Dans l'existence, on rencontre beaucoup de gens. Mais encore davantage de visages car certains en ont plusieurs. Dans ce lot, il y a surtout des visages parfois ignorés. Dans ces deux dernières semaines, quatre décès m'ont beaucoup touché. Je les évoque selon la chronologie de leurs annonces : du plus ancien au plus récent. D'abord le décès de Mme Marie Thérèse Massard, ancienne Inspectrice d'Académie de l'Isère. Elle incarnait la
beauté du service public sur le terrain, à l'écoute et surtout ne laissant jamais une demande sans la moindre réponse. Répondre à une lettre, c'est la politesse qui fait maintenant tant défaut dans de multiples circonstances comme si l'autre ne méritait pas le respect d'une réponse. Mme Massard, c'était l'Administration qui répond. Ensuite, le décès de M. Gilbert Bruno, ancien correspondant local du Dauphiné Libéré. Correspondant local c'est une activité difficile. Il faut aimer écrire, savoir faire de belles photos, avoir le goût des autres pour prendre sur son temps libre pour rendre compte des actions des autres. M. Bruno avait toutes ces qualités et ses articles faisaient vivre la Commune surtout à une époque où les réseaux sociaux n'existaient pas. Puis le décès de Claudie Carignon. A la Chambre de Commerce, nous avons travaillé ensemble. Sa bonne humeur, sa douceur étaient permanentes. De ses soeurs, c'est avec Marie-Jo que mes liens ont été les plus forts parce que les campagnes électorales ont créé entre nous des solidarités solides tant elle a pu m'aider. Pour moi, Claudie incarne la solidarité de cette fratrie. Quand son frère cumulait tous les pouvoirs, elle n'a rien demandé. Quand son frère a connu des difficultés, elle a toujours été là pour le soutenir. Bref, elle a vécu le chemin inverse de nombreuses autres personnes. Elle a incarné le beau visage de la famille. Enfin, Jeanne Gascon. De ma première rencontre à leur domicile rue Dr Mazet à la dernière réunion où j'ai eu le plaisir de la voir au bras de son époux Pierre, Jeanne Gascon a incarné la douceur, la politesse, ce style si confortable des mères et des grands-mères qui méritent la confiance. C'est un sentiment surprenant que la perception de ce confort d'âme que procure cette confiance. Son époux Pierre avait une qualité d'analyse d'autrui hors du commun. La lettre qu'il m'a adressée l'été 86 à mon départ de la mairie de Grenoble reste l'une des plus belles lettres que j'ai pu lire et mieux encore recevoir. Je l'imaginais choisir ses mots avec le stylo Dupont pointe bille qui ne le quittait jamais. Ces personnes sont des héros du quotidien. Elles ont été des rencontres heureuses de tant d'existences. Elles méritent notre reconnaissance. Le dernier livre de Catherine Nay contient l'ultime lettre de son époux. Le titre résume tout "tu le sais bien, le temps passe si vite …". Chacune d'entre elles nous a donné la chance de partager un temps agréable. Ce n'est pas si fréquent …
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