Denis Bonzy

Quand l’élastique va claquer …

Trump 12 05 19

Jusqu'où la France peut-elle pousser la déresponsabilisation individuelle ? C'est la question de fond du moment. Pourquoi ? Notamment parce que le contribuable a gagné sur l'usager. Cette victoire culturelle dans le grand nombre change toute la donne. C'est d'abord la question du "combien cela nous coûte avant du combien ils vont bénéficier". Le dernier exemple en date : les otages au Bénin. La gestion du dossier est un tollé généralisé. Jusqu'où est-il toérable de renvoyer à une gestion publique un comportement privé aussi risqué ? La France n'arrive pas à rouvrir une page qui est celle du respect de la responsabilité individuelle. Des familles ont choisi la guerre religieuse contre la France. Quelles conséquences pour elles ? Presque aucune puisque les contribuables français vont jusqu'à payer leurs avocats. Prenons un autre exemple moins polémique : la gestion du grand âge. Que se passe-t-il en France ? Les contributions vont être augmentées pour que du public ou du privé gère les seniors ++. Et les familles où sont-elles ? Que se passe-t-il à l'étranger ? Des facilités y compris financières importantes sont attribuées aux familles qui s'engagent auprès de leurs seniors. Prenons l'exemple de l'assistance à l'enfance en danger. Quelles conséquences pour les familles incapables d'honorer leur responsabilité ? Rien. Faire des enfants et ensuite c'est à la société de les élever. Et la liste pourrait durer longtemps : l'irresponsabilité a gagné partout du terrain en France. Dans les autres démocraties occidentales, le peuple refuse cette logique. Regardons avec lucidité des marqueurs actuels qui sont loin d'être neutres : aux Etats-Unis, Trump est plus populaire que les dernières années d'Obama. En Grande Bretagne, Nigel Farage (parti du Brexit) est en tête avant le vote de fin mai. En Allemagne, Alice Weidel fait des scores considérables. Et la liste pourrait durer longtemps. Tous ces marqueurs vont dans le même sens : le refus d'une irresponsabilité ambiante prisonnière de la culture de l'Etat providence ouvert à tous les vents. En France, Macron manque ce rendez-vous. L'anti-système perçu de 2017 est le gestionnaire du système depuis sa victoire. Il tire sur l'élastique comme le choix de l'usure face aux Gilets Jaunes. Mais l'élastique va claquer. En démocratie, on ne gagne jamais contre l'opinion. Les Européennes vont être en France d'abord la victoire de l'abstention puis probablement celle du Rassemblement National. C'est une gueule de bois terrible pour le jour d'après. Il serait temps que des inflexions attendues par les citoyens soient opérées. Il faut rétablir des règles de responsabilité individuelle. 

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