Dans les propositions présentées jeudi par Emmanuel Macron pour une politique de l'environnement, un pas considérable a été effectué : donner un contenu concret à la notion de responsabilité en matière environnementale. C'est une une avancée stratégique majeure que de refuser les "maladies volontaires durables". Les faits sont les suivants : en France, agir est assorti d'aides publiques. Mais que se passe-t-il quand l'inaction règne ? Rien. Or, dans des domaines prioritaires, comment tolérer que l'inaction puisse durablement rester sans conséquence ? Comment progresser dans ces conditions ? C'est impossible. Pour que des pollutions graves ne deviennent pas des "maladies volontaires permanentes", l'inaction doit être sanctionnée. Des modalités techniques multiples sont possibles. Dans le cadre de contrats pluriannuels, une fois des délais expirés, l'inaction ne peut être considérée comme "naturelle". Elle doit devenir coupable. Un malus doit être appliqué. Ce qu'on commence à trouver déjà dans les programmes d'amélioration des réseaux lorsque les rendements des réseaux d'eau sont insuffisants sans accompagnement d'un plan d'actions, la redevance est multipliée par 2. Dans de nombreux autres domaines dont la pollution de l'air, des logiques analogues doivent être mises en oeuvre. C'est un rapport psychologique totalement nouveau à certaines formes de pollutions pour montrer leur caractère intolérable. Ce sujet a été ouvert dès les années 90 notamment lors du Vème programme des Agences de l'Eau. C'est la première fois qu'il reçoit une réponse publique officielle aussi claire. C'est un pas stratégique majeur qui vient d'être franchi après plus de 20 ans de "fuite devant l'obstacle". Il mérite d'être salué.
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