De façon paradoxale, la société de l'immédiat se fait à l'idée du temps d'attendre dans de nombreux domaines. Prenons un exemple précis parmi tant d'autres. La crise climatique est manifeste. Le mois de janvier 2017 en est la preuve. Avec 0,92°C au dessus d’une moyenne climatologique calculée sur la période 1951/1980, janvier 2017 est au dessus de janvier 2015, et au troisième rang des mois de janvier depuis le début de la série des relevés thermométriques planétaires. La carte de ces températures (exprimées en écart à la moyenne climatologique) montre un globe presque partout au dessus de cette moyenne sauf quelques exceptions. Que se passe-t-il face à cette réalité ? Plus grand chose. L'accord de Paris voit son application suspendue au bon vouloir de l'Administration Trump… Autre exemple, les dettes publiques : elles évoluent de reports en reports. Pourquoi l'opinion publique se fait-elle à l'idée que le temps d'attendre pourrait désormais occuper une telle place ? Certes par manque de courage face à des sujets sérieux pénibles à traiter. Mais surtout parce qu'elle n'intègre pas le temps d'inertie avant que des mesures prises produisent des effets concrets. La notion d'immédiateté a gommé la perception du … vrai temps d'attendre pour vivre les effets pratiques positifs. Ce temps d'attendre est parfois considérable. Ainsi, face au réchauffement climatique, les scientifiques les plus sérieux estiment de 30 à 50 ans le temps d'attendre avant que les décisions prises ne produisent des effets pratiques de nature à inverser les actuelles tendances. Le jour où enfin le temps d'attendre la décision sera cumulé au temps d'attendre l'effet concret de la décision une fois prise, on aura connaissance d'un vrai calendrier particulièrement angoissant avec des effets considérables parfois irréversibles notamment pour des espèces animales.
Laisser un commentaire