La nouvelle hausse du prix du timbre résume à elle seule le décalage culturel d'une partie du secteur public français. Dans le privé, une entreprise perd des clients parce qu'elle a la concurrence accélérée d'un autre procédé moins cher (les mails). Il ne lui viendrait jamais à l'idée de monter ses prix donc de creuser à son détriment son handicap face à son concurrent. A l'opposé, de ce constat, moins La Poste a de clients via le courrier traditionnel, plus elle "récompense" ses derniers fidèles en les faisant payer … plus cher ! La face cachée du timbre, c'est un secteur public habitué aux monopoles. Etre un point de passage obligé. Incontournable. Il pouvait y avoir des concurrences mais tolérées par la loi donc à condition que le monopole public les agrée. D'un seul coup, tout ce schéma là explose. Cette explosion montre combien cette culture des monopoles n'est pas habituée à l'explication. La Poste est l'un des plus beaux services publics français. Un service, fut-il même public, doit avoir un prix. Ce prix, c'est celui de la proximité, de la continuité, de la technicité. Cette bataille du prix devrait être livrée avec pédagogie. Il ne peut pas y avoir la même qualité de service avec un prix qui baisse tout le temps. Mais pareillement, il ne sera pas toléré par des clients qu'il y ait le même service avec un prix qui monte tout le temps. Si des sujets sérieux de ce type ne sont pas débattus dans la transparence, l'esprit de monopole va créer des crises redoutables. Des crises injustes parce que si la France reste encore un pays performant ce n'est pas grâce à son microcosme parisien mais grâce aux agents de terrain qui effectuent leur travail avec un professionnalisme remarquable. Cette face cachée du prix du timbre est très importante. Dommage qu'elle reste … cachée.
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