Denis Bonzy

Le krach de trop ?

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L'accélération des graves accidents économiques mérite l'attention. Avec le confinement du Covid-19, une question majeure se pose : et si c'était le krach de trop ? Pendant longtemps, le cycle des crises était celui de plusieurs décennies de pause entre deux crises. Depuis les années 1990, ce cycle s'est considérablement accéléré. Il y a désormais plusieurs krachs dans une décennie. Regardons les faits : 1991 : crise lors de la première guerre d'Irak. 2000 : éclatement de la "bulle Internet". 11 septembre 2001 : début d'un terrorisme religieux guerrier. 2008 : krach dans l'immobilier et le secteur bancaire. 2011 : crise grecque avec doute pour la 1ère fois à ce point de la solvabilité d'un Etat moderne. 2010 – 2012 : les printemps arabes qui changent la donne notamment pour des activités liées au tourisme. 2015 en France : le terrorisme religieux frappe dans des conditions inédites et ouvre une période de profondes incertitudes. 2020 : krach lié au Covid-19. Il faut avoir la conscience des chiffres. Sur la Bourse, en mars, l'indice boursier américain est descendu à son plus bas niveau depuis … 1987. En France, des séances sur mars clôturaient avec des scores de – 8 % à – 12 % par séance ! Et entre temps en France, il fallait intégrer les secousses des Gilets Jaunes et les grèves dont celles liées à la réforme des retraites : autant de séquences longues qui paralysaient des jours entiers d'activités de commerces. Et aujourd'hui, on entend souvent l'interprétation selon laquelle "les entreprises qui ferment étaient celles qui étaient déjà en difficulté". La bonne interprétation devrait être : "bravo déjà à toutes les entreprises qui ont tenu la tête hors de l'eau face à la succession de telles épreuves continues". Mais il faut toujours dans l'activité économique redouter la crise de trop. Les actuelles réponses en France sont insuffisantes. Tant de l'Etat que des Collectivités locales. Des "réponses" qui traduisent souvent une inquiétante méconnaissance de réalités économiques de la part de professionnels de la politique coupés des réalités du terrain dont le fondamental du seuil de rentabilité. L'actuel débat sur l'ouverture de commerces est irréel. L'enjeu n'est pas d'ouvrir c'est d'ouvrir dans des conditions rentables. Aujourd'hui, les étapes des crises d'après (crises sociales et économiques) méritent une inquiétude considérablement plus grave que les actuels commentaires dominants. C'est peut-être la crise de trop amorçant un séisme de chômage d'une ampleur telle que les équilibres traditionnels dont politiques peuvent être secoués avec force ?

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