Denis Bonzy

Durables !

Eglise de Vif 02 01 20

Ce matin, j'étais à Vif parmi ceux nombreux qui ont tenu à accompagner Gaëtan Plano à sa "dernière demeure" selon la formule consacrée. C'est difficile de débuter ainsi une année nouvelle. Mais c'est peut-être aussi salutaire que ce rappel brutal de formes d'éphémères ? De façon surprenante, en dehors de la cathédrale Notre Dame à Grenoble qui me rappelle d'abord mon enfance (à l'exception de l'enterrement dramatique de Charles Ciulla) et ma scolarité à l'Externat alors localisé rue des Employés Réunis (avant son transfert avenue Marcellin Berthelot) et la bonne humeur fabuleuse donnée par les Pères Anglès d'Auriac, Touchon, La Bonnardière … les autres Eglises font remonter à la surface d'abord des moments tristes. L'Eglise de Vif n'y échappe pas loin s'en faut. Avec le décès de Gaëtan Plano, de nombreux souvenirs sont revenus "en surface". Depuis les travaux qu'il avait effectués dans notre maison au moment de sa construction jusqu'aux nuits de campagnes électorales partagées à coller. Sa victoire en mars 89 aux côtés de Daniel Biston à Vif reste un très fort moment de réelle joie pour moi. L'intervention ce matin de Daniel Biston était juste, sincère et émue.  Dans ces circonstances particulières, l'émotion de retrouver tant de visages parfois éloignés pendant des années. Mais toujours là. Durables car on garde toujours une vie entière une parcelle de sa jeunesse : une voix, un regard, une façon de marcher … C'est selon les individus. Comme ce matin, le regard de M. Gamba du Serf de Vif que je n'avais pas dû rencontrer depuis près de 10 ans. Toujours le même regard. Cet oeil qui a tant aimé accompagner des sourires. Ou le timbre de voix de Françoise Fechino. L'énergique poignée de main de Jean Marie Hennequin … Des circonstances qui mettent aussi en relief des traits de tempéraments. Ceux qui gardent en mémoire d'abord les bons souvenirs. Et puis ceux qui ont l'esprit encombré par des divergences qu'ils n'effaceront jamais et dont on dirait que les années accentuent même l'animosité comme si ces seuls épisodes les rongeaient toujours de l'intérieur. Heureusement, ils sont très rares. Et ils sont surtout à plaindre : une vie entière à ressasser. Quelle torture que ces individus s'infligent à eux-mêmes. D'ailleurs, à les observer, leurs physiques portent les traces de cette mentalité. A ces quelques exceptions près, l'émotion de retrouver tant de personnes agréables. Durables ! 

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