternels …

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    Les réactions sur l'accord en PACA sont très intéressantes. Pour l'opinion, les partis politiques sont éternels. Ce n'est pas la réalité. En France, le cimetière des partis politiques compte déjà le PCF passé en 30 ans de 20 à 05 % de l'électorat. Le Parti Radical qui était au coeur de la III et IV République et qui aujourd'hui est sur le plan national marginal. Des partis politiques meurent dans leur capacité à détenir principalement le pouvoir. En France, un parti politique n'a pas d'espoir sans présidentiable performant. C'est le présidentiable qui fait vivre le parti et non plus le parti qui donne naissance à un présidentiable. Des partis politiques meurent donc mais dans la discrétion et en douceur avec le temps sur une séquence de 20 à 30 ans. Ce qui est nouveau c'est l'accélération de cette séquence temps avec deux partis dans l'antichambre de la mort : les LR et le PS. Comme si pour la première fois à ce point, le pays à l'éclatement des partis devait vivre sur la base d'une réduction de ses forces politiques avec deux approches radicalisées sur des bases distinctes et un noyau central ayant vocation à rassembler les modérés. Le véritable clivage est désormais entre les modérés qui vivent dans la nuance et la durée comme repères incontournables de gouvernance et les radicaux qui vivent dans des blocs de certitudes et l'attente de résultats rapides. C'est le choc dans la quasi totalité des démocraties occidentales. Samedi dans l'Utah lors la Convention Républicaine, Mitt Romney, pourtant Sénateur de cet Etat, a eu les pires difficultés à s'exprimer. Les pro-Trump lui faisaient "payer" ses votes de faible solidarité. Là bas, l'enjeu n'est pas à la réduction des partis mais à leur explosion. Comment les modérés et les radicaux peuvent-ils cohabiter dans le même parti ? Les crises généralisées éprouvent manifestement les repères classiques de gouvernance. Nous sommes bien entrés dans un cycle grave de précarités multiples. 

  • John Kerry : combien de tours du monde …

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    En France, souvent, être responsable public, c'est devenir "fonctionnaire bis" : une vie au bureau et seulement parfois sur le terrain tout particulièrement pendant les périodes électorales mais si peu en dehors des périodes électorales. L'engagement public de John Kerry c'est toujours le choix du terrain. Quand j'ai participé à son équipe électorale sur Boston, ce fut une découverte totale que cette présence permanente sur le terrain. Etre sur le terrain car le choix de ses collaborateurs était le critère de l'excellence pour gérer les dossiers. Et d'ailleurs son directeur de campagne de l'époque a connu ensuite une carrière professionnelle d'excellence au plus haut niveau dans le privé. Pendant des décennies, John Kerry a ainsi couvert une circonscription électorale immense. Puis les déplacements permanents à Washington, siège du Sénat. En 2002, il s'est engagé dans une primaire Démocrate pour la présidentielle. Et ce fut alors le tour de l'Amérique. Puis ce fut la campagne de 2004 : épuisante : quadriller les comtés des Etats-Unis. Ensuite, Secrétaire d'Etat (2012 – 2016) et là le tour du monde en permanence. Et maintenant, cela reprend pour s'occuper du climat. Impressionnant dans la capacité à vivre des déplacements permanents. 

  • Boston : journée historique ?

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    Et si Joe Kennedy était battu ? J'ai connu de nombreuses journées électorales sur Boston. La première date de 1984 avec la campagne de John Kerry. C'est une journée toujours très sympa car avec une forte participation civique. Aujourd'hui, un rendez-vous particulier : vers la première défaite d'un Kennedy dans le Massachusetts ? 

  • J – 87 : le vrai enjeu

    Obaméricains

    Lors de chaque élection, une méprise se fait jour. L'élection est présentée comme une rencontre entre des citoyens et des candidats. La réalité est autre. Une élection c'est d'abord la rencontre entre chaque électeur et … lui-même. Que souhaite-t-il comme avenir collectif ? Donc comme représentant ? … En 2008, dans la foulée de la victoire d'Obama un ouvrage remarquable a été publié : les Obaméricains. Original dans la forme avec un mélange de texte et de photos. Mais surtout avec un texte percutant posant des questions de fond : Obama allait-il donner naissance à une autre Amérique donc à un autre visage des Américains, moins violents, moins impérialistes … Seul reproche : la mention "naissance d'un peuple" aurait mérité un point d'interrogation car le doute existait. Tout avait été posé dès son discours de 2004 à Boston au Fleet Center. Un électrochoc sur le contenu. Nous étions à Boston à cette époque et toute la ville ne parlait que de son discours bien davantage que de celui du candidat investi pourtant Sénateur de Boston, John Kerry. 4 ans plus tard, ce devait être le passage aux actes. Mais 8 ans de pouvoir Obama ont pris fin par une victoire de … Trump. L'opposé. Victoire ponctuelle ou durable ? Avec la candidature de Biden, associé étroitement aux années Obama, l'enjeu sera réel. Les Obaméricains vont-ils voir le jour de nouveau ? 

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