Denis Bonzy

Les petits mouchoirs du microcosme parisien …

Conor Lamb 16 03 18

Avec l'actuelle affaire du financement d'une présidentielle dans des conditions éventuellement très exotiques, c'est stupéfiant de constater combien le microcosme parisien peut être capable d'évitement face à des questions pourtant simples :

1) Pour les campagnes électorales, il peut y avoir matière à des financements extérieurs illégaux. Mais il y a aussi combien de financements intérieurs illégaux demandant moins d'investigations que d'opaques circuits internationaux. Combien par exemple de collaborateurs payés par des collectivités publiques participent activement à des campagnes électorales en totale infraction avec la loi. C'est une réalité qui ne dépend pas de la Libye mais qui est au coin de la rue. Que se passe-t-il ? Rien. 

2) Il y a actuellement 2 sommets internationaux très importants. L'un sur la biodiversité. L'autre sur l'eau. Qui entend les écolos français ? Ils sont où au moment où les espèces animales fondent comme neige au soleil y compris en France ? Là où ils sont dans des exécutifs locaux, que font-ils ?

3) Et si le Brexit était une réussite ? Cette question peut se poser très sérieusement. Plus le temps passe, plus il est avéré que rien ne voue le Brexit à un échec terrible. Question jamais posée en France … Tabou absolu !

4) Et si Trump n'avait pas perdu en Pennsylvanie par la victoire de Conor Lamb (D) la semaine dernière ? Aux Etats-Unis, même les médias les plus anti-Trump ne soutiennent pas que la victoire de Lamb soit la défaite de Trump. Pourquoi ? Parce que le candidat lui-même (Conor Lamb) a fait le distinguo. Mais en France, Trump ne peut être qu'une "parenthèse pathétique", une "faute de la démocratie populiste" … donc dès qu'un démocrate gagne c'est une "gifle" pour Trump …

Et la liste des "petits mouchoirs" du microcosme parisien cachant tout ce qu'il se refuse à voir est longue, tout ce qu'il se refuse même à questionner pour sortir de son prêt à penser confortable. C'est lassant à ce point. S'ils sortaient des studios TV ou radios pour rencontrer la vie réelle avec ses questions, le débat français y gagnerait. 

 

Commentaires

Une réponse à « Les petits mouchoirs du microcosme parisien … »

  1. Avatar de Jean-Renaud Leborgne
    Jean-Renaud Leborgne

    Emmanuel Macron a réussi à caporaliser sa représentation parlementaire. Laurent Wauquiez le soulignait à sa manière, il y a peu. Le problème est qu’on passe du microcosme parisien au microcosme national. Le « Tout se vaut » culmine.
    C’est inquiétant dans la mesure de ce qu’on peut observer dans le reste de l’ Europe.
    L’Italie s’installe dans une paralysie politique avec la dégringolade sévère de M Renzi et du Parti démocrate (PD) aux dernières élections législatives et la forte implantation parlementaire du Mouvement 5 Etoiles.
    Angela Merkel a certes réussi à former une nouvelle alliance avec le SPD mais après 171 jours de laborieuses négociations. Elle est de fait plutôt affaiblie. Son opposition est musclée, notamment avec le parti AfD ( 94 députés au Bundestag ).
    En Espagne, plus personne ne comprend rien à l’ imbroglio constitutionnel qui oppose la Catalogne avec le pouvoir central madrilène. Le nouveau  » Don Rodrigue  » proclamé de la Catalogne, Carles Puigdemont, est tout sauf charismatique, en exil . Il est officiellement destitué par le gouvernement espagnol.
    Le Royaume-Uni pourrait réussir son Brexit, comme vous le soulignez justement. Ce qui ne renforcera pas l’unité politique en Italie.
    Vladimir Poutine « le Quatriéme » renforce de facto le poids de la Russie en Europe et dans le reste du Monde. La question du Donbass ukrainien, en proie à une guerre civile, est loin d’être réglée. Le gouvernement de Kiev est englué dans des affaires comme celle de la députée Nadia Savtchenko ou celle du contentieux gazier entre Naftogaz et le russe Gazprom, ou encore le problème des salaires impayés des mineurs du secteur des mines d’Etat.
    Quant à la Grèce, sa dette n’en finit pas d’être allégée et impayée pour le principal, à pas comptés, c’est le cas de le dire !
    Hongrie, Pologne, Bulgarie: le dialogue est pour le moins acide avec les voisins d’Europe occidentale. Sans parler des petits Etats provenant de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie au droitisme décomplexé et dont personne ne parle.
    L’ Europe…quelle belle famille ! On peut sortir tous les petits mouchoirs qu’on veut.

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