Denis Bonzy

La nouvelle richesse quasi introuvable : le calme !

Prairies 12 09 18

Les violences sont les invitées vedettes de la rentrée 2018. Les chiffres sont là. Des records sont en effet battus. Mais surtout dans son ensemble la société est devenue violente parce qu'on a perdu une richesse considérable : le calme. Etre au calme c'est devenu impossible. Tous les temps calmes d'hier ont quasi disparu. Le téléphone : il faut répondre partout tout de suite. Le courrier : hier par voie postale c'était un délai de livraison puis un délai accepté de réponse. Aujourd'hui, par le mail, tout de suite répondre. Les réseaux sociaux, celui qui n'est pas réactif sort du "jeu" ou est perçu comme indifférent. L'automatisation des procédures fait que chaque délai est implacable à la journée près. Il y a aussi une déshumanisation des sanctions qui est totale. Le code de la route en est une caricature. Un radar peut verbaliser en pleine ligne droite sur autoroute pour passage à 120 au lieu de 110 mais dans un village la conduite dangereuse à la sortie de l'école est ignorée. Il n'y a plus d'espaces calmes pour la contemplation. Les aéroports hier étaient ces lieux. Aujourd'hui, toutes les 10 minutes une voix froide mécanique stressante alerte sur les bagages qui peuvent être abandonnés et tout de suite l'ombre du terrorisme est là. Dans les parcs publics, il y a désormais presque toujours un amateur de rap ou de musique techno qui estime indispensable de faire partager le bruit de sa passion. Le calme n'existe plus. Or le calme est indispensable pour un bon équilibre. Dans ce contexte, le risque perçu de violence devient encore moins supportable que jamais parce que c'est la quasi totalité du déroulement d'une journée qui donne le sentiment d'être déjà agressé. Une réalité simple quotidienne mais très préoccupante. 

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