Les dernières années ont été marquées par deux maux qui sapent une démocratie : l'acceptation de l'impuissance et le flou des mots. L'acceptation de l'impuissance, c'est le cancer d'une démocratie. Pourquoi voter pour des personnes qui n'ont pas capacité à agir ? Capacité à régler des problèmes ? Comment les rendre responsables (en bien ou en mal) pour des faits qui ne dépendent pas d'eux ? Dernièrement dans une revue technique, Brice Teinturier exposait son analyse de la victoire de Trump. Une présentation bien différente de la tiédeur classique de ses interventions TV. Le socle de Trump c'est qu'il donne le sentiment qu'il va exercer le pouvoir, donc le rendre aux citoyens qui vont voter pour lui. Seconde défaillance, le flou des mots. Dernier exemple en date, il est aujourd'hui impossible d'entendre une autorité dire "il a été égorgé" au sujet du gendarme tué vendredi. Ce mot est tabou. Il serait imprononçable. Il est gommé du dictionnaire des politiques et des hauts fonctionnaires. Pourquoi ? A quel titre ? Comment communiquer sans les bons mots ? Les vrais. Il est déjà admis que les chiffres du débat public sont faux. Si en plus les mots sont flous, comment comprendre, débattre et décider ? C'est ce délitement qui est l'actuelle vraie crise en France : une démocratie à la recherche d'elle-même.
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