Denis Bonzy

Le marqueur du « parlons balcon, parlons nichons » …

Bijoux

De longue date, il y avait une compétition entre le contenu et l'audience. La question de fond : la qualité d'un contenu est-elle liée à l'audience ? La France de Vichy de Paxton, la Trahison des Clercs de Benda, les ouvrages d'Hervé le Bras … : tous ces titres remarquables sont-ils nuls faute d'audiences ? Pendant des décennies, le partage de la qualité et de la quantité était accepté. Aujourd'hui, il n'y aurait plus d'espace pour la qualité sans audience. Bien pire, un produit est de qualité parce qu'il fait de l'audience. C'est une évolution terrible. Surtout quand on connait les "ficelles de l'audience" en France : les 3 C : du cul, de la colère et des conneries qui peuvent faire polémiques. Plus la polémique peut être grosse, plus l'audience est assurée. Historiquement, l'Italie était le pays de l'art tandis que la France était le pays de la pensée : le siècle des Lumières, les grands auteurs … Le pays de la pensée fonctionne désormais au rythme de la "poésie des brèves de comptoirs" : la fâcherie éphémère, le coup de gueule, le mot déplacé, le jupon qui se lève …. Décadence totale. Et le pire c'est que s'insurger contre ce naufrage c'est être rétrograde. Désormais en France, la gestionnaire de la communication présidentielle serait une gestionnaire de paparazzi : le billet de Philippe Labro sur les "mimimarchanderies" est assassin. Le récent marqueur de cette évolution, c'est le billet de Charline Vanhoenacker sur France Inter. Elle est sympa. Elle a de l'humour. Mais ses billets souvent faits de nuances plafonnent à 10 000 vues sur YouTube. Que fait-elle pour booster ses audiences ? Elle enlève le haut. Résultat : 2 047 000 vues à ce jour. Un marqueur simple avec résultats assurés. Quand l'audience devient le marqueur de la qualité, la qualité en France ne requiert pas une imagination débordante. Une époque terrible de décadence. 

Commentaires

Une réponse à « Le marqueur du « parlons balcon, parlons nichons » … »

  1. Avatar de Jean-Renaud Leborgne
    Jean-Renaud Leborgne

    Les empereurs romains avaient compris qu’il fallait occuper le « peuple des villes » avec des jeux ( panem e circenses). Aujourd’hui, le cirque contemporain, c’est le buzz, éventuellement étayé avec un racolage  » classique  » à bon marché.
    Et il y a du monde au balcon pour ricaner et colporter les cancans du jour.

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