Il m'a fallu beaucoup de déplacements pour me faire à une idée : la personnalité géographique existe. Un territoire a une Histoire qui forge un tempérament local. Et ces tempéraments peuvent changer considérablement d'un territoire à l'autre. Ces personnalités géographiques doivent être intégrées, respectées sinon les chocs sont terribles. Je ne connais pas bien la Catalogne, voire même pas du tout. Donc je ne peux pas en parler de façon détaillée. Une des rares fois où j'y suis allé c'était avec Alain Mérieux dans le cadre des moteurs de Rhône Alpes. Pour ce qui était pour moi une "région d'Espagne parmi d'autres", la rencontre avec Jordi Pujol m'était apparue irréelle : déjà un chef d'Etat. Puis, plus les déplacements ont été nombreux, plus cette réalité de la personnalité géographique m'est apparue manifeste. Avec parfois des surprises considérables entre les idées de départ et les réalités perçues à l'exemple des relations entre le Québec et les français. Cette personnalité géographique est construite par de nombreux facteurs dont l'Histoire. A force de marginaliser l'Histoire, trop de tendances durables sont sous-estimées, parfois même oubliées. Cette Histoire génère des codes, des usages, des réflexes. Et des divorces brutaux deviennent implacables si ces composantes sont inconnues ou méprisées. C'est tout le problème des néos dans une géographie. Il faut beaucoup d'humilité, de curiosité pour apprendre quand on est nouveau. Sinon des décalages naissent vite. Avec les migrations actuelles d'origines diverses (économiques, pauvretés, guerres …), c'est un enjeu qui va prendre une importance croissante manifeste. Cette réalité mériterait d'être mieux considérée dans de très nombreux endroits.
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