Pour ceux qui aiment les Etats-Unis, ce qui marque actuellement c'est le nombre de panneaux devant les propriétés privées où les particuliers s'engagent : voter Trump ou Clinton … Pour avoir connu de très nombreuses campagnes US, le records fut en 2008. Obama était partout : affiches sur les pelouses, autocollants sur les véhicules, casquettes, Tshirts … Mais même actuellement, l'engagement reste fort, public, assumé.
Quel décalage avec la France, pays historiquement de la liberté d'opinion et d'expression. Il reste heureusement un dernier carré d'engagés à droite comme à gauche. Hollande qui aime tant les médailles devrait les décorer lui qui a tant contribué à décourager les engagés. Il ne reste que des enragés isolés mais prêts à tout casser. La seule lettre qui change entre "enragés" et "engagés" fait aussi changer d'univers.
Plus sérieusement et plus tristement au-delà de cette crise de confiance dans un engagement, c'est le refus de s'exposer. Comme s'il n'y avait plus de courage collectif pour passer à l'assaut de "bastilles". Pour défendre des causes. Pour retrousser les manches pour tenter de convaincre. Pour dire non ou oui. C'est l'ère des soumis. Des défaits. Pire encore des indifférents.
Quel déclic va changer cet état ? Que reste-t-il de l'héritage de 1789 ? Avant 68, Pierre Viansson-Ponté dénonçait "la France qui s'ennuie". Maintenant c'est la "France qui s'absente". Et pourtant, les défis ont rarement été aussi nombreux et surtout graves. Une ambiance bien incompréhensible à ce point.
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