C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès du Professeur Noël Dejean de la Batie. Il fut l'un des Professeurs capables de montrer toutes les facettes de l'intelligence. L'intelligence peut être subtilité d'une extrême finesse, connaissances acquises par le travail et par l'expérience mais aussi mirage d'un raisonnement pas assez passé au filtre du recul toujours nécessaire. L'intelligence peut être aussi humour, auto-dérision et surtout humilité permanente car il y a toujours à savoir davantage. Noël Dejean de la Batie était cette intelligence pour ses étudiants. A la fin de la seconde année de droit, lorsque le choix s'imposait alors entre les "privatistes" et les "publicistes", les matières s'effaçaient souvent derrière le profil des maîtres. Les uns choisissaient la subtilité d'un Claude Giverdon, l'immensité des connaissances d'un Jean Larguier, la solidité de démonstrations d'un Ernest Escolano, l'impertinence provocatrice d'un Jean Claude Coviaux et pour d'autres la diplomatie d'un Philippe Chapal qui parvenait à faire aimer le … droit de la mer, la réserve très british d'un Jean François Guilhaudis sur le droit de la guerre, les emballements de Gérard Chianéa sur l'Histoire du Droit et la passion d'une exemplarité de tolérance de Gustave Peiser. Et la liste des références pourrait durer si longtemps encore. Et il y avait Noël Dejean de la Batie : l'art du Droit : toujours chercher la définition du mot qui expliquera la justesse d'un raisonnement. Chacun de ses cours était un moment exquis. Pour qu'il en soit ainsi, il faut du talent ET une très belle personne : l'un ne peut jamais aller sans l'autre. MERCI.
Laisser un commentaire