Denis Bonzy

Quand l’inaction est à juste titre considérée comme une forme … d’action

Caribou boréal

Hier, au sujet d'une espèce animale menacée (le Caribou boréal), le Canada a été conduit à clarifier la qualification de l'inaction. Le caribou boréal figure sur la liste des espèces menacées de la Loi sur les espèces en péril du Canada depuis 2003. En 2011, Environnement Canada avait estimé sa population à 34 000 caribous. Le débat porte sur un volet important : ne pas agir, est-ce une forme d'action : celle du choix de rester immobile ? Et ce choix doit-il être considéré comme une décision de nature à engager la responsabilité ? Bref, ne pas faire, c'est une façon de … faire par l'immobilisme, par l'inaction choisie. Pour sortir de ce schéma avec une éventuelle sanction à l'appui, hier, le gouvernement fédéral a présenté un plan d'actions visant à protéger le caribou boréal, une espèce menacée, trois mois après que la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) a engagé des poursuites contre la ministre de l'Environnement à ce sujet. La SNAP a déposé une procédure devant la Cour Fédérale en avril. Elle reproche à la ministre de l'Environnement Catherine McKenna de ne pas révéler aux Canadiens comment les caribous étaient protégés. L'avocat du groupe, Frédéric Paquin, avait alors déclaré que la Loi sur les espèces en péril obligeait Mme McKenna «de faire état des mesures déployées pour assurer la protection de l'habitat essentiel à cette date et à intervalles de six mois jusqu'à ce qu'une protection soit en place». Hier, le Gouvernement fédéral  a présenté un plan d'actions. La procédure engagée venait de conduire à la sortie de l'inaction. Un beau précédent sur le sujet essentiel des espèces animales menacées. Ce serait bien qu'en France, Nicolas Hulot propose de telles dispositions. Bien plus efficaces concrètement que la pédagogie d'émissions TV.

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