Rarement les opinions publiques françaises et américaines ont été aussi contrastées. En France, l'opinion souhaite que le naufrage du mandat Hollande prenne fin le plus tôt possible face à un amas d'échecs, de désillusions et de nullités manifestes. Dans le même temps, l'opinion américaine donnerait beaucoup pour qu'Obama puisse … continuer son mandat. L'Obamamania est à un niveau record. Le quotidien Sud Ouest consacre aujourd'hui un long article aux participations records des réunions de Barack et Michelle Obama avec un sentiment de reconnaissance pour les talents qui ont été les leurs pendant 8 ans au moment où le choix est désormais entre la vulgarité insondable d'un Trump et le machiavélisme daté des Clinton. Les produits d'Exprimeo sur Obama connaissent une audience inédite. La publication sur la campagne 2008 : + 13 % sur les seuls 20 derniers jours par rapport à l'audience des 7 dernières années. Et surtout une nouvelle génération d'étudiants qui veulent mieux savoir, mieux connaître.
Que montre cette comparaison ?
1) Qu'il est possible de gouverner sans devenir automatiquement impopulaire. C'est un échec de plus dans la dialectique du pouvoir français qui s'est fait à l'idée qu'ils étaient impopulaires parce qu'ils gouvernaient. Ils sont impopulaires parce qu'ils sont nuls, amateurs, cyniques, lassants de banalité devant les échecs annoncés et irrémédiablement rencontrés.
2) Il faut se méfier des chutes d'exigences. Les Républicains ont refusé le débat de fond avec le Tea Party. Résultat : un candidat caricature des "valeurs" du Tea Party a gagné. Chez les Démocrates, l'acceptation de la fatalité que ce serait au tour d'Hillary au sein d'un parti cadenassé par les ex-collaborateurs de la galaxie Clinton. Résultat : une campagne sans souffle.
La désignation d'un candidat est d'abord un marqueur du respect que l'opinion se donne à elle-même. A-t-elle la volonté de s'élever ou de céder à diverses tentations ? Obama a été un marqueur des belles qualités de la démocratie américaine comme, sur des registres différents, ont pu l'être JFK ou Reagan. Des moments où la première puissance mondiale entend assumer un leadership qui dépasse son seul territoire.
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