Cette semaine, enfin, un hebdomadaire de grande diffusion (L'Express) donne la parole à Christophe Guilluy). J'ai souvent fait référence à ses publications. C'est une approche très impertinente face au politiquement correct français. Mais un fait ne devient pas juste parce qu'il serait répété. Guilluy est actuellement celui qui effectue à mes yeux le meilleur diagnostic sur deux faits essentiels : la coupure entre Paris et la Province, le choc nouveau entre les villes centres et les périphéries. Dans les deux cas, des actuelles analyses souvent erronées conduisent à des fautes graves. Paris ignore la Province. Un microcosme pour une grande partie avec des relations d'affaires incestueuses fonctionne sur un entre soi qui méconnaît totalement les réalités du reste du pays. Il suffit de rencontrer les intéressés pour être surpris par ce choc. C'est ce qui sera le probable socle de prochains grondements considérables. La seconde faute réside dans l'affirmation de villes-centres qui veulent désormais imposer une structuration en rupture avec la tradition de leurs périphéries comme si ces périphéries étaient les "chasses gardées" des terres de replis. Ces deux voisinages qui s'ignorent (Paris / Province, Villes-centres / Périphéries) sont les deux facteurs de fond des explosions à venir en France. C'est probablement le tournant structurel des "années Macron". Si lui et surtout si sa majorité parlementaire restent ou deviennent trop les élus de Paris et des métropoles, c'est l'annonce de crises majeures. A ce jour, la guerre des voisinages chauffe déjà. Paris ignore trop la Province. Les villes-centres structurent trop les agglomérations en fonction de leurs seuls intérêts. La crise des périphéries se résume parfois à la déshérence d'un équipement qui structurait hier l'animation conviviale d'un quartier. La guerre des voisinages a débuté et elle peut être redoutable sur ses lancées actuelles.
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