Quels sont les deux vrais changements de fond connus par la France ces dernières décennies ? C'est la disparition de deux profils de responsables publics. D'une part, ceux qui avaient connu la Résistance et pour qui l'acceptation ne pouvait résulter que d'un accord réel sur le fond 'une décision ou d'une solidarité personnelle. Ils avaient connu des épreuves telles que les haussements de tons d'un petit chef n'étaient pas de nature à les impressionner. D'autre part, ceux qui connaissaient le terrain : du garagiste Monory pour l'économie des PME au chercheur Devaquet en passant par le CEA de Giraud ou l'armée avec Messmer ou Bigeard… Aujourd'hui, ces profils n'existent plus ou si peu. Ils ont laissé place aux "petits marquis de la militance". Incapables de vivre hors de la politique. De gagner leur vie en dehors de la ponction sur les impôts. De prendre le risque de déplaire au "féodal" local qui va faire leur carrière. Il n'y a plus de débat. Le parti devient une usine à formater. Définir des éléments de langage à répéter comme si une affirmation était vouée à devenir vérité à force d'être proclamée par le nombre. C'est toute la faiblesse actuelle du macronisme de "terrain". Le chef charismatique n'a pas échappé au recyclage des petits marquis de la militance. C'est la revanche douce pernicieuse de l'ancien monde. La probable faiblesse majeure de l'actuelle majorité présidentielle et du pays par voie de conséquence. Pour preuves, par exemple, les actuelles crues torrentielles. Du concret. Un silence absolu. Normal c'est du terrain de proximité. Et ce terrain là, ces petits marquis le pratiquent peu … Et comme la vie politique française fonctionne par mimétisme, ces petits marquis sont partout. Dans chaque formation. Un handicap certain au moment où l'auto-célébration du "retour de France" est si mode …
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