La vie est faite de situations diverses qu'il faut être capables de distinguer. L'une des différences majeures est entre les décisions modifiables et les décisions irréversibles. Pendant des décennies, à St Paul de Varces, il y avait un sujet de consensus : un groupe scolaire au milieu des champs sur un espace dédié qui sécurise les enfants, qui a vocation à s'agrémenter d'équipements complémentaires sportifs, pédagogiques, environnementaux … Et face à ce consensus exprimé y compris par la voie d'un référendum municipal aux résultats sans la moindre contestation, que voulait la démocratie ? Que ce consensus demeure dans le temps. Mais ce temps là est fini. Vendredi 12 avril et lundi 15 avril, le maire sortant de cette Commune a vendu ce consensus à un promoteur immobilier en signant les autorisations de construire près de 100 logements sur la première tranche. Demain, des grues, des dizaines d'engins de chantier, du bitume, du béton, 300 véhicules … Qu'est ce qui est triste ? D'abord de voir que la démocratie puisse être ainsi bafouée. De constater aussi que des élus étaient hier pour la préservation de la nature et aujourd'hui pour sa disparition. Pourquoi ces revirements incompréhensibles ? De constater que des arguments reposant sur tant de fake news puissent devenir de supposés boucliers ? Que des citoyens donnent des leçons de nature mais parce que clients ou amis d'élus municipaux ils tournent leurs vestes sur cette cause dans ce dossier. Cette cause, c'est la bataille des citoyens libres. Ceux qui ne sont pas à acheter par des motifs secondaires parce qu'ils ne sont pas à vendre quand le devenir irréversible de leur coeur village est en question. Quand j'étais enfant, j'ai vu ce village lutter uni pour ne pas voir son fond de vallée dénaturé en devenant un champ de tir. La bagarre de l'époque a été terrible. Elle a été gagnée. Celle qui débute le sera pour le moins. D'abord nous allons demander toute la clarté car il y a des zones d'ombres qui ne peuvent pas demeurer. Ensuite nous allons engager toutes les voies de droit qui sont ouvertes dans un Etat de droit. Enfin, nous devons tenir pour que dans 300 jours les citoyens fassent revivre la démocratie face à ce mépris inqualifiable. La bagarre est engagée. Nous ne souhaitions avoir à la livrer. Mais les circonstances l'imposent.
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