Denis Bonzy

« La politique n’est ni un ordinateur , ni une usine mais un coeur qui bat et vous séduit … »

Macron 2 11 06 17

Le 25 septembre 1990, Jacques Séguela adresse une lettre à Mélina Mercouri alors candidate pour l'élection municipale d'Athènes. Quand lors de séminaires de formation, des étudiants ou des cadres de la fonction publique me demandaient comment définir la politique, je leur remettais une copie de cette lettre. Tout y est. Durable. Inébranlable : une belle campagne doit être un rayon de soleil qui montre à une collectivité que les rires, les pleurs, les espoirs coulent dans les veines d'un candidat ou d'une candidate. C'est ce que les Français viennent de confirmer avec Emmanuel Macron. Fillon était devenu le syndic des échecs collectifs à corriger sans évoquer même le volet des affaires. Le Pen et Mélenchon incarnaient les colères à exploser. Hamon était scotché à un passé que les citoyens voulaient sanctionner. Il restait le romantisme d'un jeune candidat qui rit, qui expose ses émotions, qui donne le sentiment que la vitalité peut être de retour. Et d'un coup c'est comme si les Français voulaient réinventer … la France avec cette exposition du "unissez vous" , de la tolérance et de tant d'autres valeurs oubliées ces dernières années. Et Séguela dans cette lettre de 1990 d'ajouter un constat terrible :" la beauté est dans l'oeil de celui qui la regarde". Hier, de très nombreux candidats étaient regardés d'une autre façon. Leur temps était passé. La "beauté" les avait quittés dans le regard des citoyens, détournés vers d'autres offres. La politique reste une séduction. C'est ce qui en fait son charme et toute son incertitude. Sous cet angle là, le 11 juin est d'une terrible constance.

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