L'impréparation de la France aux mutations liées au réchauffement climatique annonce des réveils dramatiques. Regardons les faits récents. 1) Le second pollueur au monde se retire de ses engagements. Hier, le chef de l’Agence américaine de protection de l’Environnement (EPA), Scott Pruitt, a signé un projet de décision abrogeant un ensemble de mesures prises par l’administration Obama pour lutter contre le changement climatique. Cette abrogation intervient quelques mois après la décision du président américain de quitter l’accord de Paris sur le climat, estimant qu’il était défavorable aux États-Unis. Scott Pruitt avait annoncé lundi, devant des mineurs du Kentucky sa décision d’abroger le Plan climat de la précédente administration. Le «Clean Power Plan» (CPP, Plan pour une énergie propre), signé par Barack Obama en août 2015, avait pour but d’accélérer la transition énergétique et d’imposer aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 32% d’ici 2030 par rapport à 2005. Il aurait entraîné la fermeture des centrales thermiques à charbon les plus anciennes et les plus polluantes du pays. Le public a 60 jours pour soumettre ses commentaires avant l’adoption à terme d’un texte définitif. Les États-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effets de serre derrière la Chine. Avec l'administration fédérale Trump, le cinéma de la COP21 vole en éclats. Ne pas avoir profité de l'administration Obama pour sceller un accord juridique contraignant restera dans le temps d'une irresponsabilité notoire. 2) Au moment où la France découvre la sécheresse d'octobre, le Gouvernement coupe dans les crédits de … l'eau. 3) Et demain, il y a débat à l'Assemblée Nationale sur l'éventuel retour de la compétence eau aux Communes qui sera probablement rejeté pour être laissée aux intercommunalités, nouvelles technostructures administratives lointaines, confuses et irresponsables. Alors que la lutte contre le réchauffement climatique mériterait des vrais combattants, aujourd'hui, c'est comme si on envoyait des majorettes sur le front de guerre. Face à Trump et l'administration fédérale américaine, les gesticulations françaises pèsent rien et les décisions intérieures sont à contre-sens. Les retours aux réalités s'annoncent périlleux en France face aux conséquences graves et implacables du réchauffement climatique.
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