Le système électoral n'échappe pas au culte actuel de la vitesse. Tout doit aller très vite. Un vote à peine fini, le résultat doit immédiatement être connu. Aux Etats-Unis, il faut effectuer actuellement deux constats. D'une part, la différence réelle entre Hillary Clinton et Donald Trump n'est pas de quelques centaines de milliers de voix mais de 2 017 563 voix en faveur de la … perdante. Clinton a recueilli 64 223 958 voix / Trump 62 206 395. C'est un écart significatif. Mais le constater ne revient pas à pouvoir contester l'élection car le dispositif juridique est différent du décompte fédéral global. En revanche, d'autre part, plus sérieuses sont les actuelles contestations sur les décomptes dans 3 Etats (Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie). Là, il s'agit au total de 46 grands électeurs. Quand Trump a réuni 290 grands électeurs et qu'il y a matière à contestation sur 46 d'entre eux, le sérieux du dossier change. Le dossier du Wisconsin montre que l'objet de la contestation est sérieux notamment dans l'écart dans le croisement entre des chiffres d'électeurs et de résultats pour des montants significatifs (de l'ordre de 7 %).
C'est comme en France, l'étape de la primaire dimanche dernier qui consistait à devoir signer la "charte de la droite". Au départ, bon nombre des participants croyaient à juste titre devoir apposer leur signature au bas d'une page ayant le contenu même de la Charte. Loin de cette étape formelle, il s'agit d'apposer sa signature sur un registre électoral valant acceptation de la Charte. L'étape est psychologiquement entièrement différente. Tout particulièrement quand 600 000 participants peuvent être considérés comme n'approuvant pas cette Charte. Un chiffre qui signifie que le 1er aurait peut-être pu être élu dès le 1er tour dans un scrutin respectueux des vrais codes (?). Comme que le troisième aurait pu être le second.
Quand la démocratie désacralise des règles pour céder à la rapidité, elle n'en sort rarement grandie.
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