A quelques jours près, cet agenda et moi avons fêté 34 ans de vie quotidienne en commun. 12 424 jours ! Avec ma première paye de mon premier emploi à plein temps, j'ai offert à ma mère des produits que je savais qu'elle aimait. Au centre de Grenoble, à cette époque, un magasin "Les Provinciales". Je peux décrire tous les vêtements alors offerts. D'ailleurs quand j'en revois parfois certains par un total hasard, ma journée bascule en quelques secondes. Quelques années plus tard (3), avec les économies des payes d'un nouvel emploi, en plein juillet, une visite à Paris et l'achat de deux agendas : un demi-format et un de poche. 34 ans plus tard, les deux sont toujours là. Recousus en de multiples endroits. Régulièrement revernis par mes soins pour entretenir le cuir. Dernièrement sur Instagram, une personne de Grenoble avait posté la photo de son agenda. Encore plus daté que le mien ! Nous avons échangé partageant notre goût commun : ajouter de la vie aux objets. Le rapport éphémère aux objets n'est pas respectueux de leur identité. Un objet incarne une séquence de vie : un choix associé à un moment précis pour l'achat, un fonctionnement partagé avec tant de souvenirs … Quand je regarde cet agenda, c'est un diaporama de moments partagés, vécus en commun. Et avec le temps, les meilleurs souvenirs arrivent en premier. Enfin ! Cette dimension affective est donc particulièrement positive. La vie des objets mérite aussi d'être respectée.
Laisser un commentaire