A la présidence de l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse, j'ai eu à connaitre des épisodes forts d'inondations comme Nîmes, Vaison la Romaine … Il y avait à cette époque un esprit marqué par trois considérations : 1) le côté extra-ordinaire, 2) une fatalité face à la nature "qui se déchaîne", 3) les travaux nécessaires vont être faits. Et les travaux ont souvent été faits dans des conditions remarquables comme à Vaison la Romaine. Aujourd'hui, lors de dialogues sur le terrain, les mentalités ont beaucoup changé. 1) Il y a récurrence des dégâts et souvent dans des séquences temps brèves. Avec le dérèglement climatique, ces épisodes de météos extrêmes seront de plus en plus fréquents. 2) La fatalité face à la nature a perdu de l'impact avec le sentiment que les progrès devraient permettre de mieux prévoir, donc mieux prévenir, donc mieux protéger. 3) Face aux constats de périodicités rapprochées, la confiance est cassée. Donc des colères nouvelles prennent corps. Pour les personnes qui n'ont pas vécu sur le terrain des inondations, il y a deux phénomènes qui sont terriblement sous-estimés dans les images : 1) l'odeur : l'odeur de la boue est très impactante. Et pire encore dans les milieux urbains quand les réseaux d'assainissement collectif ont explosé. 2) La durée pour la remise en état : des plâtres imbibés d'eau vont mettre des mois et des mois pour retrouver leur état passé. C'est un nouveau poste budgétaire de protection que des collectivités publiques ne vont plus pouvoir ignorer à ce point encore longtemps face à la pression de l'opinion publique.
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