Quand tout se vaut, plus rien n'a de valeur. Je suis très surpris actuellement par cette mode de la moyennisation. Une formule dont le sens disparaît parce qu'elle devient appliquée à des cas trop différenciés. Accepter cette mentalité de la moyennisation, c'est perdre toute échelle de références. Le "crime contre l'humanité" doit répondre à des critères précis. Pour ma part, c'est une atrocité que j'ai découverte par le silence de mon oncle (le frère de ma mère). Il était merveilleusement sympathique, gentil, souriant. Puis soudain, tout changeait quand une référence à sa déportation pouvait intervenir. Il ne parlait plus. Lors de la phrase d'après, même sa voix était différente avant de revenir à l'ordinaire. Puis, j'ai découvert le "crime contre l'humanité" avec le livre de Gilbert Dreyfus (Cimetières sans tombeaux / 1979). Des passages terribles. Une phrase : "on ne sort d'ici que par la cheminée". Et les descriptions d'un univers de bourreaux généralisés. S'en extraire faisait des intéressés des miraculés. Plusieurs jours sont passés depuis la ré-utilisation de la formule "crime contre l'humanité" effectuée par un candidat brillant qui a manifestement le sens des mots qui fait tant défaut à d'autres candidats. Il gagnerait à s'excuser pour cette formule si injuste parce qu'elle moyennise très dangereusement des faits qui ne doivent jamais l'être. Plus le temps passe pour cette excuse, plus ce candidat entame son crédit. Chacun, même les meilleurs, peut commettre une faute. Plus cette faute est reconnue vite, mieux c'est. Trop de temps passe en l'espèce pour cette reconnaissance. Dommage.
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