Denis Bonzy

Une société peut-elle vivre sans sacré ?

Obama 2 11 09 16

C'est un sujet de fond qu'aborde avec un talent remarquable Régis Debray dans le dernier numéro de la Revue des Deux Mondes. Comment fonctionner quand il n'y a plus rien d'intouchable ? Aujourd'hui même l'expression du mot "sacré" conduit parfois à l'ironie, voire aux moqueries intempestives. Comment expliquer que notre société ait pu accepter comme autant "d'avancées" des "outrages" présentés comme des progrès collectifs (Marseillaise sifflée, drapeau national brûlé …). Dans certaines Communes, les espaces collectifs de cimetières ne sont même plus entretenus…

Qu'est ce qui peut être "valorisant" de tout désacraliser ? Une valeur existe-t-elle encore si elle n'emporte pas de pénalité quand elle est violée ? 

Dans le pays de la littérature, même les mots ne sont plus sacrés puisque l'orthographe est une discipline secondaire et que nous nous sommes à deux doigts d'accepter l'écriture phonétique. 

Il est certain que le sacré d'hier ne peut plus être le sacré d'aujourd'hui. C'est naturel. Mais pourquoi au sacré d'hier succéderait-il le vide d'aujourd'hui à ce point ? 

Comment délimiter en l'absence de sacré ? 

Le sacré a-t-il disparu parce qu'il n'a pas de valeur marchande, ce qui est une monstruosité en cette période d'argent roi ? 

C'est le vrai choc actuel derrière la guerre des religions qui est en marche : le choc entre ceux qui ont trop de sacré et ceux qui donnent l'impression de ne plus en avoir du tout. Impression ou réalité ? Et quelles conséquences ?

Un article sublime de Régis Debray comme si souvent.

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