Il y a toujours beaucoup à apprendre du dialogue direct. Le fossé avec les politiciens est désormais profondément creusé. Je suis surpris par les réactions concernant la nomination de Juppé au Conseil Constitutionnel. Même venant de personnes de sa sensibilité. Une vie entière sur les postes publics (même au-delà de l'âge légal de la retraite), ce n'est plus supporté. Décision par décision, affaire par affaire, le "nouveau monde" si proclamé a disparu. La colère est rentrée. Il y a d'abord de la distance. Comme si être heureux c'était désormais garder de la distance avec ceux qui sont supposés représenter les citoyens. Cette distance est un mélange de tristesse et d'abandon. De tristesse par tant de promesses non tenues. Et d'abandon, parce qu'à quoi bon y croire encore … ? Localement, la Métro est perçue comme lointaine, dépensière, obscure : c'est kafka à sa porte. Les Communes sont ressenties comme dépossédées ou tentent de le laisser croire quand cela arrange les élus sortants. Les Conseillers départementaux encaissent les indemnités mais ont disparu des radars du quotidien. Quant aux conseillers régionaux, ils sont totalement méconnus. C'est exact que sous cet angle, pour éviter le désespoir, il vaut mieux mettre de la … distance. Le réflexe d'un nombre croissant de citoyens manifestement pour ceux qui ne dépendent pas matériellement des collectivités publiques locales. Beaucoup de sagesse. Mais aussi le marqueur qu'il y a matière à beaucoup ré-inventer pour tenter de raviver une flamme collective manifestement éteinte.
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