Denis Bonzy

2017 ou le choc des styles

Fillon 05 01 17

Une élection c'est d'abord une rencontre entre les citoyens et … eux-mêmes. Les candidats ne sont que les supports permettant l'expression des priorités des citoyens. Pour que cette expression soit facilitée, le style est devenu un programme. Le paquet exprime le contenu. L'apparence doit porter le fond. Dans ce cadre, remarquable article dans Politico.com sur le "style Fillon" ou la "mode Old School". Le vrai choc des styles est actuellement entre Fillon et Macron.

Macron 05 01 17

L'un veut incarner la France confortable, celle des provinces solides, avec des racines, qui vivent au rythme d'un temps long, avec des valeurs durables. L'autre veut incarner la France moderne qui s'adapte, qui loue la flexibilité dans tous les domaines, qui vit avec un rythme rapide à l'heure internationale, avec des valeurs mondialisées. Pour le moment, il n'y a pas d'autres styles aussi lisibles sauf celui en cours de finalisation pour Mélenchon via les réseaux sociaux. Par exemple le FN est en proie au choc de ses deux "styles" : le populaire du Nord contre le senior du Sud. D'où un message difficile à trouver. Pour ce qui concerne le PS, il peine à retrouver un espace. Le plus surprenant, c'est qu'en période de crise climatique, le candidat écologiste ne trouve pas un style visible, lisible pour l'opinion. C'est probablement le prix de relations trop accolées avec le PS dont il est devenu une sorte de satellite. Quant à Mélenchon, il peut trouver l'espace de la révolte puisqu'au même moment où il s'engage sur ce chemin le FN veut apparaître dans le système, comme les autres, banalisé, apaisé selon son slogan. Or par définition, la France qui souffre ne peut pas être … apaisée puisqu'elle a sa colère à exprimer.

Mélenchon 05 01 17

Le style de la révolte s'est donc libéré. Et pour le moment, JL Mélenchon est en train de devenir le seul véritable anti-système. Sous cet angle, la politique cesse d'être un sujet de mécontentement et devient un film assez agréable pour tenter de mieux comprendre les tendances collectives du moment.

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