Denis Bonzy

La « démocratie locale » peut-elle vivre à partir du parti pris de l’usure ?

Le Grand Sorbier 20 04 19

1 600 observations contestataires pour la quasi-unanimité : voilà le score effectué par le projet de PLUi dans l'agglomération grenobloise sur le seul site Internet de la métropole. C'est énorme. Souvent d'ailleurs des remarques très détaillées, argumentées, de grande qualité. Que se passera-t-il après ? Probablement rien. Parce que la gouvernance de la métropole fonctionne à partir du parti pris de l'usure : ne pas répondre et continuer son chemin. Syr une Commune de l'agglomération, prenons l'exemple d'une opération immobilière en cours (#LeVillarey1 sur St Paul de Varces). La crise vient de loin. Fin janvier 2012, un référendum est organisé : 58 logements sont refusés. L'opposition d'alors diffuse un nombre considérable de documents annonçant les crises concrètes découlant de 58 logements : explosion de la fiscalité municipale, voiries à aménager, groupe scolaire à agrandir, perte de l'identité de village … Tous ces écrits existent (merci aux habitants qui les avaient mis de côté et m'en ont communiqué des copies). 7 ans plus tard, ceux qui s'opposaient à 58 logements signent pour … 80 logements ! Des questions sont posées. Pas une seule réponse. Bien davantage, pas une seule information municipale officielle. Si des personnes ne passaient pas devant les panneaux des permis de construire et ne consultaient pas nos sites d'informations, elles ignoreraient totalement une mesure visant d'un coup et d'un bloc à augmenter la population de 12 à 15 %. C'est le parti pris de l'usure. C'est une situation qui échappe à toute normalité. Il y a quand même une question de fond à se poser même pour ceux qui sont favorables à de telles opérations immobilières densifiées : la démocratie locale peut-elle fonctionner à ce point dans l'ignorance des citoyens avec un parti pris aussi manifeste de l'usure qui consiste à considérer que les citoyens vont abandonner leurs causes de guerre lasse ? 

Commentaires

Une réponse à « La « démocratie locale » peut-elle vivre à partir du parti pris de l’usure ? »

  1. Avatar de CROS Maurice
    CROS Maurice

    Dans ma commune Brié et Angonnes, nous faisons le même constat comportemental de notre maire. Un permis de construire 42 logements dont 12 de sociaux vient d’ être donné à un promoteur sur une « dent creuse », terrain enclavé de 6700m2, sans accès direct à une route. Aucune information de la population et aucune concertation avec les riverains. Alors que le commissaire enquêteur sur les OAP, dans ces conclusions, demandait qu’aucune construction soit décidée avant qu’ une étude des voies de dégagement et de circulation ne soit effectuée. Le promoteur questionné a répondu  » ce n’est pas mon affaire » !

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