Denis Bonzy

L’éloge de la folie : que les « fous » se réveillent enfin dans la politique française !

JFK 16 11 13

Actuellement, le soir, un plaisir considérable à lire "Venises", un ouvrage de Paul Morand avec un style d'écriture remarquable qui m'a été donné par un ami que je "bénie" chaque soir. Des phrases d'une réelle profondeur sur la vie. La vie c'est justement ce qui manque tant à la politique française. Et pourquoi à ce point ? Parce que la politique a été envahie par des bureaucrates qui fonctionnent sur la base du mimétisme et de l'acceptation du cadre établi. La politique française manque actuellement de "fous" et cruellement.

Il y a la conception clinique du fou, celui qui s'est installé dans le délire qui le rend hors sujet, voire dangereux.

Puis il y a la conception positive du "fou" c'est à dire celui qui refuse le paradigme c'est à dire le modèle installé. Ce sont les "fous" de ce type qui font avancer.

Dans cette catégorie, on y trouve notamment :

  • De Gaulle quand seul sans armée installée et de surcroît de l'extérieur lance son appel du 18 juin,
  • Kennedy quand il refuse de voir le choc religieux en 60, alors 1er candidat président catholique face à un état major démocrate entièrement voué à son concurrent ou quand il lance le défi de la conquête de la lune,
  • Reagan quand il parie sur l'effondrement du communisme et la chute du mur de Berlin,
  • plus récemment Obama quand il se lance dans la présidentielle seulement deux ans après avoir été Sénateur et noir de surcroît,

Tous ces "fous" ont cassé le modèle installé.

Aujourd'hui, ces "fous" vont dans l'entreprise. Ils ont pour noms : Mark Zuckerberg, Jack Dorsey, Gary Vaynerchuck … et tant d'autres.

Le problème, c'est que le monde de l'entreprise attire trop les "fous" donc ils désertent la politique. Cette dernière devient donc la popote avec toujours les mêmes recettes dans les mêmes plats. Lassant. 

Dans son livre sur l'éloge de la folie, Erasme a une formule superbe parmi tellement d'autres :"peu de gens conçoivent l'immense avantage à tour oser". C'est peut-être cette phrase qui résume à elle seule l'actuel succès d'Emmanuel Macron. Comme quoi les "fous" sont utiles et peuvent avoir du succès même en politique.

Au sujet des belles formules de vie, et dernièrement, j'ai éprouvé du plaisir à la voir citée par un ami qui aime la littérature, Philippe Buerch : "comment se décider ? Tout simplement en choisissant la géographie où on aimerait avoir 20 ans …" (Paul Morand : Venises). Qui peut encore aimer avoir 20 ans en France actuellement ? C'est peut-être la vraie question à résoudre lors de la présidentielle 2017 … ?

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