Hier, c'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès de M. Louis Policand. Dans mon engagement public, des agriculteurs m'ont toujours réservé le plus beau des cadeaux : les mots de l'expérience. Louis Policand était l'un d'eux. Comme Maurice Valfort sur Varces. Chaque entretien avec eux était le retour à la source de la sagesse. Pour ma première campagne électorale, avec son gendre, nous étions allés rencontrer souvent Louis Policand. C'est toujours instructif d'écouter une personne qui aime son village. Le premier document d'information (cf ci-dessous) d'alors avait été beaucoup inspiré par ses réflexions. Louis Policand parlait peu. Il pesait les mots. Il scrutait beaucoup avec un regard qui pouvait devenir rieur alors même que sa bouche ne bougeait pas. Plus son jugement allait être rude, plus il campait préalablement avec solidité sur ses jambes. Une robustesse que le corps allait exprimer avant la voix. L'été dernier, à l'occasion d'un running, je l'ai croisé au bras de son épouse, Marie-Louise. Ils étaient à quelques centaines de mètres de chez eux. Pour la première fois, il m'est apparu fragile, frêle, fatigué. Nous avons parlé avec plaisir. Comme à chaque occasion. Mais après je ne suis pas parvenu à reprendre le rythme de la course. Le sentiment qu'une "page allait se tourner". Dans les villages, il y a des personnes qui sont associées à des âges de la vie. Leur disparition est encore plus lourde. C'était le cas pour moi de Louis Policand. Son gendre avait été un maire-adjoint remarquable aux affaires scolaires. Ses petites-filles étaient allées à l'école avec nos deux fils. Une grande tristesse.
Laisser un commentaire