Denis Bonzy

#LeVillarey1 : faut-il attendre le drame de la dernière goutte d’eau au robinet ?

Le Villarey 28 05 19 (Copier)

Il y avait déjà ce que nous connaissions avec cette première tranche de l'affaire immobilière Le Villarey : 3 ans de travaux forcés avec des nuisances considérables, la perte de l'identité de village, les camions à haut gabarit passant sur de très petites voiries, la hausse des impôts par le passage immédiat dans le domaine public de tous les aménagements, la pollution phonique notamment liée au trafic routier … mais pour la première fois à ce point le Préfet donne raison à ceux qui indiquaient que les réseaux d'eau et la ressource n'étaient pas en état d'accueillir une telle arrivée massive de nouveaux habitants : + 15 % de population d'un coup ! Les faits sont simples. Le 21 octobre 2019, le Préfet de l'Isère lance une "Alerte hydrique" sur plusieurs bassins territoriaux dont le secteur auquel appartient St Paul de Varces. 

Concrètement, cela signifie quoi ?  1) Il y a officiellement “Alerte hydrique”. 2) Ce statut officiel conditionne des restrictions importantes d’usages de l’eau. C’est donc la reconnaissance qu’à la population du jour, le rapport démographie / production de la ressource est déjà critique. Par conséquent, comment imaginer l’arrivée massive de nouveaux habitants alors même que la ressource en eau ne permet déjà pas aux habitants actuels de bénéficier de tous les usages classiques de l’eau et ce y compris en période d’automne ? C’est donc la reconnaissance officielle que par définition il est impossible d’accueillir en l’état des infrastructures et de capacité de la ressource en eau de nouveaux habitants dans les conditions massives évoquées par l'affaire immobilière Le Villarey 1.

Cela signifie aussi qu'il est impossible de faire face à la consommation considérable d'eau pendant le chantier.

L'opération Le Villarey 1 ne peut pas avoir lieu. Au moment où de façon particulièrement regrettable le Tribunal Administratif de Grenoble a adopté une lecture hyper restrictive de l’intérêt à agir de particuliers y compris à l’égard d’affaires immobilières densifiées, c’est une donnée juridique technique fondamentale. Les élus municipaux doivent tirer les conséquences immédiates de ce constat et mettre un terme à leur entêtement totalement incompréhensible sur ce dossier. 

Le Préfet de l'Isère donne aujourd'hui raison aux requérants qui, comme moi, ont de longue date mis en avant ce volet technique. Ce volet technique avait d'ailleurs été mis en avant aussi par des élus de la municipalité sortante lors de leurs recours de 2013 avant qu'ils ne changent d'avis. Il n'est jamais trop tard pour faire ce qui est juste. La municipalité sortante doit tirer les conséquences de l'arrêté préfectoral et retirer les permis de construire accordés.

Faut-il attendre le drame de la dernière goutte d'eau au robinet pour que la raison retrouve enfin la place qu'elle n'aurait jamais dû perdre ? 

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