Denis Bonzy

Le choc entre le temps de mourir et le temps de .. consommer

14 18 centenaire

Pour ma part, il y a une gêne certaine à constater les reportages TV avec un Président se déplaçant pour célébrer le centenaire de la guerre de 14 – 18 et qui se fait interpeller sur une hausse de 20 cents du litre d'essence. Les pertes humaines globales de cette guerre = 18 millions de morts. Et si la hausse du prix de l'essence est scandaleuse notamment par le poids irréel des taxes en France, l'attitude de boycott des citoyens des déplacements présidentiels aurait été plus judicieuse pour ne pas mélanger les sujets. Laisser le Président se consacrer exclusivement à la mémoire avec les seuls corps officiels aurait probablement été une belle leçon populaire de dignité collective.

Commentaires

Une réponse à « Le choc entre le temps de mourir et le temps de .. consommer »

  1. Avatar de Jean-Renaud Leborgne
    Jean-Renaud Leborgne

    La fonction présidentielle est désacralisée depuis une douzaine d’années. E Macron emboite le pas de ses deux prédécesseurs. Ce qui compte ce n’est pas tant le souvenir solennel de la Première Guerre Mondiale que de faire partie du fil de l’actualité.
    En France le battage médiatique autour du chef de l’Etat est démesuré. Cela me semble se substituer au temps plus long de la réflexion historienne.
    Dans son roman « 1984 », Georges Orwell tournait en la dérision du culte du chef. La monarchie républicaine ne fait pas exception.
     » Ainsi le mot évènement.
    Pour ma part, je voudrais le cantonner dans la courte durée: l’évènement est explosif, « nouvelle sonnante » comme l’on disait au XVIe siècle.
    De sa fumée abusive, il emplit la conscience des contemporains, mais il ne dure guère, à peine voit-on sa flamme.  »
    Fernand Braudel
    ( Histoire et Sciences sociales: la Longue durée – Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 13ᵉ année, N. 4, 1958. )

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