Denis Bonzy

L’économie de l’effondrement …

Challenges 060220

Joël de Rosnay a mis en évidence ce matin un article remarquable sur l'économie de l'effondrement, c'est à dire les journées post Covid-19. Parce qu'il y aura bien effondrement. La question c'est l'ampleur de l'effondrement. L'actuelle crise sanitaire suscite des griefs sur l'impréparation. L'article ci-dessus paru dans Challenges du 06 février 2020 met en lumière le "retard à l'allumage". Faut-il avoir demain le même retard pour l'économie ? La situation actuelle me semble mettre en évidence des réalités traditionnelles pourtant aujourd'hui absentes du débat de façon étonnante. Une absence surprenante à mes yeux. 1) Puisqu'il est question de guerre, d'ordinaire, le fauteur du trouble international (Allemagne, Japon …) a toujours été puni par la communauté internationale. Là, la Chine échappe a la moindre sanction alors même qu'elle a été incapable de faire régner l'hygiène sur ses marchés. La formule "l'Histoire, c'est la pesée des nations" doit-elle conduire à considérer que la Chine est maintenant trop puissante pour être punie ? Dans cet Etat, a quoi a servi le réseau des ambassades ? Est-il déconnecté à ce point des réalités du terrain qu'il doit s'en tenir aux seuls mensonges officiels ? 2) L'interprétation de la "revanche de la nature" : on lit souvent une interprétation selon laquelle le confinement serait la revanche de la nature qui contraindrait les êtres humains à cesser leurs activités classiques "destructrices". Pour ma part, je vois surtout dans l'actuelle cause officielle, si elle est confirmée (?), le rappel de la dangerosité de la nature quand les avancées humaines n'ont pas été capables de faire progresser l'hygiène comme la raison. Manger une chauve-souris, un pangolin ou un serpent ou pire encore l'un d'eux déjà contaminé par l'un des deux autres, ce n'est pas une revanche de la nature : c'est une défaite dramatique de la civilisation. 3) Chacun se félicitait de l'inexistence des distances : ce nomadisme moderne s'affranchissant des frontières comme des distances. Et là, d'un coup, il faut tenir tout le monde à …  distance. Même les plus proches. Avec ces trois volets au moins, c'est une "guerre" très atypique qui est livrée actuellement. Comme la guerre de la santé a débuté avec beaucoup de retard, celle de l'économie n'est-elle pas sur le même chemin ? Cumuler deux retards de ce type c'est l'annonce d'un sacré passif dans quelques mois. 

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